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Le Matinal N° 4229 du 18/11/2013

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Amissétou Affo Djobo sur « Cartes sur table » de Océan Fm ; «Je regrette d’avoir participé à l’avènement de Yayi Boni »
Publié le mardi 19 novembre 2013   |  Le Matinal


L’ancienne
© Autre presse par DR
L’ancienne députée Amissétou Affo Djobo


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Amissétou Affo Djobo était l’invitée de l’émission « Cartes sur table » de Océan Fm le dimanche 17 novembre 2013. L’ancienne 2ème Secrétaire parlementaire et ancienne député de la majorité présidentielle semble avoir été déçue de la gestion faite du pays par le président de la République. Elle est même allée jusqu’à déclarer qu’elle « regrette d’avoir participé à l’avènement de Yayi Boni. Lire l’intégralité de son propos.

Récemment, on vous a vue aux côtés d’Abdoulaye Bio Tchané au Cos-Lépi pour aller constater l’évolution de la correction de la Liste électorale. Quelle analyse faites-vous de la situation ?

Nous sommes allés au Cos-Lépi parce que notre priorité au niveau de l’alliance Abt, c’est la correction de la Lépi. Nous avons suivi la rencontre entre le président de la République et le Cos-Lépi. Et nous avons compris qu’il faut bien aller vers ceux-là qui avaient la responsabilité de corriger la Lépi pour savoir effectivement ce qu’il en était. Et nous avons compris que les gens du Cos-Lépi veulent travailler, mais ils n’en ont pas les moyens. Le gouvernement ne leur a pas donné les moyens pour travailler.

Or il nous avait été annoncé lors de cette concertation au palais de la Marina qu’il y avait 3 milliards qui avaient déjà été débloqués. Et quand nous sommes allés là-bas, on a constaté que rien de cela n’a été fait. Ils avaient en tout et pour tout un reliquat de la Cps-Lépi qui est un peu plus de 400 millions. Et le gouvernement depuis leur installation leur a accordé 120 millions. Ce qui est très loin des 3 milliards annoncés par le Chef de l’Etat. Je dis donc que le Cos-Lépi est dans une très bonne prédisposition pour travailler mais s’il n’en a pas les moyens, vous comprenez qu’il ne pourra jamais corriger la Lépi.

La faute est au gouvernement selon vous ?

Ils n’ont pas les moyens. Alors qu’une mission, ce sont non seulement des hommes mais aussi les moyens. Les hommes sont là, mais les moyens financiers font défaut. Il faut qu’on arrête de dire qu’on veut corriger alors qu’on n’en donne pas les moyens. Le gouvernement n’y a pas mis les moyens nécessaires. Et je crois que le gouvernement est dans sa logique de ne pas organiser les élections.

Pourquoi le dîtes-vous ?

Je le dis parce que déjà les Communales n’ont pas été organisées alors qu’elles devaient se tenir en mars 2013. Aujourd’hui nous sommes en novembre, et ça crée ce que ça crée. Le vide. Et Bientôt, ce n’est pas un secret, les maires vont être obligés de partir manu militari de la tête des Communes parce que les populations ne sont pas contentes. Quelle est cette prolongation inutile qu’on a voulue et donnée aux maires ? Aujourd’hui, ils sont peut-être-là parce que c’est une loi qui en a décidé ainsi ; mais sur le plan de la légitimité, ils ne sont plus légitimes. Et ce grand retard risque de se répercuter sur les législatives et peut-être aussi sur la présidentielle. Parce que la volonté est là. Tout le monde sait aujourd’hui qu’on veut s’accrocher au pouvoir.

On ne veut pas partir. Quand on n’organise pas les élections, c’est pour aboutir à cela. Mais je crois que le peuple béninois est mûr et ne va pas se laisser endormir aussi facilement.

Mais la rencontre du 14 octobre dernier est quand même un début de motivation pour le Chef de l’Etat…

Vous avez dit le 14 octobre. Aujourd’hui, nous le 17 novembre. S’il y avait véritablement une volonté de corriger cette Lépi, entre le 14 octobre et le lundi où nous étions allés au Cos-Lépi, il y aurait déjà eu des moyens donnés à cette structure pour commencer la correction de la Lépi. Ils nous ont dit qu’ils avaient prévu de finir la correction de la liste le 15 février à cause du retard accumulé faute de moyens ; ils pensent aujourd’hui qu’ils auront un retard d’un mois qui conduirait au 15 mars. Alors, on irait de retard en retard ; je ne sais pas si à l’heure où je vous parle, s’ils ont eu un déblocage de moyens financiers. Donc, je dis que tout cela est organisé exprès pour ne pas aller aux élections.

