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Au sujet du discours de Patrice Talon à la nation : Le parti Fcdb prend acte de la ‘’fin du processus électoral’’

Publié le jeudi 23 mai 2019  |  Matin libre
Soumanou
© aCotonou.com par DR
Soumanou Toleba, ancien ministre de la culture
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Le parti Force Cauri pour le Développement du Bénin (Fcdb), a tenu un point de presse, hier mercredi 22 mai 2019, à son siège à Abomey-Calavi. L’objectif de cette sortie médiatique est de passer au peigne-fin, le discours du chef de l’Etat à la nation. En clair, le parti Fcdb prend acte de la fin du processus électoral, annoncé par Patrice Talon et épouse les idées d’actualisation des lois électorales querellées et de dialogue direct, dont l’homme a fait cas.


Déclaration du parti « Force Cauri pour le Développement » (FCDB) suite au message du chef de l’état du lundi 20 mai 2019 sur la crise électorale.



D’entrée, les responsables, les militants et les sympathisants du Parti Force Cauri pour le Développement du Bénin (FCDB) se réjouissent de l’élan national de prières qui a contribué entre autres à l’atmosphère de paix qui a régné depuis les fâcheux et douloureux événements post électoraux dont le point d’orgue a été le théâtre insoutenable de Cotonou Cadjèhoun des 1er et 2 mai dernier.

Ils se réjouissent également du fait que le Président de la République ait pu s’adresser au peuple qui attendait ce message depuis un certain temps.

En tant que parti politique d’opposition, mais une opposition constructive, FCDB ne s’oppose pas à des messages, fussent-ils ceux du chef de l’État. Elle s’oppose plutôt aux faits. C’est pour cela que, après avoir écouté et analysé le message du Président de la République, le Bureau politique du Parti FCDB, réuni en session extraordinaire le mardi 21 mai 2019 accueille le message et fait quelques commentaires sous forme de déclaration.

En disant dès le début de son message que « le processus électoral relatif à la 8ème législature de notre pays vient de s’achever », le Président de la République a déclaré on ne peut plus clairement que les compétitions électorales sont terminées. Donc, ceux qui réclament la reprise des élections législatives sont définitivement fixés.

Tout en regrettant ce qui s’est passé à l’occasion de ces élections, le Parti FCDB prend acte de ce coup de sifflet final de l’arbitre central du match électoral.

En effet, conformément à la Constitution et aux lois de notre pays en matière électorale, c’est le chef de l’État en sa qualité de chef du Gouvernement qui convoque le corps électoral et fait constater la fin des compétitions après que les institutions constitutionnellement en charge des élections aient fini de jouer leur rôle.

Le processus électoral est achevé, mais il a laissé des traces douloureuses. Le chef de l’État l’a reconnu. Il justifie ces douleurs par la difficile réforme du système partisan, une réforme selon lui à la fois souhaitée et redoutée. Souhaitée par tous dans le pays. Redoutée par les défenseurs du statut quo. Une réforme risquée, malgré les controverses que sa mise en œuvre a engendrées.

Ici, le Président de la République n’a pas indiqué ce qui a vraiment fait problème. Il sait bien que la réforme, certes difficile, du système partisan n’explique pas à elle seule les douleurs vécues lors des dernières élections législatives. Il sait que, bien plus que la réforme du système partisan, c’est le nouveau code électoral qui est à la base de la grave crise électorale que notre pays a connue. En évitant ainsi de mettre clairement et directement le doigt sur ce qui a fait mal, le Président de la République ne tombe t-il pas dans le piège de ceux qui accusent sa manière élégante d’éviter les sujets qui fâchent et de toujours chercher à avoir raison ? C’est seulement au cours de la dernière minute de son message que le chef de l’État a fait mention du code électoral, invitant les députés à le relire et à l’actualiser en tenant compte, dit-il, « des réalités de l’évolution de notre pays ». Pour nous FCDB, cette relecture fortement attendue doit se faire de façon sinon à retirer tous les articles incriminés du moins à les améliorer en indiquant les modes opératoires qui ne permettront plus à quiconque de l’administration, fut-il Ministre ou Directeur, d’empêcher certains partis et/ou acteurs politiques de compétir avec d’autres.

