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Coupable de parricide: Le pasteur Toussaint Kanvi condamné à 20 ans de réclusion criminelle

Publié le mercredi 4 septembre 2019  |  La Nation
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© aCotonou.com par DR
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Pasteur de l’église apostolique et aiguiseur de profession, Toussaint Kanvi, inculpé de parricide, a répondu, lundi 2 septembre dernier, de ses faits devant le tribunal de première instance de deuxième classe d’Aplahoué, siégeant en matière criminelle. Il a été déclaré coupable, puis condamné à 20 ans de réclusion.

Placé en détention préventive depuis le 8 décembre 2016, à la prison civile de Lokossa, Toussaint Kanvi est désormais fixé sur son sort. Sa culpabilité est établie dans l’affaire d’assassinat de son père, Yaovi Kanvi, objet du onzième dossier inscrit au rôle de la session criminelle du tribunal de première instance de deuxième classe d’Aplahoué. L’homicide volontaire commis sur la personne de son père légitime, le parricide, est prévu et puni aux termes des articles 295, 299 et 302 du Code de procédure pénale. Au regard de ces dispositions et tenant compte des pièces versées au dossier ainsi que des débats, Toussaint Kanvi a été désigné coupable et condamné à 20 ans de réclusion par le magistrat Virgile Kponmalégni et ses assesseurs, statuant en premier ressort.
Ce verdict sonne comme une désillusion pour le coupable resté constamment dans la dénégation tout au long de l’audience. « Je n’ai tué personne », martelait-il en tentant de soutenir sa position avec des histoires de jalousie et de sorcellerie. La constance relevée dans les déclarations de l’accusé réside, en effet, dans sa conviction de ce que son géniteur appartiendrait à un cercle de sorciers auquel il aurait fait don de l’âme de l’accusé, pratique qui, dit-il, est la source de ses échecs répétés.
Né vers 1979 à Djakotomey, Toussaint Kanvi, père de 11 enfants serait criblé de dettes contractées, entre autres, à
Cotonou d’où il s’est replié depuis un bon moment après 11 années de séjour. Au-delà des suspicions, l’élément déclencheur de l’assassinat serait le refus du père d’accorder à son fils sa part d’héritage en vue d’éponger ses dettes. Une opposition à la requête qui serait source de tension caractérisée par des menaces réciproques de toutes sortes y compris de mort, ont confié tour à tour les témoins et sachants ayant défilé à la barre. Le procès du lundi dernier a enregistré six témoins et cinq sachants dont la veuve qui a confirmé avoir reconnu, au cours de l’assassinat de son mari, le visage, les habits et la voix de son fils, l’accusé, alors que celui-ci leur avait laissé croire qu’il serait en voyage.
La conformité des circonstances factuelles rappelées par les témoins et sachants, aux aveux et détails de l’accusé à l’enquête préliminaire puis à l’instruction ainsi qu’à l’interrogatoire de fond en présence de sa défense, selon le ministère public, conforte l’élément intentionnel dans ce onzième dossier. Pour Ousmane Aledji, le ministère public, le meurtrier a bien planifié son crime, « en transgressant le précepte divin qui recommande d’honorer ses géniteurs ». Pour lui, Toussaint Kanvi mérite la réclusion criminelle à perpétuité. Estimant insoutenable une telle peine contre son client au regard du rapport médico-psychologique et psychiatrique, la défense sollicite l’acquittement de son client, en vue de sa prise en charge sanitaire. « Vous avez en face un accusé qui n’est pas en possession de ses facultés. Il n’a pas sa place dans la prison», argumente-t-elle en renvoyant le tribunal à l’article 64 de l’ancien code pénal. Pour la défense, la dénégation des faits devrait confirmer au tribunal l’instabilité émotionnelle de l’accusé telle que mentionnée dans le rapport.
Produit le 26 avril 2017, le rapport des examens psychiatrique et médico-psychologique auxquels l’accusé a été soumis fait cas d’anomalies, de troubles psychiques qui peuvent avoir d’incidences sur son comportement, les faits qui lui sont reprochés. «Les examens psychiatrique et médico-psychologique révèlent, ce jour, des anomalies mentales et psychiques sous la forme de la psychopathie et du complexe d’œdipe mal résolu », précise le rapport d’expertise qui confirme, entre autres, que l’accusé a une représentation négative de son père qu’il « traite de sorcier, de méchant… ». Dans leur conclusion, les experts préconisent « un suivi psychologique et psychiatrique » de Toussaint Kanvi, réadaptable, selon eux, suite à une meilleure prise en charge.
A l’issue des débats et lecture des pièces, le tribunal condamne le coupable désigné, Toussaint Kanvi, à 20 années de réclusion sur le fondement de l’ensemble des articles 249 à 384, 361, 826 à 833 et 365 du Code de procédure pénale ainsi que des articles 34 et 35 du code pénal. Les ayants-droit présents au procès ayant refusé de se constituer partie civile, le montant des dommages et intérêts n’a pas été fixé.

Les faits

Courant 2016 à Edjihoué, dans l’arrondissement de Houégamey à Djakotomey, Toussaint Kanvi, frustré entre autres de ce que son père, Yaovi Kanvi ne lui a pas apporté le soutien souhaité pour faire face à ses nombreuses dettes, en est venu à planifier le meurtre de celui-ci avec l’appui d’un complice. C’est ainsi que le mardi 11 octobre 2016 aux environs de 2 heures du matin, Toussaint Kanvi, accompagné de son complice, se pointe devant la chambre de son géniteur, fait ouvrir la porte, l’asphyxie en lui serrant fortement la gorge des deux mains avec l’aide de son compagnon, un citoyen de nationalité togolaise à qui il aurait promis une contrepartie de 80 000 francs Cfa. Lequel compagnon a préalablement maîtrisé et terrassé la victime. Après le décès de Yaovi Kanvi des suites de ces violences exercées sur sa personne, son corps sera transporté et déposé sur la dalle de latrines inachevées et abandonnées dans les herbes à quelques dizaines de mètres du théâtre du crime, par les assaillants qui prendront la fuite. Le présumé Togolais étant toujours en cavale, seul Toussaint Kanvi rattrapé était à la barre le lundi dernier pour répondre des faits mis à leur charge.

Composition du tribunal

Président : Virgile Kponmalégni
Assesseurs : Maximilien Kpèhounou, Herbert Solevo, Gédéon Adjiboyé et Firmin Amoussou
Ministère public : Ousmane Aledji
Greffier : Bernard Zinsou

Désiré C. VIGAN A/R Mono Couffo
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