Face à cette situation, entrevoyez-vous un couplage pour 2015 ?

Moi, je n’ai rien à entrevoir. J’ai seulement à souhaiter que les élections se fassent à de bonnes dates. C’est cela une démocratie. Ce n’est pas de reporter les élections. Le souhait de tous les Béninois est que les élections se fassent à bonnes dates. Et nous avons les moyens pour cela.

Le président Sacca Lafia a annoncé rendre disponible la Lépi pour mars 2014. C’est quand même un signe d’espoir.

Moi, j’ai posé la question au président Sacca Lafia de savoir si on ne va pas lui faire porter la responsabilité de l’échec de la correction de la Lépi. Mais il nous a répondu qu’il y aura échec s’il n’y a pas les moyens nécessaires. C’est normal. S’il n’a pas les moyens nécessaires, vous voulez qu’il fasse quoi ? Si le gouvernement ne se décide pas de mettre les moyens à la disposition du Cos-Lépi, il ne peut jamais corriger la Lépi. Et c’est dans cela que nous sommes engagés.

Madame Amissétou Affo Djobo, quelle est la position de votre Alliance sur la question de la révision de la Constitution, un sujet qui occupe la scène politique depuis quelques mois ?

Pour nous aujourd’hui, c’est non.

C’est vrai que la Constitution a prévu sa révision et les moyens pour la réviser. Mais est-ce aujourd’hui la priorité des Béninois ? Non, la priorité des Béninois n’est pas là. Aujourd’hui, vous ne pouvez pas faire 100 mètres sans trouver quelqu’un qui vous tende la main pour dire qu’il n’a pas mangé depuis le matin.

Et le gouvernement est aveugle face à tout ça. Ils ne vont pas me dire qu’avec toutes les tournées que les ministres et les députés de la mouvance font à travers le Bénin, qu’ils ne ressentent pas cette pauvreté-là. Elle est ambiante. La cherté de la vie est là. Y remédier, c’est cela nos priorités.

Les opérateurs économiques sont traqués de toutes parts. Il faut qu’on arrête ça. C’est ça la priorité de Abt. On a dit récemment qu’il y a 20 milliards de bénéfice dans la production du coton de l’année dernière, mais qu’on nous fasse les comptes parce que c’est notre coton. Les Béninois veulent savoir comment est-ce que les 20 milliards ont été engrangés. On nous disait que c’est un monsieur qui était là et qui volait ; aujourd’hui il n’est pas là, il n’a pas fait la campagne dernière. Le gouvernement a pris en charge la campagne dernière. Alors, qu’on nous dise quel en est le résultat.

Et pourtant, à travers ce projet de révision de la Constitution, le Chef de l’Etat a souligné certaines innovations dont la constitutionnalisation de l’imprescriptibilité des crimes économiques.

C’est encore une manière d’amuser la galerie. Et quand on parle d’une révision pour permettre l’imprescriptibilité des crimes économiques, c’est une aberration parce qu’aujourd’hui nous avons le Code pénal qui prend cela en compte… Ce gouvernement est mal placé pour penser que c’est en mettant cela dans une Constitution que l’on peut rendre imprescriptibles les crimes économiques.

Non, on n’a pas besoin de ça. Aujourd’hui, il faut savoir ce que le Béninois devient, ce que la jeunesse devient. On nous a annoncé 60 milliards pour la jeunesse. Qu’ils nous disent de manière très claire ce à quoi les 60 milliards vont servir pour permettre aux jeunes d’accéder à l’emploi. Je pense que ce sont des incantations parce que rien n’est clair. Donc la révision de la Constitution n’est pas une priorité. Nous avons près de 60 mille jeunes qui sortent chaque année des écoles de formation et des universités.

Combien de jeunes le gouvernement prend ? Aujourd’hui, c’est reconnu à travers le monde que l’Administration ne peut plus être seul pourvoyeur d’emplois. Mais qu’est-ce que nous observons au Bénin ici ? Qu’est-ce que notre gouvernement fait ? C’est empêcher tous ceux qui peuvent créer d’emplois de le faire, c’est de les renvoyer hors de chez eux. C’est de faire d’eux des persona non grata dans leur pays, c’est de leur envoyer des redressements fiscaux tous les matins. C’est encore de leur arracher ce qui peut être leur marché national et le donner aux étrangers.

