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Dette intérieure et gouvernance:Ce qu’il faut rappeler à Yayi Boni

Publié le mardi 6 aout 2019  |  Le Matinal
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© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
Les forces politiques de l’opposition ont décidé de se constituer une liste unique pour affronter les législatives d’Avril 2019
Cotonou le 16 janvier 2019. Les forces politiques de l’opposition ont décidé de se constituer une liste unique pour affronter les législatives d’Avril 2019
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Dans une lettre qui circule sur les réseaux sociaux depuis le week-end dernier, et qui fait les choux gras de la presse, le président Yayi Boni s’est encore illustré.

Yayi Boni est donc sorti du mutisme qu’il observait depuis son départ précipité de Cotonou, après les malheureux événements postélectoraux. L’habitude étant une seconde nature, il est souvent difficile à certains politiciens de se départir de leur travers. En effet, dans un texte qui ressemble à un pamphlet politique mal écrit plutôt qu’à une « prière», et postée sur Facebook, l’ancien président de la République, qui a épuisé dix ans durant, la patience des Béninois, s’adonne à son jeu favori : il s’érige en donneur de leçons. Or, nous venons à peine d’oublier les scandales comme Icc, Sen-sad, machines agricoles, Ppea 2, siège de l’Assemblée nationales, affaires dans lesquelles son régime s’est illustré négativement. Contrairement aux lauriers que les institutions financières tressent à la bonne gestion du régime Talon depuis son avènement en 2016, pour les efforts faits pour le respect de l’orthodoxie financière et surtout pour une croissance du Pib en hausse (plus de 6%), en 2015, le Bénin, sous Yayi, présentait un déficit de 10% du Pib ; la dette représentait 41% des recettes de l’Etat, les salaires pesant 50% et 9% pour les autres charges. Plus grave, à son départ le régime Yayi a laissé une ardoise de 360 et 450 milliards au Budget.La gouvernance Yayi, c’est connu de tous, était ce qu’il y avait de plus brouillon, populiste et corrompu. La preuve, l’exécution difficile du Budget de l’État en 2015, sans compter les rejets successifs des lois de finance opposés par les députés. N’en pouvant plus, certaines langues s’étaient déliées : d’après les hauts cadres du Mef, «plus de la moitié des dépenses étaient hors budget ; en 2014, il y avait déjà plus de 50 milliards d’arriérés», et «de 2013 à 2015, la dette intérieure s’est accrue de plus de 10% du Pib».



Achat du Boeing 727



Un exemple de la gabegie et du peu de cas fait de la gestion de la chose publique, c’est l’achat du Boeing 727. C’était carrément une épave finalement retapée avec l’argent du contribuable. A cela s’ajoutent des centaines de véhicules achetés à des milliards pour prendre des commissions. La kyrielle est longue, et pourrait être sans fin. Le politicien qui a le plus foulé aux pieds les textes de la République, ou qui a le plus braqué les syndicats, c’est le chantre de la Refondation. Mais ce qui a le plus offusqué les citoyens béninois pendant cette époque, ce sont les concours frauduleux organisés dans l’intention évidente d’embaucher dans la fonction publique au détriment de ceux qui le méritaient le plus. Pour finir, on peut rappeler qu’en 2013 l’Uemoa a sonné le Bénin de revoir la progression de sa marge qui venait de dépasser 35% du PIB. Or, rien de tout cela n’est à l’ordre du jour dans la gouvernance actuelle. Yayi Boni devrait alors se cacher.



Jean-Paul Mahugnon
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