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Politique nationale : Vive le mariage ‘’Kpayo-Rupture’’ !

Publié le vendredi 4 janvier 2019  |  Matin libre
Joseph
© aCotonou.com par DR
Joseph Midodjoho dit Oloyé, trafiquant d`essence frelatée
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C’est un secret de polichinelle. Depuis hier, jeudi 3 janvier 2019, et ce, grâce au travail souterrain du député Augustin Ahouanvoebla, l’un des promoteurs au Bénin du commerce illicite de l’essence frelatée, Joseph Midodjiho alias « Oloyé » a rejoint le parti Union Progressiste soutenant les actions du gouvernement de la Rupture et de son chef, le président Patrice Talon. Et de deux donc pour le camp présidentiel puisqu’en février 2018 déjà, l’autre baron de l’essence dite ‘’kpayo’’ avait officialisé son soutien au Pouvoir en place, à la faveur de la création de sa formation politique dénommé le Parti La Lumière (Pll).

Lorsqu’en octobre 2017, suite à l’explosion d’une cargaison de bidons d’essence de la contrebande à Louho dans le 5ème arrondissement de Porto-Novo, « Oloyé » avait été arrêté et placé sous mandat de dépôt, condamné puis libéré après 7 mois de prison et paiement d’une caution de 2 millions FCfa, que n’a-t-on pas dit et que n’a-t-on pas lu ? Grosso modo, c’est que plus rien ne sera comme avant. La fermeté et la détermination de Patrice Talon a en finir avec cette activité illégale ont été même vantées par des thuriféraires du régime. On n’avait pas non plus hésité à rappeler comment ces ‘’mastodontes’’ du kpayo ont été des soutiens du gouvernement défunt et positionnés sur des listes proches des Fcbe, alors au pouvoir. Si lors de la présidentielle de 2016 Joseph Midodjiho a ratissé large, dans l’Ouémé, pour le candidat malheureux Sébastien Ajavon pendant que son ‘’frère’’ Kéta Paul Lokossou était très proche du candidat Lionel Zinsou, il est une évidence aujourd’hui qu’ils sont tous deux dans la barque du Nouveau départ. Que reprochait-on alors au régime de Yayi Boni ? Avec ses ralliements qui enchantent sans doute les patrons de la Rupture, n’est-on pas en train de donner raison à ceux qui soutenaient que la condamnation de Oloyé et la lutte entre temps déclenchée contre le kpayo n’étaient que des moyens de pression sur les têtes de pont du trafic de l’essence de la contrebande ? Surtout quand on sait que tout ceci intervient au moment où un incendie causé par l’essence frelatée a ravagé le commissariat de Dja-Owodé.
Que dira Talon ?



Comme l’a signifié récemment un communiqué de la Présidence de la République au sujet de l’utilisation des images du chef de l’Etat à des fins propagandistes, y-aura-t-il un autre pour rejeter les soutiens de ces barons au Programme d’actions du Gouvernement (Pag) et à la vision de la Rupture d’avoir plus de députés à la prochaine législature ? Visiblement, non. Et pour cause. Si un tel communiqué devrait être rendu public, ce serait depuis février 2018 que l’un des barons a officialisé sa déclaration d’amour à Patrice Talon. Mais depuis lors, rien. En réalité Oloyé, Kéta et bien d’autres ‘’gourous’’ du secteur de l’essence de la contrebande sont des fils du Bénin et pour le développement du pays, l’on a besoin d’eux. Mais au regard de la caricature faite d’eux par le passé et leur position actuelle aux côtés de la Rupture, des questions subsistent. Pour rester collé à l’actualité sur le procès en cours, on pourrait se demander si le Pouvoir doit composer avec des acteurs supposés exercer dans l’illégalité ? En attendant d’avoir une réponse précise à cette préoccupation, vive néanmoins le mariage kpayo-Rupture rendu officiel par des déclarations d’adhésion et de soutien.



Mike M.
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