Quelle est cette vision ? Il faut que ce gouvernement comprenne que sa vision n’est pas celle des Béninois. Sa vision n’entre pas dans l’intérêt du peuple béninois. Sa vision ne peut pas faire avancer le Bénin. Vous avez vu les chiffres, on est dernier partout. Et on trouve les moyens d’expliquer que c’est parce que les réformes n’ont pas été bien mises en œuvre. Mais qui a fait les réformes ? Qui les a mises en œuvre ? Ce n’est pas ce même gouvernement-là? A qui l’on veut faire porter le chapeau de la mauvaise mise en œuvre des réformes ? C’est ce même gouvernement-là.

Donc, je dis que c’est d’abord cela qu’il faut corriger. Et je voudrais aussi dire que personne n’est contre la personne de Yayi Boni. Elle ne nous intéresse pas. Il nous intéresse parce qu’il est président de la République. Et si nous l’avons élu, ce n’est pas pour se mettre sur un ring à se battre avec les Béninois. Au contraire, c’est pour protéger les Béninois. C’est pour cela qu’il a été élu. Aujourd’hui, quel est l’opérateur économique qui est heureux ? Personne. Tout le monde est parti. Tout a été délocalisé. Et avec cela, vous voulez atteindre quel objectif ?

Mais nous avons reçu la visite, il y a quelques semaines, de Bolloré et Dangoté au Bénin.

C’est ce que je suis en train de dénoncer. Bolloré, Dangoté, tout cela, c’est du cinéma. Dangoté, on a dit qu’il est du Nigeria, mais je ne le connais pas. Vous pensez que le Nigeria a fini de construire ses usines thermiques… De toutes les façons, c’est encore une décoration inutile. Les gens ne travaillent pas. Ils n’ont même pas encore investi le premier sou, on les décore. On décore tout le monde. Vous parlez de Bolloré et de Dangoté, vous pensez qu’il n’y a personne au Bénin pour faire ce qu’ils veulent faire-là ? Je dis qu’il y a des gens capables de le faire.

Mais on ne veut pas le leur donner simplement parce qu’on a la haine de son frère. On peut construire le pays avec cela ? Non ! Au contraire, quand vous avez un frère qui est capable de quelque chose, vous l’aidez. Et s’il avance, il va aider d’autres personnes. Vous croyez que si on soutient les opérateurs économiques qu’on a au Bénin, le problème du chômage ne sera pas résolu ?

Ils ne sont pas soutenus par le gouvernement ?

Ils ne sont pas soutenus. Tout ce qu’on constate, c’est qu’on les traque. Ce sont les redressements à gauche et à droite. Ce que nous constatons, on n’a jamais vécu ça au Bénin. Pourtant, il y avait des opérateurs économiques. Pourtant, il y avait des redressements. Mais je sais que tout cela aura une fin. Ça finira un jour.

Et quand ça va finir, on va vivre où ? On a des enfants. On a de la famille. Et on se comporte comme cela. Aujourd’hui, quand on vous nomme ministre, vous êtes obligés d’aller remercier avec des populations qui parfois ne vous connaissent même pas. Ce qui est grave et aberrant, c’est notre armée qui est devenue une chose aujourd’hui. Elle est chosifiée. On a eu de véritables officiers qui ont gouverné ce pays et qui ont fait la promotion d’autres officiers. On ne les a jamais vus aller remercier le Chef de l’Etat parce qu’ils ont eu un grade de plus.

C’est quoi ça? Et cela passe à la télé. Depuis 1960, on a nommé des officiers ; il y a eu ces genres de choses avant le régime dit du Changement, un changement purement théorique ? Kérékou est resté durant des années président de la République en tant que militaire. Il a fait la promotion des militaires. Vous les avez jamais vus défiler à la présidence pour aller le remercier ? C’est corriger tout cela que nous voulons, nous, au niveau de Abt. C’est ça notre priorité. Puisque quand on sort aujourd’hui, on a honte.

Après 7 années au pouvoir, si on vous demandait d’apprécier la gouvernance de Yayi Boni, est-ce une gestion catastrophique ou une bonne gestion ?

Je vous dis que je regrette d’avoir participé à l’avènement de Yayi Boni. J’ai déjà tout dit. Je viens de dénoncer tout un tas de choses ici. Ça veut dire que ça ne va pas. Ce n’est pas de mon point de vue seul.

