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Reconstitution des actes de naissance sans souche: Forte affluence à Abomey-Calavi : Sacca Lafia rassure de la fiabilité de l’opération

Publié le mercredi 3 juillet 2019  |  L`événement Précis
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© RFI par Delphine Bousquet
Le RAVIP, recensement administratif à vocation d`identification de la population, a démarré ce mercredi 1er novembre 2017, au Bénin.
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Arrondissement central d’Abomey-Calavi, commune du même nom. Il sonne un peu plus de 13 heures ce mardi 2 juillet. Dans la cour de l’arrondissement, des dizaines d’hommes et de femmes attendent. Certains sont debout, d’autres assis sur des marches d’escaliers, des troncs d’arbres ou sous des arbres. Récépissé du Recensement administratif à vocation d’identification de la population (Ravip) soigneusement gardé en main, ils attendent patiemment qu’on les appelle. Pour éviter les longues files, certains sont arrivés très tôt sur les lieux ce 2 juillet pour le démarrage de l’opération de reconstitution d’actes de naissance sans souche, décidée par le Gouvernement. Ces hommes et femmes ont perdu la souche de leur acte de naissance au cours de diverses situations, des drames surtout, et ne veulent pour rien au monde perdre cette aubaine.Soudain, des éclats de voix déchirent le calme qui régnait jusque-là, détournant l’attention de tout le monde vers un jeune homme qui essayait d’entrer dans la cour déjà noire de monde, avec sa moto. Refoulé par les agents de sécurité dépêchés sur place pour l’occasion, le jeune homme finit par obtempérer aux injonctions de ces derniers. Après avoir garé sa moto, il fait son entrée dans l’enceinte de l’arrondissement mais à la vue de la marée humaine, son visage se décompose. « Je ne peux pas me faire recenser aujourd’hui avec cette foule », finit-il par lâcher. Découragée, Henriette M. l’était aussi après des heures à attendre en vain. La mine serrée, les mains comme seul rempart contre les rayons de soleil qui lui mordent le visage, la jeune femme, la quarantaine bien sonnée piaffe d’impatience, ne cessant de ronchonner à côté de sa voisine de circonstance. « Quand est-ce que cette affaire va prendre fin pour que nous puissions rentrer ? », « Je suis fatiguée à force d’attendre », « J’ai laissé les enfants seuls à la maison », répète telle à l’envi. Pour l’apaiser sans doute, la voisine lui apprend que l’opération s’étend sur plusieurs jours. Non loin d’elles, Séraphin Hounlonou, la trentaine environ a décidé de quitter les lieux. Arrivé deux heures plus tôt,il renonce après une attente qui lui semble interminable. « Je ne me suis pas encore fait enrôler. Je suis venu ici autour de 9 heures. Il n’y avait pas trop d’affluence. Je me suis inscrit sur une liste de présence à la position 303, mais on ne m’a pas encore appelé pour que j’aille me faire recenser », déplore le jeune homme en quittant l’arrondissement.
Assif Zomahoun, lui, ne s’avoue pas vaincu. « J’attends toujours mon tour » lance-t-il, avant d’expliquer comment les choses se passent. « Quand vous arrivez, vous donnez votre nom puis, vous attendez qu’on vous appelle et là, vous allez à l’intérieur pour l’enregistrement… ». Assif Zomahoun en était à ses explications quand les agents recenseurs se sont mis à appeler ceux qui se sont inscrits afin qu’ils aillent finaliser leur recensement. Ce qui donne lieu à un tohu-bohu fait de disputes autour des positions dans les deux rangs formés pour la circonstance. Assif Zomahoun, après avoir garanti sa place dans l’un des rangs a tenu à dire ce qu’il pense de l’organisation de l’opération : « Le personnel est insuffisant. Il n’y a que deux agents pour ce grand monde. Je crois que la tâche ne sera pas facile ». Tout en saluant l’initiative, l’homme suggère à l’Etat de renforcer l’effectif des agents recenseurs pour plus de célérité dans le travail.L’absence de dispositions particulières pour les personnes vulnérables lui fait mal. « Nous avons parmi nous, des personnes âgées, des handicapés et des femmes en état de grossesse et c’est très difficile pour ces gens-là de résister, de se tenir debout pendant des heures », déplore-t-il.De son côté, Séraphin Hounlonou décerne un satisfecit aux agents recenseurs qui, à le croire, s’attèlent pour accomplir leur mission en dépit du peu de matériel dont ils disposent. « Ils s’organisent bien entre eux. On a vu qu’ils ne disposent que d’un seul poste. Ils ne sont donc pas nombreux pour prendre les gens simultanément, mais ils sont en train de fournir un grand effort pour satisfaire les gens». Plusieurs raisons justifient la non-détention de sources chez certains citoyens. Démarrée ce 2 juillet sur toute l’étendue du territoire béninois, l’opération de reconstitution d’actes de naissance sans souche prendra fin le 17 juillet prochain. Elle va impacter 2.500.000 Béninois et concerne uniquement ceux dont les souches ont eu des problèmes et ceux qui n’en n’ont pas du tout, mais ont été enregistrés lors du Ravip.

