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Crise préélectorale au Bénin: Ibrahim Salami contre la prorogation du mandat des députés

Publié le jeudi 28 mars 2019  |  Matin libre
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© aCotonou.com par DR
Me Ibrahim Salami,Agrégé des Facultés de droit Avocat au Barreau du Bénin
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La chaîne privée Frisson Radio a accordé une interview au Professeur agrégé des facultés, professeur titulaire à l’Université d’Abomey-Calavi Ibrahim Salami, mercredi 27 mars 2019. Au menu, l’impasse électorale actuelle que vit le Bénin.

Abordant la crise préélectorale que vit le Bénin, le Professeur Ibrahim Salami a fait savoir qu’il s’agit d’un problème politique qui doit se régler politiquement. A l’en croire, la crise actuelle ressemble plus à un problème de la qualité de la démocratie au Bénin, de l’idéal de sa démocratie qui voudrait qu’il y ait une véritable compétition électorale et que l’opposition ou les partis qui sont contre les positions du gouvernement ou du système en place puissent participer à l’élection. Il s’offusque donc de ce que trente (30) ans après le renouveau démocratique, le Bénin puisse connaître pareille crise. Pour le professeur, l’option la plus dangereuse pour résorber la crise serait le recours à la Cour constitutionnelle en vue de connaître la question de la prorogation du mandat des députés : « Je ne pense pas qu’il appartienne à la Cour Constitutionnelle de connaître la question de la prorogation du mandat des députés; c’est la proposition la plus dangereuse. Elle va créer un précédent qui va amener la Cour, celle-ci ou une autre à, proroger le mandat des députés ou même à proroger le mandat du Chef de l’État. Ou encore, … à réduire la durée du mandat des élus. Alors, il ne faudrait pas à mon avis, ouvrir la boîte de pandore », avertira-t-il. Evoquant le cas de 2011 où une décision de la cour constitutionnelle a conduit au report de l’élection, l’invité précise qu’il s’agissait bien d’un report de l’élection et non d’une prorogation du mandat des députés. Selon ses explications, la différence sur la forme, tient au fait que c’est la Céna qui a pris l’initiative de la demande en disant: <>. Car étant une institution qui organise les élections quand la Céna fait état de son incapacité, il y a blocage institutionnel et la Cour est à juste titre intervenue pour dire: << Je vous accorde jusqu’à tel délai pour reporter et organiser convenablement les élections>>.
Il y a-t-il blocage ?

Ibrahim Salami n’en conclut pas encore à un blocage, la plénière étant prévue pour ce jour. Cependant reconnaît-il, l’Assemblée nationale est un haut lieu de la politique, où l’on raisonne en termes d’intérêt personnel et/ou collectif. Les positionnements sur les listes étant opérés, il doute de l’emprise du Chef de l’Etat sur ces derniers. Ainsi, n’étant pas certains de leur réélection, certains députés n’auraient aucun intérêt à ce que la crise se résolve. Car pour eux, permettre les élections inclusives, est une façon d’organiser leur propre suicide. Le professeur tient donc à la tenue des élections inclusives et à bonne date. Mais s’il marque son accord pour un report éventuel des élections sans que les délais constitutionnels ne soient pas dépassés, il exclut cependant toute prorogation du mandat des députés. Car, affirme-t-il, quand il y a prorogation du mandat des députés, ces derniers conservent le plein exercice de leur mandat législatif. Ils continuent à voter des lois comme si leur mandat était toujours en cours alors que, s’il s’agit d’un simple report de la date de l’élection, leur mandat est terminé. Le levier sur lequel on appuiera, serait donc celui de la date des prochaines élections législatives. Il exhorte les députés à faire preuve de hauteur d’esprit et de grandeur d’âme.

Thomas AZANMASSO
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