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Bénin/ Selon Soglo : Pourquoi Talon en veut à Yayi

Publié le mercredi 7 aout 2019  |  Matin libre
Nicéphore
© Matin libre par DR
Nicéphore Soglo et Patrice Talon
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Plus d’un mois que la contrainte à domicile de Boni Yayi a été levée. Mais les dessous de cet état de siège continuent d’alimenter la polémique. Et c’est Nicéphore Soglo qui en a, à nouveau fait cas, dans une adresse à la jeunesse, hier, mardi 6 août 2019. Pour l’homme, cette situation qui n’est qu’une des nombreuses inimitiés constatées aujourd’hui entre Boni Yayi et Patrice Talon, est le corollaire d’une véritable pomme de discorde au sujet du coton et des usines d’égrenage.



Plus que jamais actif, l’ancien Président de la République, Nicéphore Soglo a, dans une nouvelle tribune, pensé à la jeunesse africaine en général et celle béninoise, en particulier. Ceci, par l’élucidation de maintes thématiques, relatives à la colonisation et ses dérivés. Mais ce qui pourrait plus retenir l’attention dans sa lettre, c’est la genèse de la guéguerre entre Patrice Talon et son prédécesseur, dont parle Nicéphore Soglo. En effet, d’après ce dernier, le maintien à résidence pendant un mois de Boni Yayi, prétextant d’un appel à la rébellion, n’est qu’un trompe-l’œil, qui caractérise à l’en croire, le sentiment de « mépris » que le Chef de l’Etat, a envers Boni Yayi. Tout serait parti, selon Nicéphore Soglo, de la gestion du coton et du monopole sur les sociétés qui l’entourent, dont la Société nationale de la promotion agricole (Sonapra). Laquelle gestion, Patrice Talon a réussi à en prendre le contrôle et ce, au détriment de l’Etat. « Après s’être habilement placé dans l’état-major du Président Boni Yayi, lors des élections de 2006, un groupe de pressions persuada ce dernier de renier sa signature apposée dans le Protocole portant partenariat politique conclu avec les partis ci-après : la Renaissance du Bénin de la doyenne de l’Assemblée Nationale, Maître Rosine Vieyra Soglo, le Psd de Amoussou Bruno, le Madep de Kolawolé Idji et l’Abn de Abou Soulé Adam. Et dans la foulée, Patrice Talon (encore lui), forma avec Maître Hamed Akobi et Pascal I. Koukpaki, le premier Gouvernement post Kérékou. Et quelques temps après, coup de tonnerre, pavé dans la marre, mais ‘’rêve de toute une vie’’ pour certains, le Gouvernement déclara que la Sonapra sera privatisée en un seul bloc, contrairement aux directives adoptées lors de l’initiative Ppte par la communauté des bailleurs de fonds, dont la Banque Mondiale. Ce fut une levée de boucliers de la part des autres concurrents, des producteurs de coton et des agents de la Sonapra.



La suspension du processus fut même décidée le 22 octobre 2007 en conseil des ministres au lendemain de la publication d’un rapport de l’Inspection d’Etat. Mais contre toute attente, le 22 août 2008, la Sonapra était désossée, démantibulée au profit d’une nouvelle société, la Sodeco, que dirigera le ministre Moudjaidou, l’actuel ambassadeur du Bénin au Koweït. L’Etat, avec 33,5% des actions, perdait les 2/3 de ses pouvoirs dans ses propres sociétés, Talon lui tenait la dragée haute avec un montant égal à 33,5%. Les organisations de producteurs d’or blanc devaient se contenter de la portion congrue de 6%, les collectivités locales de 8,5%, le personnel de 1% et les concurrents évincés pouvaient quémander tantôt à l’Etat, tantôt à Talon, les 17,5% restants. Une véritable spoliation. Quel bonheur d’aller ainsi au paradis toujours sans appel d’offre », détaille l’ancien Maire de Cotonou, dans son adresse. Toujours selon lui, Boni Yayi, après s’être aperçu de ce marché de dupe, n’est pas resté sans agir. « Mais, tout comme Kérékou, qui lui connaissant et maîtrisant son monde, n’était pas tombé dans cet engrenage infernal, Yayi mit fin à la récréation : à un jeu délétère, que son ministre de l’agriculture qualifia de gestion opaque et solitaire », continue l’homme, dans ses explications. C’est donc cette résiliation de ces contrats aussi juteux que le miel et qui mettaient Patrice Talon au-dessus du seuil, qui a dès lors valu, selon Nicéphore Soglo, tout ce chemin de croix, que continue de subir Boni Yayi. Autrement dit, de l’affaire de la tentative d’empoisonnement passant la mise en résidence surveillée, jusqu’à l’exclusion des forces politiques de l’Opposition, Nicéphore Soglo trouve que ce n’est rien d’autre que les conséquences de cette sage décision de Boni Yayi en son temps. Ce que n’aurait jamais digéré l’actuel chef d’Etat.



J.G
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