C’est le point de vue de tous les Béninois. Même ceux qui sont dans le système. Vous les avez entendus parler. Malheureusement, le Béninois est ce qu’il est. On est là. Mais dès qu’on tourne le dos, on est prêt à critiquer. Le Président qui est là, on doit pouvoir lui dire ce qui ne va pas. Malheureusement, quand ça va capoter, ceux qui sont là à faire le jeu, ils seront les premiers à lui dire qu’il a fait le con parce qu’ils sont prêts à retourner leur veste.

Ça ne va pas. Vous l’avez dit. Vous êtes foncièrement contre la révision de la Constitution. Si la Cour constitutionnelle dirigée par le professeur Théodore Holo estimait que le consensus a été trouvé. Que feriez-vous ?

Ce n’est pas la haute juridiction de Holo seule qui va constater qu’il y a consensus. C’est tous les Béninois. Ce serait un large débat. Mais ce n’est pas la priorité. Les Béninois ont faim. Les cotonculteurs ne sont pas payés. On a dit qu’on a engrangé 20 milliards de bénéfice.

Les transporteurs ne sont pas encore payés jusqu’à l’heure où je vous parle. Pour ce que nous vivons, pour la gestion qui est faite de notre pays aujourd’hui, même si nous reconnaissons tous que notre Constitution a des insuffisances, aujourd’hui là, c’est non pour sa révision. La parole du Chef de l’Etat n’est plus une parole sacrée aujourd’hui. Alors, je dis et je le répète : la priorité des Béninois aujourd’hui n’est pas la révision de la Constitution. Les Béninois ont faim. Ils sont pauvres. La pauvreté est là. Elle est à Cotonou et partout. C’est de ça qu’il s’agit. La priorité, c’est de remédier à ça.

Il y a quand même une crise mondiale qui sévit ?

Je suis d’accord. Aller au Togo, vous me direz que si c’est la même ambiance à Lomé et ici? Aller au Niger, au Nigeria et un peu partout. Est-ce que c’est la même chose ? Ici, nous avons un problème de gouvernance. La crise économique d’accord, mais on a un véritable problème de gouvernance. Notre gouvernance est mauvaise. C’est d’abord ça, ce qui fait le malheur des Béninois. On ne peut pas gérer un pays comme une épicerie. Il faut réfléchir.

Pour gérer un Etat, il faut penser. C’est un processus. Donc aujourd’hui, je dirai que notre Etat est géré comme une épicerie. Si je prends le Ramu dont on parle, j’ai entendu les députés dire que ce n’était pas prévu dans le budget ; et tout le monde sait que ce n’était pas prévu dans le budget. Pourtant, on parle partout du Ramu. Tous les Chefs d’Etat qui viennent, on leur fait voir le Ramu. Aujourd’hui, le Ramu, vous le savez ? Tout le monde veut être soigné à moindres coûts. Même les riches veulent être soignés à moindres coûts. Nous, nous voulons que les plus démunis se soignent à moindres coûts. Mais il fallait mieux penser et mieux organiser tout ça.

Que reprochez-vous concrètement au Ramu ?

Pour faire le Ramu, il faut l’expliquer aux populations. Par exemple, un paysan de mon village à Bassila à qui vous dites de cotiser 1000 FCfa par mois dans un compte, je ne sais où, sous prétexte qu’il va tomber malade et qu’il va se faire soigner gratuitement sans vouloir lui expliquer le processus.

Je dis que la démarche est biaisée. Le paysan ! Et s’il ne tombe pas malade ? Il ne comprendra pas. Il faut d’abord lui expliquer que la solidarité est quelque chose qu’on partage avec ceux qui n’en ont pas. Mais avant qu’il n’accepte de partager, il faut qu’il soit sûr qu’en donnant ces 1000 FCfa, il aura d’autres 1000 FCfa. Pour ce faire, il faudra lui en créer les conditions. Ce n’est pas en l’appauvrissant. La destination de ces 1000 FCfa est hypothétique. Moi-même, je ne la connais pas, à plus forte raison un paysan non plus.

D’aucuns estiment que cette initiative serait comparable à Icc services.

Est-ce qu’ils n’ont pas raison ? On a promis de payer les victimes de Icc services. Au jour d’aujourd’hui, est-ce que ces gens sont payés ? Les populations ne sont pas dupes. Le chat échaudé craint l’eau froide. C’est pour ça que le Ramu tel que mis en œuvre ne marche pas.

