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Sortie politique des sages, notables, et démocrates:Une mise en garde contre l’escalade et la violence

Publié le vendredi 19 avril 2019  |  Le Matinal
Les
© aCotonou.com par Didier Kpassassi et Didier Assogba
Les obsèques nationales du roi Dédjalagni Agoli-Agbo
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(« Une élection mal faite, injuste vaut qu’une guerre civile », disent-ils)

Au lendemain des déclarations fracassantes dont le président Nicéphore Soglo est coutumier, et de celles non moins belliqueuses, de son alter ego, Yayi Boni, certains de la République, ont réagi. Dans un rappel historique des péripéties de la démocratie, dont le K.O de 2011, ils appellent la classe politique à se dépasser pour éviter que l’actuelle ne s’envenime. Lire la déclaration.

03 objectifs fondamentaux de la Conférence nationale

1- Faire partir absolument Kérékou, sa révolution et les hommes qui étaient avec lui.

2- Invalider et rendre à jamais inéligible les trois qui ont partagé le Bénin en 03 République Maga au Nord, Ahomadégbé au Centre, et Apithy au Sud.

3- Trouver un homme providentiel qui ne soit pas trempé dans la politique politicienne et qui ne se réclame pas d’une région ou d’un lobby politique.

Chers amis, chers frères, chers compatriotes

Merci et grand merci pour avoir répondu aussi massivement à notre appel. A cet appel patriotique et citoyen nous invitant à ce carrefour d’échange et de dialogue autour d’un thème, d’une préoccupation nationale qui nous interpelle tous.

Selon le point qui vient de nous être fait, vous vous êtes déplacés de la plupart de nos départements, de nos communes, de nos quartiers et villes pour prendre part à ce rendez-vous de vérité, de sincérité pour essayer ensemble de comprendre et de trouver des solutions possibles, sinon définitives, au moins provisoires et salutaires, pouvant nous conduire à faire éviter à notre chère Nation, à notre République une crise électorale grave. Je salue, je loue et j’apprécie hautement votre comportement et votre réaction républicaine.

Chers amis, chers frères, chers compatriotes …

Nous devons saisir l’opportunité de cet espace de dialogue, d’amitié, de fraternité, d’approche positive et plurielle pour nous entendre sur l’essentiel à savoir:

– Sauver d’abord le Bénin

-Sauvegarder les acquis fondamentaux de la conférence des forces vives de la Nation.

Le « Bénin d’abord » : ce thème implique que chacun dépose les armes, ignore ses intérêts partisans, égoïstes voire suicidaires pour ne penser et agir que dans l’intérêt supérieur du peuple Béninois. Les acteurs politiques doivent d’abord se dire que lorsqu’il y a absence de consensus conduisant à un affrontement éventuellement fratricide, personne ne s’en sort surtout gagnant. Dès lors, nous invitons tous les acteurs à ne regarder que dans une seule direction celle de la sauvegarde, de la préservation des acquis fondamentaux de notre grande et inimitable conférence des forces vives de la Nation.

A notre connaissance, nulle part en Afrique et dans le monde aucun Etat n’a jamais pu organiser et réussir une Conférence nationale avec autant de succès, de durabilité dans le temps et d’efficacité pour organiser et réussir des élections. Comme le dit une chanson Zaïroise maintenant Congolaise, en l’absence de consensus lorsque ça éclate de toutes parts, tout est « cadavéré », il n’y a plus de mouvance, il n’y a plus d’opposition, il n’y a plus d’assemblé nationale, il n’y a plus de Cour constitutionnelle, il n’y a plus, il n’y a plus, il n’y a plus rien. Il y a seulement le K.o et le K.o n’est souhaitable nulle part.

Comme le disait le Colonel Azonhiho, aujourd’hui Général Azonhiho, lorsque nous voulions que les décisions de la Conférence nationale fussent immédiatement exécutoires ici et maintenant, et que le régime révolutionnaire soit déchu à l’instant même, le Colonel d’alors nous invitait sous forme de menace grave à bien regarder autour de nous et bien compter les entrées et les fenêtres, car il nous serait impossible dans une bousculade générale de sortir tous à la fois si la situation dégénérait.

Voilà pourquoi en notre âme et conscience, nous Sages et notables démocrates, nous les anciens, les vieux comme on a tendance à le dire nous voulons inviter chacune et chacun à prendre ses responsabilités citoyennes pour ne pas franchir le rubicond, pour éviter le pire, pour éviter l’affrontement, pourquoi pas pour éviter une crise électorale catastrophique, suicidaire parce que ce ne sera dans l’intérêt de personne. Il n’aura alors ni gagnant ni perdu mais il aura surtout un vide.

