Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Matinal N° 4217 du 30/10/2013

Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Présidentielle de mars 2016: Pascal Koupaki prêche dans le désert
Publié le mercredi 30 octobre 2013   |  Le Matinal


Lancement
© aCotonou.com par DR
Lancement du livret bleu de Pascal Koupaki
Samedi 26 Octobre 2013, Palais des Congrès, Cotonou : L`ancien Premier Ministre Pascal Irénée Koupaki lance son livret bleu Photo : M. Pascal Irénée Koupaki


 Vos outils




Il a fallu attendre un peu plus de deux mois après son éjection du gouvernement pour voir Pascal Irénée Koupaki (PIK) faire sa sortie politique. Tel un Général sans troupe, l’ex Premier ministre « Kpayo » est venu samedi dernier débiter dans le désert alors qu’on l’attendait sur un terrain plus révélateur.


L’homme dont la consonance du nom résonne à l’image de celle de sa Commune d’origine Kpomassè a raté le cochonnet tel qu’on le dirait dans un jeu de pétanque. Pascal Irénée Koupaki n’a pas comblé les attentes. Nombreux sont ces Béninois qui s’attendaient voir l’ancien n°-2 des gouvernements successifs de Yayi Boni, d’avril 2006 à août 2013, sortir de l’ordinaire comme on le lui connaissait pour faire des révélations sur la grande expérience qu’il a connue au sein de l’appareil d’Etat pendant plus de sept années de ripaille gouvernementale. Mais tel un ballon dégonflé, sa sortie du samedi 26 octobre fit un fichtre !!! Il n’y avait rien à se mettre sous la dent. En effet, les dents de ses convives étaient restées vainement à attendre des morceaux à broyer.

Mais, c’était sans compter avec la stratégie de PIK d’endormir son auditoire pour ne lui raconter que des blablas qui ressemblent fort bien à des « contes de fée ». Evidemment, toutes les choses qu’il a, aujourd’hui, débitées ne sont que des « vertus » qui ne peuvent prospérer que dans son imagination. Si non, comment comprendre qu’après avoir mangé à la table du prince pendant plus de sept ans quatre mois, ce n’est que maintenant que Pascal Irénée Koupaki s’est trouvé subitement illuminé pour venir donner des cours de moral à ses compatriotes à qui, il demande de changer en prenant tous ensemble, « le chemin du courage, la justice, la tempérance, la prudence, la politesse, la discipline et l’amour ». Ce qui, selon PIK, constitue les vertus cardinales qui nous manquaient. Il est allé même jusqu’à affirmer que « c’est l’unique chemin du beau destin pour le Bénin ». Etait-ce un candidat aux élections présidentielles qui parlait ou un scientifique ? Et pourtant l’humilité universelle nous enseigne de mettre un peu de réserve dans nos propos surtout lorsqu’on est un homme de science. PIK a quand même, fait des études universitaires de haut niveau.

Quelle amnésie !

Mais aussi curieux que cela puisse paraître, est-ce pour PIK prendre le chemin du courage est de se refuser, en tant que Ministre puis Premier Ministre, fut-il « Kpayo », de dire la vérité au Chef lorsque ce dernier en pleine année scolaire décrète la gratuité de l’enseignement sans pour autant donner à temps les subventions adéquates aux enseignants pour faire face aux lourdes charges liées à l’éducation de nos enfants ? Est-ce pour PIK, la justice signifie arrêter un juge de siège en plein exercice lorsque ce dernier, en toute conscience, prend une décision conformément à la loi ? Séquestrer puis assiéger le juge dans son domicile conjugale contre son gré après avoir fait publier dans les journaux les effets personnels de l’homme de la loi, est-ce cela la justice pour PIK ? La justice signifie-t-elle pour PIK, lorsqu’en tant qu’autorité publique investie des pouvoirs du peuple, on signe un contrat en bonne et due forme avec un opérateur économique qui a hypothéqué ses ressources financières et que sur un coup de tête, l’on décide de le couler, le saigner à blanc, parce que lui, a eu le courage de dire non au Chef : le « Baron d’Ararouna » ? Est-ce pour PIK, la justice, c’est d’agir de façon à désagréger le tissu économique béninois en œuvrant à faire tomber les affaires des opérateurs économiques tels que Sébastien Adjavon, Séfou Fagbohoun, Martin Rodriguez, Séverin Adjovi, Patrice Talon et bien d’autres au profit des expatriés qui sont célébrés sur l’autel de l’égoïsme et de la paranoïa d’un seul individu qui se croit au dessus de tous les Béninois parce que par un extraordinaire hasard, il s’est retrouvé au sommet de l’Etat ? Est-ce pour PIK, la tempérance veut dire qu’il faut, à maintes reprises, prendre de grandes décisions engageant la vie de toute une nation et puis, revenir à n’en plus finir sur lesdites décisions ? C’est-à-dire la méthode abracadabrante et brinquebalante de gérer les affaires de la nation béninoise.