Il y a d’autres dossiers sous Yayi Boni tels que les affaires machines agricoles, Cen-Sad et autres. Aujourd’hui, c’est l’affaire Sodéco, la construction du siège de l’Assemblée nationale. Qu’en dites-vous ?

C’est un réel problème. Il n’y a que des scandales. Ça, c’est ce que nous voyons. Ce que nous ne voyons pas, Dieu seul sait. Il y a trop de scandales malheureusement.

Vous semblez un peu affectée par le bilan de Yayi Boni. Mais il y a une nouvelle qui peut vous réjouir. Le Bénin a désormais du pétrole.

Le Bénin a du pétrole. Tout cela, c’est encore des projets propagandistes. Ce sont des découvertes propagandistes, toujours pour emballer les propagandes et aller vers ce qu’on ne veut pas, c’est-à-dire la révision de la constitution. Parce que c’est honteux, moi j’ai honte quand on me dit que le pétrole découvert-là va être exploité pendant 14 ans et va générer 300 milliards. Alors, je préfère qu’il reste là où il est ce pétrole-là. Quand je sais que la Douane à elle seule en une année fait plus de 300 milliards. 14 ans pour 300 milliards, le pétrole-là n’a qu’à rester là où il est. On n’en a pas besoin.

Pensez-vous que Yayi Boni partira en 2016 ?

Pourquoi il ne partira pas. Qu’est-ce que la Constitution a prévu ? C’est deux mandats et il en a fait les deux. C’est terminé pour lui. C’est terminé. Ne mettez pas la confusion dans la tête des Béninois. Les Béninois, les villageois savent qu’il a droit à deux mandats, il les a et c’est terminé.

Et parce qu’il s’en va, il faut bien que les Fcbe s’agitent parce que vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a des ambitions au sein des Fcbe. Il y a plein d’ambitions. Moi, je ne les connais pas, mais sur la base de ce que j’entends, je sais qu’il y a des ambitions. Ça ne peut se passer que comme cela. C’est à cause des intérêts personnels. Permettez-moi de ne pas en dire plus. Ce qui est sûr est que leur leader a fini. En 2016, il partira. Il partira. Je vous dis qu’il partira. Arrêtons de semer la confusion dans l’esprit des gens. Il doit partir en 2016. Le 5 avril à minuit, c’est fini !

Etes-vous de l’avis de ceux qui estiment que le régionalisme est plus présent aujourd’hui qu’hier ?

Je suis de cet avis parce qu’aujourd’hui quand vous allez dans nos administrations, vous constatez que pour les nominations il y a plus ou moins une équité qui est faite en tenant compte des régions ; mais derrière cela, aujourd’hui les gens disent que ce sont les gens du nord qui ont tout. Moi je suis du nord, je sais qu’on n’a pas tout.

Ceux qui ont tout au nord se connaissent. Je voudrais que les Béninois enlèvent de la tête que les gens du nord ont tout. Moi je suis du nord, les gens de chez moi n’ont pas tout. Les gens du nord n’ont pas tout et nous ne devons pas continuer avec cela. C’est vrai que sous Yayi Boni, l’unité nationale s’est vue fragilisée par des propos que lui-même tient ou a tenus officiellement malheureusement.

Mais nous ne devons pas travailler à cela. Nous devrons travailler pour renforcer l’unité nationale parce que c’est seulement à ce prix que nous allons développer le Bénin. C’est fini, le Bénin ne peut plus jamais se diviser en deux. Nous sommes « un » et indivisibles. Qu’on soit du nord ou du sud, nous sommes des Béninois. Pendant longtemps, les prédécesseurs de ce système ont travaillé pour renforcer l’unité nationale. Aujourd’hui, elle est fragilisée. Mais nous au niveau de notre Alliance, nous sommes en train de travailler pour que cette unité nationale revienne parce que nous avons besoin d’être unis pour développer ce pays. Donc j’invite mes compatriotes de la partie méridionale de notre pays à ne pas tomber dans le piège de la division. Ne tombons pas dans le piège de la division. Le Bénin a besoin de tout le monde pour se construire.

Abt sera-t-il candidat en 2016 ?

Abt est un Béninois comme tout le monde. Il a les capacités de diriger ce pays. Je dis bien qu’il a les capacités de diriger ce pays. Je ne pense pas que cela puisse surprendre. Il a les capacités pour diriger les Béninois et il sera candidat en 2016.

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