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Après son appel à « une nouvelle conscience » des Béninois : Koukpaki interpellé sur les dossiers Pvi, Sodéco, Soaga, Icc-services, Sonacop, Ocbn etc…
Publié le mercredi 6 novembre 2013   |  L`événement Précis


Lancement
© aCotonou.com par DR
Lancement du livret bleu de Pascal Koupaki
Samedi 26 Octobre 2013, Palais des Congrès, Cotonou : L`ancien Premier Ministre Pascal Irénée Koupaki lance son livret bleu Photo : M. Pascal Irénée Koupaki


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Son livret bleu intitulé, «Une nouvelle conscience » ne semble pas avoir comblé toutes les attentes. Des Béninois disent en attendre mieux de Pascal Irénée Koupaki, après sept ans de gestion des affaires de l’Etat à un niveau assez élevé. Pvi, Soaga, Icc-services, Sonacop sont, entre autres, les gros dossiers sur lesquels ses éclaircissements et sa part de vérité serviraient à mieux le juger, de l’avis de plusieurs observateurs.

Christian TCHANOU

L’ancien premier ministre, Pascal Irénée Koupaki n’a visiblement pas réussi à étancher la soif de beaucoup de Béninois. La récente sortie de son livret bleu, « Une nouvelle conscience » a, semble-t-il, raté le coach sur les clarifications qu’espéraient vivement les Béninois de la part de l’homme qui a côtoyé de très près le chef de l’Etat Boni Yayi pendant sept ans. Si les avis varient d’une personne à une autre, on retient dans l’ensemble, que ce livret n’a pas apporté de l’eau au moulin à tous ceux qui se posaient assez de questions sur l’implication ou non de Pascal Irénée Koupaki dans les multiples dossiers à polémique qui agitent le pouvoir depuis 2006. La réflexion que fait Jean Kokou Zounon, membre influent du Parti communiste du Bénin va dans le même sens. Il se réfère aux propos tenus par Koupaki à sa passation de service, pour en déduire qu’il y a toujours des non-dits. «Je pars la conscience tranquille », avait affirmé l’ex-premier ministre, sans convaincre Jean Kokou Zounon, qui se demande comment, il peut en être question, «lorsque ministre chargé de développement et/ou de la coordination de l’action gouvernementale pendant sept ans, le pays est descendu dans le gouffre, la pauvreté prégnante, la misère généralisée, les libertés dans les fers ? ». Le communiste cite plusieurs affaires. D’abord Pvi. Un bémol. «Si l’on peut admettre qu’à partir de 2012, suite à la mise en cause par Boni Yayi des contrats négociés et signés par lui avec Talon dans le cadre de Pvi, Koupaki apparaissait comme un peu mis à l’écart, il a été le maître d’œuvre de toute la politique de Boni Yayi avant cette période, soit plus de six ans », observe-t-il. Le taux de croissance économique était aussi, le maître mot de l’ancien premier ministre. Et s’il a beaucoup œuvré pour son amélioration, la réalité des chiffres obtenus sous son mandat trahit ses efforts, le taux n’ayant guère dépassé 4% jusqu’à son départ du gouvernement. Jean Kokou Zounon et d’autres Béninois voudraient qu’il en dise enfin les causes pour se dédouaner contre les accusations de mauvaise gouvernance dont on accable le régime en place.

L’affaire Soaga (Société ouest-africaine de gestion des actifs) qui s’éclata en 2007 est également citée par le communiste qui estime que Koupaki n’en est point étranger. Alors ministre des finances, de l’économie et du développement, Koupaki avait décidé d’une décote de 20 % sur les factures des fournisseurs de l’Etat. « Pourquoi et comment cette société avait été sélectionnée ? », s’interroge Jean Kokou Zounon, qui se souvient des protestations soulevées à l’époque par les fonctionnaires du Trésor du fait que ce soit la Soaga qui encaisserait les commissions pour sa seule signature, alors qu’eux autres, avaient la lourde tâche des travaux d’apurement.

La budgétisation des revenus des escortes des véhicules d’occasion, l’affaire Icc-Services, Cen-Sad, machines agricoles, avion présidentiel, turbines à gaz, les audits des entreprises publiques, sont autant d’ autres dossiers que l’ancien premier ministre a géré d’une manière ou d’une autre au regard de la position qu’il occupait au sommet de l’Etat. Son livret bleu, selon plusieurs observateurs, aurait donc pu les évoquer pour répondre aux vœux de beaucoup de Béninois qui continuent de croire, à tort ou à raison, qu’il en partage une certaine responsabilité. Pour avoir été, sept ans durant au cœur des actions de l’Etat. Peut-être qu’il y pensera une autre fois.