Est-ce pour PIK, la prudence, c’est de prendre des décisions hâtives sans y avoir au préalable réfléchi ? Le dernier re-remaniement gouvernemental du 30 septembre 2013 est encore vivace dans les esprits des Béninois pour convaincre PIK de ce que son camp, celui dans lequel, il a tiré une grande partie de son trésor de guerre, suivez mon regard, est l’exemple à ne pas suivre en matière de gouvernance.

Est-ce pour PIK, la politesse, c’est d’inviter de manière systématique à des séances de travail, les corps constitués de la nation et les ambassadeurs ceux-là même qui nous apportent leurs concours pour notre développement, à travers une bande défilante à la télévision nationale ? Même si pour des cas exceptionnels, on peut le tolérer, c’est devenu depuis d’arrivée de Yayi Boni au pouvoir une règle que d’inviter les autorités politico-administratives via la télévision ; alors que l’on sait très bien, que ces personnes sont des pères de famille situés de part et d’autre du territoire national. Ainsi, aussitôt conviées au Palais de la Présidence, ces personnes n’ont plus le droit de préparer leurs voyages et sont, de ce fait, contraintes à se ruer à tue-tête dans la nuit noire parce qu’attendues à Cotonou au plus tard à 9h le lendemain alors qu’il ne sonnait que 22h ou au plus tôt 20h, la veille quand elles ont su être attendues au Palais du « Baron d’Ararouna ». Est-ce tout cela que PIK désigne par la politesse ou le manque de politesse ?
Est-ce pour PIK la discipline et l’amour signifient qu’en matière budgétaire que l’on décide unilatéralement de loger dans des comptes de la BCEAO, les fonds issus de l’escorte douanière sans que le Parlement ne l’ait autorisé encore moins ne sache à quelles fins ces ressources publiques ont été utilisées ? Est-ce pour PIK, la discipline et l’amour voudraient que l’on s’acharne obstinément contre certains de ses compatriotes au motif, rejeté par la justice, d’attenter à sa vie ? Un acharnement gratuit qui connaîtra heureusement son épilogue, le 4 décembre prochain au Tribunal de Grande Instance de Paris.

Mais avant ce verdict attendu de tous les Béninois, on se demande par quel extraordinaire, PIK tire aujourd’hui la conclusion qu’au moment où il était Ministre, il « s’est senti heurté à des contraintes d’ordre anthropologique, structurel et social ». Et pourtant en son temps, il n’a pas daigné informer le peuple comme l’a d’ailleurs fait son ancien collègue M. Roger Gbégnonvi qui, Ministre de la Culture et de l’Alphabétisation dans un gouvernement de Yayi Boni, n’a pas hésité à fustiger publiquement les tares et les esprits retors qui freinent l’atteinte de sa mission ministérielle. Comme quoi, pour PIK, la bouche qui mange ne parle pas. Il était à table…

