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Avant projet de loi relative à l’adhésion du Bénin à l’Upov 91 : La société civile explique et donne son point de vue

Publié le mardi 19 fevrier 2019  |  La Nouvelle Tribune
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Les organisations paysannes du Bénin réunies au sein de la Convergence globale des luttes pour la terre et l’eau ouest africaine (Cglte-oa) ont tenu, vendredi 15 février 2019, une conférence de presse relative à l’avant projet de loi portant adhésion du Bénin à l’Upov 91. Elles ont expliqué ce en quoi consiste cette convention, ses répercussions sur chaque pays membre et donner leur position par rapport à l’adhésion du pays.

Face aux inquiétudes soulevées dans l’opinion publique par l’introduction à l’Assemblée Nationale de l’avant projet de loi relative à l’adhésion du Bénin à l’Upov 91, les organisations paysannes du Bénin réunies au sein de la Convergence globale des luttes pour la terre et l’eau ouest africaine (Cglte-oa) sont montées au créneau, ce vendredi 15 février 2019, pour éclairer l’opinion publique sur l’Upov 91 et ses implications pour chaque pays adhérent. C’est quoi l’Upov ? Y adhérer serait-il bénéfique au Bénin ? Accepter l’Upov 91, est-ce accepter l’introduction des Organismes génétiquement Modifiés (Ogm) au Bénin ? Ce sont entre autres les questions auxquelles ont répondu les conférenciers au cours de cette séance.

L’Upov 91, une porte ouverte aux Ogm

Selon les conférenciers, c’est l’article 14, dernier alinéa de l’Upov 91 qui fait de cette convention, une porte ouverte aux Ogm. Néanmoins, si l’Etat devait faire les choses en règles, il ne suffirait pas d’adhérer à l’Upov91 pour introduire “officiellement” des Ogm au Bénin. « Il (l’Etat ndlr) doit aussi satisfaire à d’autres conditions, dont notamment la prise d’une loi relative à la biosécurité traitant des risques biotechnologiques, et la mise en place d’une autorité nationale qui analyse les demandes, et donne des avis afin que les Ogm soient introduits en connaissance de cause », ont-ils déclaré.

La souveraineté des paysans et des personnes travaillant en milieu rural en danger

Les conférenciers se préoccupent aussi d’une autre répercussion de cette adhésion sur les paysans et les populations. Selon René Sègbénou, président de l’Ong Jinukun, adhérer à l’Upov91 revient à privatiser les semences. Ceci revient également à céder la souveraineté des paysans et de la population. « Si l’obtenteur protège le maïs, par exemple, le paysan, avant de produire le maïs doit aller acheter la semence du maïs. Quand la vendeuse de bouillie veut acheter le maïs à des fins commerciales, elle doit obtenir l’autorisation de l’obtenteur du maïs, sinon elle ne peut pas transformer le maïs », ont-ils déploré. Dans la même lancée, le professeur Jeanne Zoundjihèkpon ajoute : « La protection intellectuelle de l’innovation devint, dans le domaine végétal, un outil de spoliation par quelques grandes entreprise d’un patrimoine ancestral commun ». Les conférenciers ont aussi souligné que l’avant-projet de loi relative à l’adhésion du Bénin à l’Upov est également contraire à la déclaration des nations Unies sur les droits paysans et des autres personnes travaillant dans les rurales.

Des avis contraires émis par les cadres de l’Etat

Marius Sinha, cadre du ministère de l’agriculture, et Bienvenu Houngbédji, directeur des affaires juridiques du ministère des affaires étrangères ne partagent pas le même point de vue que la (Cglte-oa). Pour le premier, l’Upov91 est la convention pour la protection des obtentions végétales. Quand au second, il soutient que l’adhésion à l’Upov91 regorge de nombreux avantages dont entre autres, la création de nouvelles variétés permettant aux agriculteurs de relever des défis économiques et environnementaux ainsi que l’augmentation des revenus des paysans et producteurs.
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