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CAN-2019: au “maquis” béninois avec les nourricières des Ecureuils

Publié le mardi 2 juillet 2019  |  laminute.info
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© aCotonou.com par DR
Les restaurants-trottoirs de Cotonou
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Au Bénin, ça s’appelle un “maquis”, un restaurant. Dans leur maisonnette à Ismaïlia en Egypte, Adriana et Abire cuisinent tous les jours des plats du pays pour la délégation et, parfois, les joueurs. La bonne recette pour aller loin dans la CAN-2019?

Sur le feu, l’agbéli, une pâte gluante à base de manioc, déborde presque de la grande casserole. A côté, cuisent doucement des crevettes et du crabe dans la sauce crincrin.

Dans leur cuisine étroite, Adriana Houandjinou, 38 ans, et Abire Bako, 25 ans, orchestrent la symphonie des saveurs avec leur spatule, attendues par des membres de la délégation qui réclament dans le salon leur assiette.

Pour les Ecureuils, plus tôt dans le tournoi, elles ont déjà préparé du telibo, à base d’igname, avec de la sauce gombo. “C’est bien pour un sportif de haut niveau”, assure l’aînée.

“C’est une fierté. Ca fait plaisir d’apporter un plus pour que les joueurs soient compétitifs sur le terrain. Ca leur apporte de la force. On est africains, on est habitué à une certaine alimentation”, explique-t-elle.

“C’est important pour nous. La nourriture béninoise est excellente, ça nous donne de la force. Ca fait toujours plaisir de manger des plats du pays”, lui donne raison Steve Mounié, l’attaquant vedette de la sélection.

Pour sa première CAN depuis 2010, le Bénin a réussi l’exploit de rapporter à Ismaïlia, entre le désert et le canal de Suez, un petit coin de Cotonou, dans un pavillon caché à l’ombre de l’hôtel des joueurs.

Et Adriana Houandjinou celui de cuisiner du dakouin avec du poisson local. “Ce n’est pas très facile de trouver les ingrédients ici mais à force de chercher, on a fini par trouver. On a trouvé du bon poisson”, dit-elle, tout en montrant ses secrets importés du pays, de l’huile de palme rouge et du poulet bicyclette (une race locale de volaille).

– “Cause nationale” –

Elle ne devait pourtant pas être là. C’est son père, membre du comité exécutif de la Fédération, l’un de la cinquantaine d’officiels qui ont fait le déplacement, qui l’a appelée à la dernière minute pour faire en Egypte ce qu’elle fait au Bénin – elle est restauratrice à Cotonou.

“C’est une pure improvisation pour mettre mes compatriotes à l’aise. J’ai vu qu’il manquait quelque chose”, déclare Adrien Codjo Houandjinou. “On fait avec les moyens du bord.”

Abire Bako, dont les parents connaissent ceux d’Adriana, l’a rejointe dans sa mission sans la connaître au Bénin, ni exercer dans le domaine: elle est étudiante en audit et contrôle de gestion.

“Je ne pouvais pas la laisser seule! J’ai toujours aimé cuisiner, avec ma grande soeur”, explique-t-elle. “C’est un sentiment particulier, une fierté de participer de manière ou d’une autre pour que nos joueurs soient en forme pour la compétition.”

Leurs journées chargées, qui commencent par un tour au marché et se terminent tard après le dîner, en disent long de leur dévouement pour “la cause nationale”. “On n’a jamais de pause, car quand c’est fini, on en réclame”, assure Abire.

Mais pour rien au monde elles ne rateraient un match des Ecureuils depuis les tribunes. En cas de succès mardi, leurs favoris se qualifieront pour les huitièmes de finale de la CAN, une première dans leur histoire.

Adriana, fan du capitaine Stéphane Sessègnon, se voit déjà faire des heures supplémentaires: “Ca m’arrange de rester. Ca nous plaît bien ce qu’on fait.”
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