L’immobilisme qui nuit

Si tous ces questionnements ont leur fondement, on demanderait à Pascal Irénée Koupaki ce qu’il a fait pendant qu’il était membre du gouvernement de Yayi Boni pour empêcher tous ces errements et dénoncer ces déviances. Comme le savent déjà ses compatriotes, l’homme n’a apparemment rien fait, bien au contraire, il est resté pendant sept ans numéro 2 des gouvernements successifs du « Baron d’Ararouna » sans pouvoir lever le petit doigt. Il s’est plutôt contenté de constituer son trésor de guerre. Aujourd’hui, viré de l’Exécutif, il pense avoir le beau rôle pour jouer au donneur de leçon ou si vous voulez à l’objecteur de conscience. N’a-t-il pas appelé ses compatriotes à « une nouvelle conscience » ? On comprend dès lors qu’il n’avait aucun intérêt à dénoncer les déviances de son ex mentor. Cela se comprend davantage lorsqu’on constate que sa récente visite au Palais du « Baron d’Ararouna » était certainement pour aller requérir l’autorisation de faire sa sortie politique de la dernière fois au Palais des Congrès de Cotonou.

Mais en réalité à quoi veut nous faire croire PIK ? Veut-il que les Béninois le départissent du bilan catastrophique du pouvoir de Yayi Boni ? Veut-il que les Béninois lui tissent des lauriers pour n’avoir pas été vu organiser des meetings de remerciements au Chef ? Veut-il que les Béninois l’applaudissent pour avoir démissionné de la tête du parti politique Udbn, le 11 septembre dernier ? Si cette dernière interrogation pourrait avoir une réponse favorable parce que le parti ressemblait, pour lui, à un panier à crabes, PIK peut-il dire, enfin, à ses compatriotes, comment il a conduit le dossier de la cession de l’outil de l’Ocbn à la société « Pik (!) Network » dirigée par la députée Claudine Afiavi Prudencio, Présidente fondatrice de l’Udbn dont-il a été coopté à la tête au lendemain de cette transaction hautement ferraille ? Par quelle acrobatie, tous ces micmacs ont pu aboutir à donner l’Ocbn à M. Samuel Ahoré Dossou, mari de la députée Prudencio ? Les Béninois veulent comprendre comment et dans quelles conditions, il a géré les grands dossiers de la nation dont il a pu prendre connaissance et conduire les destinées pendant qu’il était membre du gouvernement de Yayi Boni.

En attendant, il conviendra avec ses compatriotes qu’il est et demeure un des comptables des œuvres du « Baron d’Ararouna » à la tête du Bénin à l’instar d’autres Béninois qui ont fricoté avec le pouvoir et ne se sont pas détachés très tôt d’eux-mêmes pour dire leur désapprobation à cette méthode de gestion faite de haine et d’acharnement aveugle contre les hommes d’affaires qui s’échinent à renflouer les caisses de l’Etat.

Lui, PIK est resté pendant longtemps à table et n’a daigné à aucun moment déposer les fourchettes pour dire son ras-le-bol. Puis, subitement après la ripaille, il déclare de façon lapidaire qu’ « il apparait donc que toute vertu incarnée par un Roi ou un Président reste et demeure son équation personnelle qui ne se répand pas à son entourage, au sens privé et au sens large ». Quelle ritournelle ! Yayi Boni l’a-t-il lu dans ce passage de son opuscule. Si le « Baron d’Ararouna » l’a bien lu, il comprendra, dès lors, que lorsqu’il voit ces signes apparaître, il doit savoir que le jour approche…

De toute manière, PIK dont nous saluons ici l’attachement à l’honneur gagnerait davantage à faire sienne cette pensée de Madiba (Nelson Mandela) qui dit : "L’honneur appartient à ceux qui jamais ne s’éloignent de la vérité, même dans l’obscurité et la difficulté, ceux qui essayent toujours et qui ne se laissent pas décourager par les insultes, l’humiliation ou même la défaite. Depuis l’aube des temps, l’humanité a honoré et respecté les individus braves et honnêtes."

Emérico Adjovi

 Commentaires