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Editorial : Codjia veut faire du Toboula !

Publié le lundi 19 aout 2019  |  Fraternité
Jean-Claude
© aCotonou.com par Didier Assogba
Jean-Claude Codjia, préfet du département de l’Atlantique lors du 36e journée mondiale de l’alimentation à Allada.
Allada le 16 Octobre 2016. 36e journée mondiale de l’alimentation à Allada, La Fao et le Bénin pour une agriculture adaptée au changement climatique
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Avertissement sonore et écrit du préfet par intérim du Littoral et des heures chaudes promises aux occupants anarchiques des espaces publics à Cotonou. Fâché par leur recolonisation après leur libération d’il y a à peine deux ans et par des actes d’incivisme de toutes sortes dans la capitale économique du Bénin, le préfet Codjia a sonné mercredi dernier l’heure du rétablissement de l’ordre. Du moins dans un communiqué très menaçant à l’encontre des indélicats, il a promis sévir sans délai. Et déjà, la comparaison est toute faite entre un Codjia plutôt discret jusqu’ici et son célébrissime prédécesseur Modeste Toboula. Evidemment, dans le contexte des actes déplorés par l’autorité préfectorale, il va sans dire que d’abord, la nature a horreur du vide et ensuite, qui voit faire et ne dit rien consent.
Partant de ce fait, il était tout à fait prévisible que le besoin des occupants anarchiques de revenir d’où ils avaient été chassés ait pris le dessus sur la raison. Très rapidement donc, la page Toboula avec tout ce que cela contient de douleur, de crainte et de misère a été refermée et malheureusement au grand dam de Codjia, Cotonou a repris de plus bel avec ses vieilles habitudes. Et un peu comme pour dire que sans un gendarme derrière eux et de façon permanente, les mis en cause feront toujours le choix de leurs intérêts au détriment de celui de la communauté ou, comme c’est le cas, de l’attractivité de la ville phare du Bénin.
D’ailleurs, sans une alternative promise qui tarde à se concrétiser, il est vraiment difficile de ne pas leur trouver des situations atténuantes. L’autre dira que ventre affamé n’a point d’oreilles. De plus, la mise en valeur de tous les espaces publics libérés se fait désirer. Si certains font actuellement l’objet des travaux d’asphaltage, les autres attendent encore leur tour. Alors, dans ces conditions, il faut aisément comprendre que le préfet Codjia est bien parti pour s’attaquer prioritairement aux indélicats qui profitent allègrement d’un vide qui peut-être attendra longtemps avant d’être comblé. Certes, il est dans son rôle. Mais la mémoire collective se rappelle que du temps des déguerpissements de Toboula, le choc a été violent.
Ceci, pas parce que les populations n’avaient véritablement aucune idée de ce qu’il adviendra de l’espace libéré mais par la faute d’un excès de zèle. Aussi, elles avaient été, plus ou moins, prises de court. Tout bien pesé, avec le préfet Codjia qui bénéficie largement d’un travail en amont du mal aimé Toboula, en principe, sa tâche de déguerpissement devrait être moins compliquée surtout si la bonne méthode est au rendez-vous. Justement, la grosse curiosité est de savoir comment Codjia veut agir et faire avaler la pilule aux indélicats. En attendant de le voir à l’œuvre, une chose est sûre, il y a un mal qui persiste et il ressemble étrangement au manque d’infrastructures d’accueil pour nos revendeurs et autres petits commerçants.
En définitive, le double défi des gouvernants, c’est tout en sauvegardant l’environnement et en préservant l’espace public, de donner un coup d’accélérateur aux différents projets relatifs aux besoins des déguerpis. Là assurément, Codjia n’aura presque aucune raison de faire du Toboula. Les Cotonois ne demandent pas mieux.


Angelo DOSSOUMOU
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