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Appel à une intervention étrangère pour libérer la démocratie : Le Pcb contre l’option des Fcbe

Publié le lundi 27 mai 2019  |  Matin libre
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Le Parti communiste du Bénin (Pcb) désapprouve et condamne le cri de coeur lancé par les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) en direction de la Communauté internationale pour aider le Bénin à ” récupérer” sa démocratie qui a pris un gros coup avec les dernières élections législatives organisées sans aucun parti politique de l’opposition. C’est dans un communiqué rendu public le 23 mai 2019 dont nous publions ici l’intégralité.



PARTI COMMUNISTE DU BENIN

01 BP 2582 Recette Principale Cotonou (RB)

Tél. : (+229) 21 30 03 22 / Cel. : (+229) 97 98 35 65 – Site : www.la-flamme.org

LE BUREAU POLITIQUE

DECLARATION
A PROPOS DES APPELS A UNE INTERVENTION ETRANGERE DANS NOTRE PAYS

Dans un appel « à l’approfondissement de la lutte pour le rétablissement de la démocratie » (sic) en date du 22 mai 2019, le Bureau Politique des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE), appelle la Communauté internationale à faire du Bénin « un pays de concentration de ses efforts, une priorité, … à mettre en œuvre les mécanismes appropriés pour aider les Béninois à récupérer la démocratie. » Après avoir interpellé nommément et longuement les puissances étrangères à savoir l’Union Européenne, la CEDEAO et l’UA, les Etats-Unis, l’Organisation de la Francophonie, le Bureau Politique des FCBE, les appelle au nombre de ces mécanismes, à « oser une ingérence humanitaire » (souligné par nous) dans notre pays.

Face à cet appel ouvert, grave et surprenant et auquel une réponse positive aura un impact profond et durable sur le sort du peuple et du pays de Béhanzin, de Bio Guerra et de Kaba, le Bureau Politique du PCB, réuni en urgence, ce jour 23 mai 2019, publie la déclaration dont la teneur suit.

1. Sur la base des principes universels de souveraineté, le Parti Communiste du Bénin a toujours défendu que « tout problème interne au Bénin, qu’il soit d’ordre politique, sécuritaire ou autre, ne peut être résolu que par le peuple béninois lui-même, certes avec le soutien des peuples du monde, mais sans intervention militaire étrangère. »

2- L’ingérence humanitaire est depuis les années 1990, le nouvel alibi forgé par les puissances impérialistes et dominatrices (après les missions de civilisation) pour couvrir et justifier des interventions militaires dans les pays pauvres et dominés. Cette ingérence soi-disant humanitaire sert à ces puissances à occuper les territoires des pays, y installer durablement leurs bases militaires, diviser les populations, entretenir les dissensions intercommunautaires pour se présenter toujours en sauveurs et justifier leur présence permanente. Les exemples sont légions sous nos yeux : le Mali, la Centrafrique, la Libye, etc. Depuis 2013, par exemple, les troupes étrangères (françaises et autres), sous des noms divers, dont l’appellation Barkhane occupent le Mali sans résoudre aucun problème de paix, de cohésion et d’unité nationales.

Appeler à l’ingérence humanitaire dans son pays, revient donc, au vu de l’expérience concrète, à un appel à l’agression de son pays par les puissances étrangères, et cela n’est pas digne de responsables politiques qui tiennent à la souveraineté de leur peuple et à l’indépendance de leur pays. Cela s’apparente tout simplement à une trahison des héros de l’histoire de notre pays et à la mise en avant d’intérêts particuliers, à l’exclusion des intérieurs supérieurs de la patrie.

3- Dans ses analyses de la situation nationale, le PCB avait conclu depuis décembre 2016, que le pouvoir de Talon est une dictature autocratique, qui ne peut être défaite par les urnes, mais par la mobilisation large et conséquente du peuple.

4- Notre peuple a prouvé qu’il est capable de vaincre une autocratie, même la plus barbare comme celle de Kérékou-PRPB. La perte d’une bataille n’a jamais signifié la perte de la guerre et ne peut autoriser l’appel à l’agression de son pays par des puissances étrangères. Tout acte de désespoir doit être condamné.

5. Au lendemain de l’installation de l’Assemblée des députés fonctionnaires, dans une adresse au peuple en date du 20 mai 2019, le premier Secrétaire, Philippe NOUDJENOUME, a indiqué que « notre peuple vient de perdre une bataille, la bataille de la démocratie, mais que l’essentiel reste à venir. » Il s’agit pour le peuple de mieux s’organiser, de « se mettre à l’œuvre sans lamentation ni découragement aucun… ; au travail de formation et de renforcement partout des Comités de Résistance et d’Action (CRAC) » pour faire comme aujourd’hui, les peuples algériens et soudanais, et comme hier contre l’’autocratie de Mathieu Kérékou-PRPB.

6. C’est pourquoi le PCB déplore et désapprouve fermement l’appel du Bureau Politique des FCBE à une ingérence humanitaire dans notre pays. Le PCB réaffirme que si des puissances s’avisaient, sur la base de ces appels, à organiser l’agression de notre pays, le peuple ne manquera pas de trouver les voies et moyens d’y répondre pour recouvrer en même temps que sa démocratie, sa dignité et son indépendance, en traitant de la même manière les agresseurs et leurs complices nationaux.

NON A TOUTE INTERVENTION MILITAIRE ETRANGERE DANS NOTRE PAYS !

NON AUX APPELS A LA RECOLONISATION DU PAYS DE BEHANZIN, BIO GUERRA, KABA !

LE PEUPLE MOBILISE ET ORGANISE VAINCRA L’AUTOCRATIE DE TALON !

A BAS L’AUTOCRATIE, POUR UN GOUVERNEMENT DEMOCRATIQUE, PATRIOTIQUE ET DE PROBITE !

Cotonou, le 23 mai 2019

Le Bureau Politique
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