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Le Matinal N° 4215 du 28/10/2013

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Remise en cause du processus démocratique depuis 2006 : Société civile et syndicalistes ont démissionné
Publié le mardi 29 octobre 2013   |  Le Matinal




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Des responsabilités sont aussi à établir pour ce qui concerne les violations des droits de l’homme sous le régime de Yayi Boni. S’il est vrai que le gouvernement est désigné auteur de ces violations, la Société civile et les organisations syndicales n’en sont pas moins complices à cause de leurs choix moins osés.

Le Bénin a eu ces dernières années des points en moins en matière de respect des droits de l’homme. Le droit de grève des douaniers a en effet été restreint et le projet de révision de la Constitution en débat prévoit de rogner le droit de grève des travailleurs en général. Aujourd’hui si les mouvements de contestations du projet de révision constitutionnelle ne sont pas réprimés, ils sont simplement interdits. Face à ces menaces et violations, les membres de la Société civile et des organisations syndicales se font moins entendre. Cette attitude qui trahit leur complicité, encourage le gouvernement à poursuivre sur la ligne dure définie. Pourtant, ces dernières années, plusieurs initiatives ont été prises, mais elles ont fait long feu. En 2010, à la veille de la présidentielle, un Front de défense de la démocratie (Fdd) avait été créé par les organisations des droits de l’Homme et les Centrales syndicales pour préserver les libertés publiques. Mais ce front n’a pas résisté à l’usure du temps. Après les élections de 2011, le creuset n’a pu continuer à faire parler de lui alors que les maux qu’il dénonçait se sont amplifiés. Dans la même période, il y a eu un Front citoyen pour la défense des acquis démocratiques conduit par Antoine Détchénou. Cette organisation composée de vieux routiers de la politique nationale n’a pas porté loin le combat espéré par le peuple. Malgré sa présence, le régime de Yayi Boni continue de mettre en danger les acquis de la Conférence nationale. Même si ce Front a le mérite de réveiller les consciences, son action se réduit à quelques dénonciations qui ne soulèvent réellement pas la foule. De son côté, la Convergence des forces patriotiques de gauche a fait quelques sorties par rapport au sujet de la révision de la Constitution pour remettre en cause le projet qui met en danger les droits fondamentaux. Seulement, la Convention n’a pas encore réussi à faire plier le régime de Yayi Boni. Il en est de même pour le mouvement « Mercredi rouge » qui semble essoufflé face à la détermination du gouvernement de « faire basculer le destin du peuple ». Si tous ces mouvements et organisations ont pu donner de la voix pour fustiger les pratiques liberticides du gouvernement de Yayi Boni, ils n’en ont pas fait suffisamment pour garantir le respect des libertés publiques. Plusieurs observateurs leur reprochent un manque d’engagement qui pourrait bien s’interpréter comme une complicité.
Et leur attitude qui reste apparemment très inquiétante, fait encore douter de leur capacité à empêcher Yayi Boni d’imposer ses autres ambitions funestes.
Le couplage des élections, l’autre ambition
Si la Société civile béninoise et les organisations syndicales n’ont pas été capables d’arrêter le gouvernement de Yayi Boni dans la violation des droits de grève et des libertés d’expression et d’opinion, il leur sera difficile de faire échec à l’agenda caché que veut imposer le Chef de l’Etat au sujet de l’organisation des prochaines élections communales et locales. Les organisations sociales sont en effet moins actives et se sont presque murées dans un silence face à la question de l’actualisation de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Alors que le Conseil d’orientation et de supervision (Cos) espère disposer de la liste électorale en 2014, Yayi Boni exige la Lépi corrigée avant la fin de 2013. Un jeu de ping-pong qui tourne à une tragi-comédie. Une confusion semble donc s’installer entre l’organe de supervision et le gouvernement. Et pendant ce temps, les organisations de la société civile semblent se complaire dans ces dysfonctionnements qui n’augurent de rien de bon pour la République. Alors qu’elles ont la capacité d’intervenir à temps pour faire prendre conscience aux acteurs politiques de la dangerosité de la situation, elles ont préféré laisser Yayi Boni dicter sa loi. Où sont donc passés les militants de Fors-Lépi qu’on voyait dans un passé récent bomber le torse ?
Or plusieurs observateurs soutiennent que si le cours des évènements ne change pas, il y a de fortes chances que Yayi Boni et son équipe en arrivent à décider d’organiser les élections quand ils le voudront. Forts de leur majorité au Parlement et contrôlant le nerf de la guerre, ils peuvent même envisager de coupler les communales et les législatives en 2015. L’objectif, c’est que la date retenue pour les scrutins et l’outil électoral servent leurs intérêts et non ceux du peuple.

A T

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