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Interview avec Jules Madjro:« Il faut réorganiser le commerce intérieur »

Publié le vendredi 3 mai 2019  |  L'Economiste
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© Autre presse par DR
Marchés de Glazoué
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L’économie béninoise se porte mieux selon les récents rapports. Toutefois, l’impact de ces performances ne se ressent pas au niveau des populations. Diplômé de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), consultant en management des organisations civiles, Jules Mahuwhlenm Madjro, est le directeur général du cabinet ’Essiel’’. A travers cette interview, il apporte son point de vue sur l’économie béninoise et renseigne sur ce que peut apporter le cabinet qu’il dirige pour contribuer à son édification.

L’économiste : Comment présentez-vous le cabinet ‘’Essiel’’ ?

Jules Madjro : Le nom ’’Essiel’’ signifie ma confiance est en Dieu tout-puissant. Le cabinet a été créé pour répondre à des questions d’ordre managériales au sein des organisations civiles et religieuses. Nous sommes dans la formation, le renforcement de capacités, la communication sur les activités des organisations civiles telles que les entreprises et les ONG et aussi des organisations religieuses.

Quelles sont activités dévolues au cabinet ‘’Essiel’’

Nous accompagnons les organisations dans leur restructuration, à la mise en place des projets pour l’atteinte de leurs objectifs et la mise en place des organes de gestion adéquats.

Qu’est-ce qui a motivé la création du cabinet ’Essiel’’ ?

Nous avons plus de 12.000 ONG qui sont enregistrées aujourd’hui mais on crie tout le temps que le social n’est pas promu dans le pays. Selon notre constat, si on arrive bien à les organiser, les structurer et à les rendre opérationnels, on peut avoir un impact conséquent sur l’économie béninoise.

Quels sont les objectifs visés par le cabinet Essiel lors de sa création ?

C’est d’abord de montrer à toute la population béninoise que le social peut permettre à l’économie de mieux se porter. C’est-à-dire que si le social est valorisé, ça peut accroître la consommation et la compétitivité sur le plan national.

Sur le plan religieux, nous avons la création partout, dans toutes les rues, des églises. Mais le constat est que malgré cela, il y a beaucoup d’individus qui ont besoin d’être soutenus d’une manière ou d’une autre. Quand nous allons poser les bases nécessaires à une bonne gestion, on peut voir un impact certain sur les populations.

Quel bilan peut-on faire des activités du cabinet Essiel depuis sa création ?

Depuis la création du cabinet en 2018, nous sommes fiers des relations que nous avons tissées dans le domaine des organisations telles que les ONG et les associations religieuses. Actuellement, nous sommes membres du Conseil œcuménique national des églises du Bénin (Coeneb) qui est un ensemble de 7 églises. Nous travaillons à mettre en place des structures pour permettre, au moins, à toutes ces communautés d’apporter quelque chose à l’économie nationale.

Au vu de ce bilan, peut-on dire que le cabinet Essiel a atteint les objectifs qu’il s’était fixés ?

Nous ne pouvons démarrer de pareilles activités sans avoir des contacts avec les structures de base. Nous sommes membres du Réseau des ONG pour le développement durable (Road), un ensemble de 430 ONG présents dans tous les départements et arrondissements du Bénin. Nous sommes à l’heure actuelle bien implanté pour développer nos activités.

Quels sont les projets à court, moyen et long terme du cabinet Essiel ?

A court terme, en collaboration avec notre partenaire canadien participer à l’organisation de la Foire économique Canada-Afrique. A moyen terme, utiliser les relations que nous allons tirer de cet événement pour faire asseoir un réseau de communication autre que celui qui existait. Permettre aux entreprises et organisations partenaires d’avoir une visibilité sur le plan national parce que nous avons constaté que l’essor de la télévision numérique ne permet plus aux entrepreneurs d’atteindre leurs cibles avec efficacité puisque les données ont changé.

A long terme nous allons dispenser des formations thématiques, secteur par secteur pour favoriser la croissance de l’économie.

Une rencontre entre les hommes d’affaires de la Norvège et leurs homologues du Bénin s’est tenue à Cotonou il y a quelques semaines. Quel rôle avez-vous joué dans la tenue de ce rendez-vous d’affaires ?

Notre participation à l’événement, nous a permis de rencontrer des hommes d’affaires. De même, cela nous a permis de voir les améliorations à apporter dans l’organisation et le déroulement de ces genres de rencontre pour apporter un plus. Donc on était observateurs de l’événement et nous avons noté les points faibles et les points forts. Car nous avons des projets d’organisation d’événements du genre.

Quelle est l’ossature de l’économie nationale, vue par le cabinet ’Essiel’’ ?

Sur le plan macro-économique, nous pouvons être satisfaits de notre pays. Mais sur le plan microéconomique, il y a beaucoup de choses à corriger. Après analyses, on peut décerner notre satisfecit comme l’ont fait les institutions internationales dont le Fonds monétaire international (FMI). Mais à l’intérieur, il faut réorganiser le commerce intérieur. C’est ça qui peut permettre à l’économie de donner sur le plan microéconomique les moyens nécessaires pour atteindre le taux de croissance escompté par le gouvernement.

Quelles sont les habitudes qui handicapent l’essor de l’économie béninoise ?

Les opérateurs économiques, une bonne partie en tous cas, ne font pas des études de marché avant de s’installer. On fait la même chose tous le temps. Même l’installation des détaillants pose problème. Vous voyez trois, quatre à cinq détaillants côte à côte proposant le même produit. Il y a des marchés dans lesquels vous trouvez plusieurs personnes qui vendent un produit A alors qu’il y a un produit B qui n’existe pas du tout dans ce marché.

Avez-vous une préoccupation particulière à aborder ?

Aujourd’hui, nous pensons que les autorités en charge du commerce au Bénin peuvent mieux faire. En ce sens qu’on peut assister les opérateurs économiques même avant la création de la société. A quoi on apporte des solutions et autres questions doivent être posées à l’entrepreneur pour qu’il sache effectivement dans quel secteur il atterrit et surtout ce qu’il y a à faire dans ce secteur.

Mais nous constatons que des opérateurs économiques béninois créent des sociétés pour les profits et ignorent tout ce qui entoure. Par exemple l’année passée, on a eu près de 22.000 entreprises créées. Mais quel impact cela a-t-il sur le quotidien des populations ? Quel impact cela a sur l’économie ?

Il n’y a pas un programme de management et d’accompagnement de ces entreprises-là. Mais nous pensons remédier à cela.

Un appel à lancer ?

L’appui qu’on apporte aux stars up pouvait être mieux utilisé et nous aurions eu des résultats plus encourageants. Parce qu’un jeune qui sort de l’université, a une idée et vous lui donnez les moyens, je pense qu’en deux ans, il ne peut pas résister. Mais si on ne lui donne pas les moyens tout de suite et il apporte lui-même une contribution qu’on peut évaluer avant de l’accompagner, ce jeune aura plus de chance de réussir.

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