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Education au Bénin : Talon ouvre un autre front

Publié le jeudi 25 juillet 2019  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
Le chef de l`Etat Patrice Talon rencontre les partis politiques
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Un nouveau bras de fer est en gestation. Cette fois-ci, le gouvernement sera face aux centrales et confédérations syndicales du secteur de l’enseignement. Alors que sur le plan politique, l’embellie attendue s’est transformée en un épais brouillard avec la décision des partis politiques de l’Opposition de ne pas se plier aux exigences « illégales » du ministre de l’intérieur, le gouvernement ouvre un autre foyer de tension. A la rencontre de mardi dernier avec le chef de l’Etat, les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales sont sortis amers, désabusés, à la limite révoltés. Alors qu’ils s’attendaient à voir certaines de leurs revendications, qui traînent sur la table, prises en compte, comme par exemple le règlement définitif de la situation des reversés de 2008 et le payement de leurs arriérés de salaire, ils ont été cueillis à froid par une nouvelle de licenciement en masse. Cela concerne les enseignants agents contractuels de l’Etat communément appelés les reversés de 2008. Pour le chef de l’Etat et ses ministres de l’enseignement, ce sont eux les brebis galeuses du secteur de l’enseignement. Et pour relever le niveau de l’éducation, il faut procéder à une évaluation afin d’extirper du corps ceux des reversés de 2008 qui ne sont pas performants. Ainsi, l’évaluation diagnostique, boycottée en janvier 2019 par la grande majorité des enseignants, revient sur le tapis. Mais cette fois-ci, seuls les reversés de 2008 sont concernés. Ils seront invités à composer. Les plus performants bénéficieront d’un contrat. Les mauvais seront licenciés. Les moins bons vont bénéficier d’une formation à l’issue de laquelle ils seront à nouveau évalués. Après cette deuxième évaluation, les plus performants seront recrutés et les autres remerciés avec paiement des primes de licenciement. Ceux qui choisiront de boycotter cette fois-ci ladite évaluation, comme cela a été le cas en janvier, seront purement et simplement considérés comme démissionnaires de la fonction publique. Voilà la nouvelle qui, telle un coup de massue, est tombée sur la tête des secrétaires généraux.
Les reversés de 2008 entre résistance et licenciement



Déjà ça grogne dans le rang des enseignants en général et plus particulièrement des reversés de 2008. Dans un audio de compte rendu qui circule sur les réseaux sociaux, le président de la Commission nationale des jeunes de la Cosi-Bénin Alexandre Adjinan se dit révolté par cette énième humiliation du gouvernement de la Rupture envers les Ace 2008. Trop c’est trop, a-t-il dit en appelant ses camarades à résister devant cette volonté manifeste de stigmatisation des enseignants reversés de 2008 aux fins de réduire le personnel de la fonction publique. Pour ce syndicaliste qui, en son temps, a appelé les enseignants à boycotter l’évaluation du mois de janvier, le gouvernement affiche enfin ses vraies intentions, qui ne sont rien d’autres que la remise en cause des contrats des Ace 2008 et la réduction de l’effectif de la fonction publique. Sinon, comment estime-t-on que c’est à cause des Ace 2008 que le système éducatif béninois n’est pas efficace, s’est-il demandé. Il a invité le gouvernement à prendre les différents examens depuis 1970, voir les pourcentages qu’ont eu les reversés de 2008 pour déduire en quoi ces Ace ont contribué à améliorer le système éducatif et améliorer l’offre éducative. Alexandre Adinan appelle ses camarades à une fois encore se lever pour dire non à cette évaluation, car c’est leur emploi qui est attaqué.

Pour le secrétaire général de la Cstb Kassa Mampo, ce qui est en train de se passer est un scandale. C’est la preuve, selon lui, que l’évaluation boycottée du mois de janvier 2019 cachait des objectifs inavoués qui sont maintenant révélés. La Cstb est contre cette évaluation. Pour son secrétaire général, les problèmes de l’éducation béninoise sont à cherchés au niveau du Nouveau programme, l’enseignement administré dans une langue étrangère, les programmes inadaptés aux réalités du Bénin, etc. Il invite le gouvernement à faire un bon diagnostic et tenir compte de ce que les acteurs eux-mêmes proposent. « Il ne s’agit pas de dire que ce sont les enseignants qui sont mauvais. On a montré que les enseignants sont plutôt à féliciter. Ce qu’ils cherchent, c’est de cibler les gens pour les licencier et recruter les leurs. (…) Il faut que les travailleurs se mobilisent pour lutter contre la précarisation de l’emploi au Bénin », a laissé entendre Kassa Mampo dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux.

Visiblement, le ton est monté. Les enseignants sont contre cette évaluation. En cas de boycott, comme ce fut déjà le cas en janvier, seront-ils tous considérés comme démissionnaires ou accepteront-ils d’aller composer avec le risque de voir certains des leurs licenciés ?

M.M

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