Maintenant que les positions sont de part et d’autre braquées voir irréversibles et que tout dialogue semble de plus en plus interrompu en tout cas, publiquement, que faire? Vraiment que faire maintenant? Et que faire maintenant?

Nous autres Sages et Notables, vos compatriotes du troisième âge, nous ne pouvons qu’inviter chaque Béninoise et chaque Béninois à tenir compte du Bénin d’abord avant toute autre considération. Ainsi et ainsi seulement, à ce prix, et à ce prix seulement, nous pouvons grâce à un sursaut patriotique nationaliste, patriotique et citoyen sauver notre République, sauver notre Nation, sauver notre Démocratie et sauver enfin cette patrie que nous a laissé nos vaillants héros nationalistes dont certains sont morts et exilés pour la bonne cause.

Mesdames, Messieurs …

Le Bénin notre pays est déjà passé par des épreuves extrêmement graves qui ont failli l’engloutir dans les vagues et turbulences socio-politiques, socio-économiques et même socio-éthiques puisque nous avons même failli perdre les fondements de nos valeurs les plus chères que sont la solidarité, le sens de l’honneur, l’éthique, le goût du travail et du travail bien fait, le respect de la chose publique, la défense de la patrie, l’effort, la curiosité scientifique intellectuelle, et j’en passe.

Tout a commencé, je veux dire le Renouveau démocratique a été engendré par les affres et les problèmes humains; économiques, sociaux; politiques et même éthiques de la période révolutionnaire.

En 1990, le génie béninois qui a horreur de la démesure qui habite « le peuple de consensus» que nous sommes a sorti spontanément et parfois même violemment de ses entrailles une rencontre historique que nous avons baptisée Conférence des forces vives de la Nation, une rencontre de vérité, d’affrontement idéologique et philosophiques, parfois très violentes, mais surtout verbaux. Le défoulement était à son comble, tout se déballait sur tout, sur tout le monde et pendant tout le temps que nous avons connu depuis notre indépendance en 1960.

Mais contre toute attente les Béninois ont fini par s’entendre, qui l’eut cru s’était pourtant vrai. Nous avons vaincu la fatalité. Nos institutions de contre-pouvoir issues de ce consensus de Février 1990 notamment:

– La Cour constitutionnelle est à sa cinquième mandature : Madame Pognon, Madame Ouinsou, Maître Dossou, Théodore Holo, Djogbenou;

– Le Conseil économique et social (Ces) ;

-La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) ;

La Cour suprême etc

Il est donc de notoriété que cette Constitution de 1990 a fait et a vraiment fait ce qu’un texte fondamental peut faire car la Constitution gère des hommes c’est-à-dire des êtres humains à géométrie variable dont chaque unité constitue un sac de turbulence, de contradiction et pourquoi pas une multitude d’horreur, de qualité, d’excellence et d’innovation. L’homme par définition est divers, multiple, multiforme, changeant, ondulant, l’homme est ce qu’il est.

De la Conférence nationale de février 1990 à aujourd’hui, notre Constitution nous a permis d’organiser six élections présidentielles ; elle nous a permis de dégager six (06) Béninois pour conduire les destinées de notre pays:

Soglo : 1991- 1996

Kérékou 1 : 1996 – 2001

Kérékou Il : 2001- 2006

Yayi Boni 1 : 2006 – 2011

Yayi Boni Il : 2011- 2016

Talon Patrice: 2016 à ce jour

La même Constitution nous a permis d’organiser sept (07) élections législatives.

1ère législative: 1991- 1995

: Adrien Houngbédji,

2ème législative: 1995 -1999 : Bruno Amoussou

3ème législative: 1999 – 2003 : Houngbédji

4ème législative: 2003 – 2007: Antoine Idji Kolawolé

5ème législative: 2007 – 2011 : Nago

6ème législative: 2011 – 2015 : Nago

7ème législative: 2015 à ce jour Houngbédji

En 2001, malgré les capacités et l’efficacité fonctionnelle de cette Constitution nous avons au fil des temps observé des imperfections, des silences qui ont failli nous conduire à des catastrophes. En 2001 lorsque le président Kérékou allait rempiler son challenger le président Soglo s’est désisté; le troisième sur la liste Me Houngbédji aussi désisté. Ainsi le président Kérékou s’est trouvé face à Amoussou Bruno son Ministre d’Etat et l’élection a eu lieu. Que serait-il arrivé si ce désistement avait continué jusqu’au dernier de la liste? Aurions-nous pu ou dû proclamer le seul candidat resté en lice, Président de la République ou devrions-nous reprendre les élections? Question sans réponse.