Laurent D. KOSSOUHO

Reconstitution des actes de naissance sans souche
Sacca Lafia rassure de la fiabilité de l’opération

Sacca Lafia rassure de la fiabilité de l’opération à travers un communiqué du 2 juillet 2019, le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Sacca Lafia, rassure les populations concernées par l’opération de recensement pour la reconstitution des actes de naissance sans souche, que les actes déclarés seront reconstitués suivant une procédure simplifiée. A cet effet, il convie les populations concernées à se rendre dans tout bureau d’arrondissement munis de leur récépissé Ravip et d’une copie de l’acte concerné pour se faire enrôler.



Reconstitution d’actes de naissance sans souche
Les personnes du troisième âge au rendez-vous

Annoncée depuis plusieurs semaines, l’opération d’enrôlement des populations ne disposant pas de souche pour leur acte de naissance, a effectivement démarré le mardi 2 juillet 2019 sur toute l’étendue du territoire national. Dans l’impressionnante foule qui a envahi très tôt le siège de l’arrondissement de Godomey, commune d’Abomey-Calavi, au démarrage de cette opération, figurent également des personnes âgées dont la présence a suscité des étonnements.

« Je suis ici pour l’octroi de ma souche de naissance que je ne possédais pas, depuis des années », a dit Daniel Nicaise Cakpo, fonctionnaire d’Etat à la retraite. La soixantaine environ, l’homme dégageait une certaine assurance et une fierté de s’être fait enrôler dans l’espoir d’avoir sa souche. Une pièce qui, au temps jadis, ne relevait d’aucun intérêt pour les parents. « Nos parents avaient la responsabilité de prendre cette souche dès notre naissance mais, ils ne s’intéressaient pas trop aux affaires civiles. C’est la principale raison pour laquelle je n’ai jamais eu ma souche de naissance », a-t-il révélé pour justifier sa présence dans la foule. Une défaillance qui, au fil du temps, a causé d’énormes problèmes notamment dans l’établissement des pièces d’identité. « Cette affaire nous a créé beaucoup de problèmes et c’est pour cela que nous sommes ici. Avoir ses pièces étaient très amer comme de la nivaquine », a laissé entendre Nicaise Cakpo avant de poursuivre, « au temps de Kérékou 1 et Kérékou 2, à l’époque des districts, les actes étaient délivrés sans souche. Mais pour avoir la carte d’identité, il fallait avoir la souche pour faciliter la tâche. Mais c’était très difficile. Pour ceux qui n’avaient pas de souche, il fallait dépenser 20.000 à 30.000Fcfa pour obtenir sa carte d’identité et c’était à prendre ou à laisser. Or, on avait besoin de la pièce d’identité pour aller à l’examen, remplir des formalités administratives et autres », a-t-il raconté. S’il faut payer 30.000Fcfa pour avoir sa carte d’identité, à l’époque, les dépenses sont plus salées en ce qui concerne le passeport. « L’absence de la souche a fait que si tu n’as pas 100.000F ou 200.000Fcfa, tu ne pouvais pas faire ton passeport. Il y a eu des gens qui n’ont pas pu voyager parce qu’ils ne possédaient pas cette somme pour se faire établir leur passeport », a ajouté Nicaise Cakpo. A l’époque, l’obtention de la souche était un véritable casse-tête pour ceux qui ont pu l’avoir. « Non seulement il fallait déposer assez d’argent pour l’avoir mais, cela prenait du temps », a confié Rock, environ la cinquantaine qui s’est déplacé pour se faire enrôler dans l’espoir de reprendre sa souche, disparue. « Avec cette opération, nous allons obtenir la souche gratuitement. C’est une pièce à conserver car elle est très indispensable », s’est-il réjouit.

Déjà des regrets pour les non-enrôlés au Ravip !!!!

L’enrôlement des populations ne disposant pas de souche de naissance connait déjà un succès retentissant. La forte affluence qui se remarque dès le premier jour sur les lieux du déroulement de l’opération, témoigne de l’importance de cette pièce et du besoin des populations à s’en procurer. La procédure pour se faire enrôler exige d’une personne, la présentation d’une copie simple de l’acte de naissance dont la souche a été détruite, altérée, disparue ou s’est révélée inexistante, et du récépissé d’enrôlement au Ravip. Mais, force est de constater que dans le rang des populations concernées par cette opération, figurent ceux qui n’avaient pas pu se faire enrôler pour le projet Ravip. Ne disposant pas du récépissé, Malick, conducteur de taxi-moto, exprime ses regrets. « J’ai eu du mal à faire passer mon enfant à l’examen, à cause de sa souche. En ce qui me concerne, je n’ai pas été enrôlé pour le Ravip et du coup, je ne peux profiter de ce projet », a-t-il affirmé avec regret. Il a souhaité qu’une autre vague du projet de reconstitution d’actes de naissance sans souche soit enclenchée et puisse prendre en compte, ceux n’ayant pas été pris en compte par le Ravip. Rappelons que cette opération s’étend du lundi 2 au mercredi 17 juillet 2019.

Rastel DAN
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