Ils ont dit

Guillaume Attingbé, ex secrétaire général Csa-Bénin

« C’est une initiative salutaire et responsable »

« Mon avis sur la sortie de ce livret bleu est positif. Lorsqu’on a pu observer le parterre des personnalités et intellectuels de haut niveau qui étaient au lancement, on ne peut que saluer cette initiative qui montre toute la grandeur de l’homme et son souci d’apporter sa pierre à l’édifice. Dire qu’il a côtoyé pendant sept ans le Chef de l’Etat et nous parle aujourd’hui de rupture, ne participe pas d’une critique juste. Le Béninois doit se regarder dans le miroir pour mieux agir dans le sens du développement de ce pays qui est cher à nous tous ».

Ernest Dossou, étudiant en droit

« Je suis déçu, j’attendais mieux »

« Ce livret, pour moi, n’apporte rien de nouveau aux problèmes des Béninois. On ne lui demande pas de vomir dans la marmite dans laquelle, il a longtemps mangé. Mais qu’il ait le courage de nous dire ce qui s’est passé de bien et ce qui ne va pas. Il y a beaucoup de dossiers d’Etat qu’il a géré et qui se révèlent être aujourd’hui de gros scandales. Pourquoi, il ne nous dit pas sa part de responsabilité là-dessus. Pascal Koupaki a eu la chance de gérer les affaires du pays à un haut niveau. Il doit donc laisser la littérature aux universitaires et nous dire des choses concrètes. Son livret ne m’a pas du tout satisfait ».

Jules Adjigandé, comptable

« Je n’ai rien à dire, car il n’a rien dit »

« Je n’ai rien à dire face à ce livret. Car il n’a rien dit non plus. C’est juste un article de réflexion qui aurait pu être publié dans les colonnes des journaux avec pour mention, à suivre. Le premier ministre n’est pas allé au fond de ses pensées. Je souhaite qu’il revienne de façon plus détaillée dans sa gestion des affaires de l’Etat pendant les sept ans qu’il a faits auprès de Boni Yayi. Nous voulons la vérité. Il y a trop de choses à éclaircir. Je m’en arrête là ».



Noel Hansinon, conducteur de Zém à Cotonou

« On ne peut parler de conscience à un ventre affamé »

« Nouvelle conscience, ancienne conscience, future conscience. C’est du blablabla tout cela. Les Béninois ont faim et ne trouvent personne pour les écouter. Je ne suis pas un grand intellectuel, mais je ne crois pas qu’on puisse parler de conscience à un ventre affamé. Je crois que ce livret aurait pu s’intituler, une nouvelle conscience au sommet de l’Etat.

Un ancien journaliste, sous anonymat

« Les gens ne sont pas inconscients. Ce sont plutôt les gouvernants »

« J’ai tenu à aller assister personnellement au lancement de ce livret quand j’ai eu la nouvelle la veille. Mais j’avoue que je ne suis pas entièrement satisfait. En réalité, la sociologie du peuple béninois d’aujourd’hui n’est plus à ce niveau-là. Les gens ne sont pas inconscients de leur situation. Ce sont plutôt les gouvernants qui doivent se regarder et se demander s’ils travaillent réellement pour l’intérêt de ce pays. Est-ce que Koupaki peut jurer qu’il est content face à la situation dans laquelle vit son pays aujourd’hui ? Je ne crois pas. Cessons de nous voiler la face, ça ne va pas. Il y a mal donne. Ce n’est pas une question de nouvelle conscience à avoir. Il faut que les hommes au pouvoir ou ceux appelés à gérer le pouvoir soient des gens honnêtes. Je dis bien honnêtes ».

Aminou Balogoun, journaliste

« Il ne peut se dédouaner d’une aventure politique qui a fait régresser le pays »

« Pascal Irénée Koupaki est le premier des fidèles de Yayi. À ce titre, c’est une insulte à l’intelligence des Béninois qu’il veuille maintenant faire assaut de moralisme passablement culpabilisateur pour se dédouaner d’une aventure politique qui a fait régresser le pays, hypothéqué l’espérance des Béninois, mis en danger la démocratie après l’avoir éreintée. C’est refuser au peuple béninois le droit intellectuel de tirer pleinement leçon de la mésaventure qu’a constitué ce régime que de laisser un de ses fidèles hommes de main venir conter fleurette au peuple, le mystifier par une posture pseudo-moralisante entée sur des banalités soporifiques à prétention philosophique. Même s’il dénonçait les excès du régime Yayi, et prenait ses distances avec lui, il reste que la posture solitaire de M. PIK est malvenue dans un pays qui sait désormais là où conduit le mythe de l’oiseau rare ou de l’homme providentiel ».

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