Et si sur cette liste de candidats au second tour il y avait un fils ou un parent de candidat arrivé au 1er tour, ce match aurait été non amical, mais familial. A ce niveau précis, notre Constitution n’a pas prévu de solutions claires et pourtant le match amical n’a pas pu nous empêcher de proclamer Mathieu Kérékou Président de la République. Malgré et vraiment malgré toute cette capacité, cette compétence de ce texte fondamental, garant et protecteur de notre Démocratie, la loi constitutionnelles nous a offert de graves et grandes surprises.

Pour autant, toutes ses élections n’ont pas été exempt de critiques et parfois très acerbes. Elles ont connu leurs difficultés mais tout s’était toujours bien terminé dans la compréhension.

L’histoire politique de notre pays retiendra que toutes les élections présidentielles, législatives, communales, municipales et locales organisées au Bénin ont connues leur part d’imperfection, d’hésitation et de perturbation. Et pourtant le peuple Béninois a toujours su puiser dans son tréfonds nationaliste et patriotique les ressources nécessaires pour surmonter les plus graves crises découlant des imperfections de notre. Celles-ci ont pour noms: l’organisation des premières élections par le ministre de l’intérieur en 1991, l’invalidation de plus de 400.000 voix à un candidat au second tour, le match amical, le K.o de 2011 et les problèmes actuels dus à l’application du Code électoral et de la Charte des partis pourtant votés par l’Assemblé nationale et promulgué le gouvernement.

Ce bref rappel historique et politico-historique ne vise qu’un seul! objectif: partir de notre histoire politique nationale, de nos problèmes d’hier pourtant résolus pour mieux aborder ceux d’aujourd’hui et opérer le choix décisif, celui de pacifier l’environnement politique actuel, d’aller au-delà de la crise électorale actuelle en nous faisant des concessions réciproque inévitable et humilité, patriotique, générosité, abnégation afin que l’intérêt supérieur celui de sauver le Bénin et sa démocratie l’emporte sur tout le reste.

Une élection mai faite, injuste vaut peut-être mieux qu’une guerre civile dont on ne peut prévoir l’issue.

En définitif, il s’agit de la qualité des textes votés et promulgués en ce qui concerne leur applicabilité. Il s’agit aussi de la qualité des hommes chargés d’animer et de les appliquer. Nous sommes désormais face à un blocage qui ne doit pas être fatale mais qui doit constituer un espace d’épreuve qu’il faut dépasser, un obstacle qu’il faut surmonter pour que le bénin et sa démocratie l’emporte aujourd’hui et pour toujours.

Mesdames, Messieurs …

Nous n’avons pas de solutions miracles mais nous suggérons que chaque citoyen suit scrupuleusement la voie de sa conscience et après nous prendrons des dispositions idoines pour les élections communales, locales et les présidentiel en tenant compte de cette crise pour que l’opposition et la mouvance aille aux élections de manière inclusive.

Plus jamais la situation d’aujourd’hui ne devra plus se présenter. Toutes démocraties impliquent deux forces actrices et animatrices de la vie politique. Il arrive que l’une arrive à prendre le pouvoir et, à l’exercer. Nous appelons cela dans le jargon politique: La Mouvance elle peut être majoritaire ou non ça n’a pas d’importance. Mais la gestion exécutive de la République lui a été confiée par voix élective.

L’une pour une raison ou pour une autre n’a pas le pouvoir mais demeure une force politique inévitable. Le pouvoir en place doit tenir compte de son existence dans sa gouvernance et elle a le pouvoir et le droit de veiller grâce à une critique objective et positive à ce que l’exécutif gère bien le pays. Le jargon politique la désigne comme Opposition.

Elle peut être majoritaire ou minoritaire. Désormais les textes doivent être clairs sous ce point, toute élection doit avoir deux participations: une appelée la Mouvance et l’autre appelée Opposition. Cela n’est pas seulement une commodité politique, ce n’est surtout pas une faveur.

Les textes doivent désormais en faire un impératif juridique, si c’était le cas aujourd’hui nul fût-il président de la République, président de la Cours Constitutionnelle, Président de la Céna ne peut organiser aujourd’hui les élections dans de telle condition sans tenir compte de ce paramètre juridique.
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