Dans la suite de son message, le Président Talon a réaffirmé sa volonté et sa détermination à réaliser les réformes majeures et structurantes qui vont permettre de libérer la nation et le peuple béninois de ce qui freine son plein développement. Il sait néanmoins que lui seul ne peut pas réformer la société béninoise. Il le pourra d’autant moins que la population n’adhèrera pas à ces réformes.

Une fois encore, le Parti FCDB précise que, plus que les réformes elles-mêmes, ce sont la manière et les conditions de leur réalisation qui ont fait problème. Plus que des réformes seulement politiques, certaines sont des réformes sociétales. Pour leur mise en œuvre efficace et durable, l’adhésion de la population est incontournable. Cette adhésion appelle la juste information des citoyens. Cette juste information conditionne le soutien et la participation de la population. C’est ce problème de gouvernance que dénoncent bien des concitoyens du chef de l’État. Et il est nécessaire que le Président de la République en tienne compte pour renouer durablement la confiance entre lui et ses administrés.

En dénonçant les manifestations de violences récemment connues, le Président Talon a déploré que ce soit une « controverse parmi tant d’autres » et « quelques frustrations inhérentes à la vie en communauté et aux mutations profondes » qui y ont conduit. Le Parti FCDB rappelle que dans les pays qui ont connu des violences post électorales, ce sont toujours les frustrations entraînées par la mise en application forcée de mauvaises lois qui y ont conduit. Aucune controverse encore moins aucune frustration n’est donc à sous-estimer.

Si comme l’a reconnu le Président de la République dans son message, « tout ce qui nous est arrivé doit être utilement mis au crédit d’une crise de croissance de notre processeur démocratique », il faut souhaiter que ce que le chef de l’État appelle lui-même « des échanges directs, francs et constructifs au profit de notre bien commun, le Bénin », soit effectivement une rencontre nationale au cours de laquelle acteurs politiques, organisations de la société civile et forces religieuses se retrouvent dans un dialogue responsable pour apprécier les mutations profondes que traduit l’essoufflement de notre modèle politico-sociétal et définir les nouvelles bases nécessaires à son nouvel équilibre durable. Les acquis de cette rencontre seront pris en compte par les organes et les institutions compétents de la République en vue d’un nouveau contrat de gestion de la chose publique basée sur la participation réelle des citoyens. C’est ce qui rendra crédibles les efforts entrepris aujourd’hui pour réaliser des réformes utiles et consensuelles.

Le Parti FCDB prend acte de la volonté du chef de l’État à assurer une meilleure sécurité des installations touristiques du parc de la Pendjari. Il l’encourage à en faire autant pour tous les sites touristiques de notre pays, afin que les efforts entrepris à juste titre pour conforter la part de l’industrie touristique à la valeur ajoutée nationale portent leurs fruits.

Au total, FCDB appréciera la mise en œuvre diligente des actions qui découlent du message du Président de la République, aussi bien celles qui incombent aux députés que celles qu’initiera le chef de l’État lui-même. Le Parti se fera un point d’honneur à participer à la réalisation de ces actions chaque fois qu’il y sera invité, mais aussi à les analyser et à les critiquer sans oublier de faire ses propositions alternatives, le cas échéant. Pour terminer, le Parti FCDB voudrait vous rassurer ses militants, ses sympathisants et le peuple béninois de sa disponibilité à veiller au grain et à tout mettre en œuvre pour que la Démocratie Béninoise chèrement acquise continue d’être un modèle en Afrique.

Fait à Abomey-Calavi au siège du Parti, le mardi 21 mai 2019, rendue publique le mercredi 22 mai 2019.

Le Bureau politique.

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