Projet de révision de la Constitution : la majorité présidentielle en passe d’échapper à Yayi #aCotonou

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Projet de révision de la Constitution : la majorité présidentielle en passe d’échapper à Yayi

Publié le lundi 4 novembre 2013 | Le Matinal

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Dépôt de gerbe du Chef de l’Etat sur les lieux du drame de Porto-Novo
Mardi 02 Juillet 2013, Porto-Novo : Le Président Boni Yayi dépose une gerbe de fleurs en mémoire des victimes de l`accident du Dimanche 30 Juin à l`entrée du pont. Photo : Son Excellence M. Boni Yayi, Président de la République du Bénin.

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Le climat de méfiance s’installe de plus en plus entre Yayi Boni et la majorité présidentielle. La semaine dernière, le Chef de l’Etat a même reconnu cette rupture de confiance avec plusieurs députés des Forces Cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Une situation qui pourrait bien déteindre sur la suite à donner au projet de révision de la Constitution au Parlement, selon bien d’observateurs.

Yayi Boni a de plus en plus peur de sa majorité. Très préoccupé par la situation, le Chef de l’Etat s’est même confié à certains Maires. Avant son départ pour le Sénégal pour le sommet de l’Uemoa, il a exprimé la semaine dernière ses inquiétudes aux Maires proches du pouvoir. Yayi Boni a avoué ne pas comprendre pourquoi les députés Fcbe ont tendance à bloquer à l’Assemblée nationale les projets de loi, dont celui relatif à la révision de la Constitution. Très remonté contre ces députés qui ont plutôt refusé de se conduire comme des moutons de panurge, le président de la République a appelé « ses » Maires à faire pression sur ces élus de manière détournée pour qu’ils obéissent à la volonté du prince.
Yayi Boni ne fait donc plus confiance à ses députés. Et ses craintes sont confirmées par les prises de position de plus en plus ambigües qui se remarquent au sein de la majorité hétéroclite au pouvoir. La dernière en date est celle du député Zéphirin Kindjanhoundé. Samedi 26 novembre dernier, le député de la 24ème circonscription électorale a vertement critiqué les réformes engagées par le gouvernement (Lire Le Matinal du lundi 28 octobre 2013). Pour plusieurs observateurs, ces critiques révèlent la déception de cet ancien transfuge de la Renaissance du Bénin. Et cela devrait vraisemblablement influencer désormais ses choix au Parlement. Avant lui, la grande famille Fcbe a étalé ses divisions dimanche 20 octobre 2013 au Palais des Congrès de Cotonou lors du congrès extraordinaire du parti de l’Union pour le développement d’un Bénin nouveau (Udbn). Les phrases prononcées à l’occasion par certains partisans de Yayi Boni sont très expressives. Le Secrétaire national des Fcbe, Codjo Sodokin déclarait en effet : « (…) Nous nous contentons de menus avantages glanés souvent individuellement (…) C’est le temps de la guerre de leadership qui sévit dans presque toutes les localités entre les divers responsables de notre organisation. Il s’en suit, indéniablement des frustrations, des démotivations voire des départs ». Et à Claudine Prudencio de poursuivre : « Nous sommes dans l’alliance Fcbe et nous y restons, mais restons vigilants pour sauvegarder nos intérêts quoi que cela coûte. Nous y restons pour y combattre les forces négatives destructrices qui sont tapies dans cette alliance ». Yayi Boni devra donc batailler dur pour convaincre des frustrés et des démotivés qui ne sont plus forcément dans la même logique que lui. Un combat qu’il risque de ne plus gagner. Car l’homme déçoit de jour en jour. Sa gestion pose problèmes. Et de nombreux militants ont préféré lui tourner dos. Par ailleurs, il devra affronter des « forces négatives » déjà recensées par le député Claudine Prudencio.

Yayi inquiété pour ses ambitions…

La situation au sein des Fcbe est donc très critique. On comprend alors pour quoi le locataire de la Marina appelle à la rescousse « ses » Maires même si celui de Sèmè-Kpodji, Mathias Gbèdan a tenté de nier la réalité en fin de semaine dernière dans les colonnes de certains canards. Yayi Boni doit se faire du souci car sa machine Fcbe court vers une probable désagrégation. Alors qu’il a besoin du soutien de tous les partis politiques membres de la famille Cauris pour imposer le projet de révision de la Constitution taillé sur mesure, les critiques montent de plus en plus. Ils sont nombreux à ne plus supporter les désidératas de Yayi Boni. « Yayi Boni ne peut pas s’éterniser au pouvoir. Le Bénin n’est pas à lui seul (…) Il nous faut l’alternance à la tête de l’Etat », a confié un élu Fcbe ayant requis l’anonymat. Tout comme lui, d’autres élus jugent dangereux les choix du Chef de l’Etat dans le cadre de la révision de la Constitution et demandent ouvertement le retrait du projet. Le député Bani Samari a invité Yayi Boni à abandonner son projet (Lire Le Matinal du 04 septembre 2013) et l’Honorable Zéphirin Kindjanhoundé s’est interrogé sur la pertinence de l’initiative populaire introduite dans le projet de révision de la Constitution. Yayi perd de jour en jour ses soutiens par rapport à son projet de révision. Mais, comme par ses agissements, il donne l’impression de vouloir coûte que coûte se maintenir à la tête de l’Etat au-delà de 2016, ses partisans éclairés et les forces de l’opposition doivent rester vigilants pour déjouer tous les plans conçus pour concrétiser le projet décrié. En effet, seules une vigilance accrue et une présence renouvelée peuvent épargner au peuple le spectre inquiétant que les « objectifs négatifs » de Yayi font planer sur le Bénin.

Allégresse Sassé

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