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Tribibune verte : Les eaux nous parlent !

Publié le jeudi 17 octobre 2019  |  Fraternité
Inondation
© aCotonou.com par DR
Inondation au Bénin
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Un artisan de moins pour la construction de la Nation. Une douleur poignante dans le cœur de l’école béninoise menacée par les eaux du Mono, du Niger et de l’Ouémé. A Dangbo, au Ceg Kessounou, les pleurs ne pourront ramener à la vie l’élève décédé ce mardi par noyade. Ses camarades, petits et grands, qui se retrouvent par centaines dans les communes à risques d’inondation devront poursuivre les chemins des classes, malgré tout. Cahin-caha, comme des athlètes de la natation, ils devront se forger encore plus leur propre résilience.
En réalité, les images qui circulent ces derniers jours sur les réseaux sociaux ne font que révéler le calvaire des apprenants et des enseignants en période de crues au Bénin. Il faut se rendre à Dangbo, Bonou, Athiémè, Ouinhi, Sô-Ava, Grand-Popo et bien d’autres localités à risques pour comprendre qu’il faut plus que des discours et des séminaires pour faire face aux besoins. Il ne suffira pas non plus de tremper les bottes dans l’eau devant micros et caméras pour que les couches vulnérables soient en sécurité, à l’abri des catastrophes.
Quand il faut se rendre l’école avec des pirogues de fortune, faites de bidons usés, quand il faut se mettre nu pour traverser une rivière, la responsabilité devient collective. On ne perd rien à adapter le calendrier scolaire aux perturbations climatiques de sorte à laisser passer la période de crues. La réduction des risques de catastrophe commence à l’école et dans le choix des sites devant abriter les infrastructures. Il est d’une urgence capitale que nous revoyons les options d’adaptation au changement climatique. Il faut, sans retourner le couteau dans la plaie, poser le débat une fois pour de vrai. Que faisons-nous de concret et de durable en matière d’adaptation aux changements climatiques ? Quelles actions menons nous au-delà des discours lors des ateliers d’une ou de deux journées ? Quel sort a-t-on réservé aux couches vulnérables que constituent les enfants et les femmes dans les mécanismes d’adaptation ? Des questions, il y en a des dizaines mais qui restent malheureusement sans réponse concrète.
Dans les Contributions déterminées nationales (CDN), on retrouve une bactérie de mesures dont on peine à faire le lien avec la résilience des couches vulnérables. C’est le moment de faire le point des actions pour la réduction de la vulnérabilité des systèmes naturels et humains aux stress hydriques, aux inondations et à la dégradation de la qualité de l’eau.
La responsabilité est aussi au niveau des mairies. Les Plans de contingence ne sont pas faits pour les tiroirs. Il faut prévoir des ressources pour leur mise en œuvre. Dans tous les cas, la nature n’avertira pas autant. Il vaut mieux s’éveiller maintenant et identifier des solutions concrètes et durables. « Tant que vous ne commencez pas à vous concentrer sur ce qui doit être fait, plutôt que sur ce qui est politiquement possible, il n’y a aucun espoir », dira Greta Thunberg, un enfant qui porte la voix du monde.

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