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La Presse du Jour N° 2006 du 6/11/2013

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Opinion : Il nous reste encore une étincelle, a dit KOUPAKI !
Publié le jeudi 7 novembre 2013   |  La Presse du Jour


Pascal
© aCotonou.com par DR
Pascal Koupaki


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Ma foi, oui. Rien qu’une étincelle, l’étincelle décisive.
J’étais sur les lieux quand Pascal Irénée KOUPAKI, ancien Premier Ministre de son Etat, délivrait à une assistance pleine d’attention, le contenu de son livre de poche d’un bleu chargé de symboles, et dont la densité ne m’a pas surpris.
S’il m’était permis de les appeler ainsi, je les citerais comme étant des versets, tellement ils ressemblent à des passages d’un livre sacré. Et je cite :
« 23-Chaque béninois nouveau doit retrouver la vertu patriotique, le sens de l’action publique, le sens de l’Etat, le sens de la famille, l’amour de la République, l’amour du prochain, l’amour du travail bien fait, l’amour du bien commun. Il est ainsi préparé à en être un défenseur, dans un environnement moral et éthique assaini. »
« 24- Il nous faut donc postuler les vertus que doit avoir l’individu-citoyen pour participer au bonheur de la communauté. Il faut sortir de nous-mêmes et de nos cultures et traditions, une philosophie de la vie au Bénin propre à notre époque, une idéologie incluant ces vertus, les moyens de transformation de l’être par l’effort, le civisme, le travail et la production, et y faire adhérer l’individu. Cette idéologie, c’est la transformation de l’être par la vertu et le travail pour la production. Le nouvel Etre béninois fera surgir le Bénin nouveau et s’engagera à tout donner à la République et à la communauté. Il nous reste encore une étincelle »
Depuis ce jour mémorable du 26 octobre 2013, la dernière phrase du verset 24 tinte instamment dans ma mémoire, tels les premiers coups de la cloche de l’école surprenant depuis le lointain l’écolier qui vient à peine de quitter son lit. Oui, l’avènement d’une nouvelle conscience s’inscrit désormais au registre des urgences. L’appel à cette nouvelle conscience qui ne tient plus qu’à une étincelle est un message des plus clairs, un cri d’alarme qui, en dépit de la gravité du contexte actuel, a été lancé d’une voix pleine de sérénité et d’espérance, qui nous rassure de ce que nous avons encore une petite chance d’éviter la détresse si nous le voulons franchement. Louis Ferdinand Destouches n’écrivait-il pas en effet que « la conscience n’est dans le chaos du monde qu’une petite lumière, précieuse mais fragile ».
Le « matériau humain » est des plus difficiles à façonner, parce qu’il est animé d’une volonté propre. Mais est-ce pour cela qu’il faut donner raison à ceux qui, se fondant sur la résistance légendaire du béninois au changement, pensent que PIK prêche dans le désert ?Je n’ose pas le croire car, loin de nous encourager à attendre que la bourse se rétrécisse pour que s’élargisse notre conscience, je nous sais capables de l’intelligence nécessaire pour sortir de situations bien difficiles. En tout état de cause, il est fondamental de convenir avec Jean Jaurès que « il ne peut y avoir révolution que là où il y a conscience ».
La thérapie de PIK nous invite instamment à « sortir de nous-mêmes et de nos cultures et traditions, une philosophie de la vie au Bénin propre à notre époque, une idéologie incluant ces vertus, les moyens de transformation de l’être par l’effort, le civisme, le travail et la production, et y faire adhérer l’individu ». « Y faire adhérer l’individu » a-t-il écrit, car nul ne peut devenir vertueux s’il ne le désire et s’y attèle ; et Joseph Joubert n’a nullement tort de dire que « tout s’apprend, même la vertu ». Et même si la perfection n’est pas de ce monde, nous pouvons jeter un regard utile à Confucius selon qui « se vaincre soi-même, rendre à son cœur l’honnêteté qu’il tenait de la nature, voilà la vertu parfaite […]. Il dépend de chacun d’être parfaitement vertueux. »
Ce pensant, je n’ai nullement l’intention de déresponsabiliser les politiques, d’autant plus que l’art du politique, comme l’affirme Claude Adrien Helvétius, c’est de « faire en sorte qu’il soit de l’intérêt de chacun d’être vertueux ». Etre vertueux pour participer au bonheur de la communauté, cela s’entend. Et les hommes de pouvoir ont le devoir de s’accorder avec Pierre de Ronsard pour qui « un roi sans vertu porte le sceptre en vain ». Le sommet doit, en matière de vertu, inspirer la base par son exemplarité car, aussi vrai que le poisson pourrit par la tête, la corruption a plus de facilité à descendre du sommet vers la base qu’à remonter depuis la base vers le sommet. Sur ce terrain aussi, la loi de la pesanteur a toute sa valeur.
Parlant de l’idéologie originale que nous devons engendrer, PIK la définit comme « la transformation de l’être par la vertu et le travail pour la production ». Le travail, il s’impose d’en parler, car sans le travail, pas de développement. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui veulent tout avoir sans grand effort, alléguant l’exemple de ceux qui ont amassé biens et fortunes par les voies des plus obscures et illégales. Mauvais exemple car, pour citer Abraham Lincoln, « Le travail est antérieur au Capital et indépendant de celui-ci. Le Capital n’est que le fruit du travail et n’aurait jamais pu exister si le travail n’avait pas existé avant lui. Le travail est supérieur au capital et mérite de loin plus grande considération. »
Arrêtons de voguer obstinément vers un Etat de détresse, avec notre bateau qui, à force de mauvais pilotage, commence à prendre l’eau de tous côtés. Ce bateau, nous devons tous, Enfants du Bénin, nous mettre résolument Debout pour le colmater, le restaurer car, victimes, complices ou auteurs de sa dégradation avancée, nous sommes tous condamnés si nous restons là, immobiles, à vivre avec résignation le triste spectacle de notre naufrage collectif. Faisons, chacun et tous, une endoscopie minutieuse de notre conscience pour découvrir et colmater nos brèches intimes afin de restaurer l’éthique, je veux dire l’esthétique du dedans comme l’a si bien défini Pierre Reverdy.
C’est aussi ce qu’à voulu signifier PIK, dans son adresse au peuple béninois, à travers le livre de poche bleu, je crois.

C. KPOLEDJI

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