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Le président de l’Inde au Bénin : 3e visite d’un chef d’Etat en 3 ans

Publié le lundi 29 juillet 2019  |  Matin libre
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© Présidence par DR
Arrivée au Bénin du Président de la République de l`Inde S.E.M. RAM NATH KOVIND dans le cadre de sa visite officielle du 28 au 30 juillet 2019
Dimanche 28 Juillet 2019. Arrivée au Bénin du Président de la République de l`Inde S.E.M. RAM NATH KOVIND. Il a été acceuilli à son arrivée à l`aéroport international Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou par Monsieur Aurelien AGBENONCI, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération
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Le président de l’Inde est au Bénin depuis hier. Ram Nath Kovind a choisi le Bénin comme la première escale d’une tournée africaine. C’est le troisième chef d’Etat qui foule ainsi le sol béninois en trois années de gouvernance de la Rupture. La première fois, c’était la présidente de la Confédération suisse Doris Leuthard qui a séjournée au Bénin du 12 au 14 juillet 2017. Le 04 décembre 2018, c’est le tour de la présidente de la République d’Estonie Kersti Kaljulaid. Moins d’un an après, le Bénin reçoit un autre président. Contrairement, à tout ce qui se dit sur cette « prouesse » diplomatique béninoise à l’heure du Nouveau départ, il n’y a vraiment pas de quoi en être fier. Trois chefs d’Etat en trois ans, c’est plutôt mince comme moisson. Et dans le lot, aucun chef d’Etat de la sous-région africaine, encore moins des pays limitrophes. Même à l’occasion des traditionnelles festivités du 1er août, le Bénin, depuis 2016, n’invite aucun chef d’Etat. Des raisons avaient été évoquées pour justifier cette contreperformance. Le chef de l’Etat lui-même, le 13 juillet 2017, en marge de la réception offerte à la présidente de la Confédération suisse, a donné les raisons de l’absence de visites officielles de chefs d’Etat au Bénin. « Nous n’avons pas donné une priorité à cela parce qu’il était important pour nous de balayer la maison, de renforcer la maison, de nous occuper du minimum essentiel avant d’aller au rayonnement par les visites de chefs d’Etat », avait dit en son temps Patrice Talon, relayé par le site Banouto. Face aux critiques de gens qui commençaient à se demander si le Bénin n’était plus fréquentable, le chef de l’Etat justifiait par-là sa politique étrangère par la nécessité de balayer d’abord la maison, la renforcer, s’occuper du minimum essentiel avant de se lancer dans les visites de chefs d’Etat.


La maison est-elle maintenant attrayante?



Si on s’en tient aux motifs évoqués pour justifier le nombre insignifiant de visites officielles de chefs d’Etat au Bénin depuis l’avènement du régime de la Rupture, on peut se demander, avec la visite du président de l’Inde, si la maison est maintenant prête à recevoir des chefs d’Etat du monde. C’est en cela que cette visite interpelle. Car, il s’agit de l’Inde, un pays de tradition démocratique très ancienne, une démocratie parlementaire avec un Premier ministre qui dispose de tous les pouvoirs. Le président Ram Nath Kovind a certainement choisi de commencer sa tournée africaine par le Bénin à cause de son histoire, berceau de la démocratie en Afrique. Seulement que reste-t-il aujourd’hui de cette renommée ? Le président indien devrait prononcer, au cours de son séjour, un discours devant l’Assemblée nationale. Une assemblée nationale monocolore, composée de députés issus des seuls partis du chef de l’Etat. Une telle assemblée est-elle digne de recevoir le président d’un pays réputé pour sa démocratie ? Ram Nath Kovind sait-il que le Bénin n’a pas fini de panser les plaies nées des législatives non inclusives où, pour la première fois dans l’histoire du renouveau démocratique, la police a fait usage d’arme sur des citoyens qui ne réclamaient que la participation au scrutin des partis de l’opposition ? Lui a-t-on fait le point du nombre d’opposants au régime en exil ou en prison sous le prétexte d’une lutte contre la corruption ? Le président indien sait-il, qu’après leur exclusion des Législatives, les partis de l’Opposition ne sont toujours pas reconnus comme partis légaux et que pour ça, le ministre de l’intérieur leur demande, au mépris de la loi, d’extirper de leurs rangs les personnes en conflit avec la justice ou susceptibles de l’être avant toute reconnaissance ? Voilà l’Etat de la démocratie béninoise. Le Bénin qui, jadis, faisait la fierté des pays de la sous-région, est aujourd’hui objet de critiques de parlementaires africains qui estiment que le Bénin a reculé au lieu d’avancer. Est-ce cela la maison qui devrait être balayée avant de recevoir des chefs d’Etat ?



M.M
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