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Recours au Parlement pour une sortie de crise : Des citoyens livrent leurs opinions

Publié le jeudi 7 mars 2019  |  Matin libre
Gustave
© Autre presse par DR
Gustave Assah, président de Task Force Citoyenne de la CEDEAO
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Gustave Assah, Président Task Force citoyenne de la Cedeao pour la gouvernance, la démocratie et la paix. Membre de la Plateforme des OSC au Bénin (Société civile)

« Il aurait pu anticiper »

Après cette rencontre entre le président Patrice Talon et la classe politique, peut-on dire qu’il est à l’écoute du peuple ?

Je puis dire qu’il est à l’écoute du peuple mais parfois on a l’impression qu’il écoute le peuple en retard (…) Cette situation, nous, on sentait ça de loin ; il voyait ça aussi, et les gens voyaient ça autour de lui. Mais on a compris qu’il ne voulait pas d’abord activer ses mécanismes. Il voulait qu’on aille à l’impasse d’abord avant de faire quelque chose. Il aurait pu anticiper sur beaucoup de choses. Il en a les moyens, il en a la rigueur, il en a la vigueur également. Aujourd’hui, voilà où nous en sommes.

(…) Nous, nous sommes en train de voir quelle est l’issue de cette crise. Ce qui est activé ici (allusion faite à l’Article 50 du Code électoral ndlr), c’est la possibilité que les forces concernées par l’élection se voient, dialoguent. Et c’est à cela que nous, on l’invitait depuis. Le président est en train de tenter de rattraper la situation avant ce dernier recours, c’est-à-dire les forces doivent s’asseoir et parler, s’engager sur un dialogue autour des difficultés qu’il y a pour pouvoir avoir le consensus qui a valeur constitutionnelle.

Ne va-t-on pas, de ce fait, violer le Protocole de la Cedeao ?

Même le Protocole demande que le dernier recours passe aussi par ce consensus. Le Protocole demande que les gens s’asseyent et se parlent. Et donc, le dernier recours n’est pas l’Assemblée nationale. Le dernier recours, ce sont les concernés par les élections. Ils doivent s’asseoir mais sous l’égide de la juridiction compétente. Lorsqu’il y a impasse, ce n’est pas l’Assemblée qui légifère. Et on ne peut même pas légiférer à moins de six mois des élections comme le mentionne le Protocole additionnel de la Cedeao sur la bonne gouvernance (…) On doit aller voir quel est le juge du contentieux en période électoral. Et dans le cas d’espèce, c’est la Cour constitutionnelle. C’est à elle de mettre en place une disposition particulière.

Quelle lecture faites-vous du boycott de la rencontre par les partis de l’opposition ?

A priori on peut penser que ça rend compliqué le consensus. Mais ce n’est pas ex nihilo que ce comportement est venu. Moi je les comprends. La juridiction compétente pour aller au dialogue n’est pas le chef de l’Etat. La Plateforme des Osc au cours de sa sortie mardi, a bien indiqué le cheminement. La juridiction compétente, c’est la Cour constitutionnelle qui doit prendre ses responsabilités. Et, la Cour constitutionnelle doit aussi reconnaitre à un moment précis qu’il y a une décision qu’elle a prise et qui est à l’origine de certaines difficultés. La Cour constitutionnelle doit rapporter sa décision sur le Certificat de conformité. C’est une décision importante qui ouvre le chemin au processus après. Quand bien même qu’avec les différents partis politiques, ce n’est pas la même situation, il faut déjà passer par là.

Propos recueillis par Matin Libre
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