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Le Matinal N° 4229 du 18/11/2013

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Affaire Sodéco : le gouvernement ne se contrôle plus
Publié le mardi 19 novembre 2013   |  Le Matinal




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On se demandait jusqu’où ira le gouvernement dans son plan assassin contre la Société pour le développement du coton (Sodéco). C’est désormais clair dans la tête des Béninois. Il a opté pour l’usage de la force pour reprendre unilatéralement à la Société commune de participation (Scp) les actions de la Sodéco. Il est même allé plus vite en suspendant déjà sa convention de création.

Tous savent maintenant ce que le gouvernement de Yayi Boni veut faire de la Sodéco. Il a d’abord programmé son "kidnapping" en envoyant de parfaits abrutis répandre au sein de l’opinion publique que cette société n’est pas en règle et ne mérite que d’être décapitée. Inutile de revenir sur les mensonges divulgués par des autorités étatiques. Très tôt, beaucoup ont compris qu’ils sont en face d’un énième coup de force que le régime s’apprête à opérer.

Ils l’ont compris parce que lorsqu’il s’est agi de donner la parole à ce même gouvernement et ses structures sous tutelle pour confronter leurs arguments avec ceux des représentants de la Sodéco et de la Scp, ils n’ont pas eu le courage de se présenter sur le plateau la chaîne de télévision Canal 3. Ils n’ont pas osé sortir le bout du nez face à Me Joseph Djogbénou et autres. Ils ont évité le débat contradictoire parce qu’ils savent que la vérité n’est pas de leur côté.

Jusqu’à présent, le gouvernement est incapable de convaincre l’opinion sur les raisons qui le poussent à s’acharner contre la Sodéco. Selon une décision prise en Conseil des ministres, séances extraordinaires des samedi 16 et dimanche 17 novembre 2013, le Chef de l’Etat Yayi Boni et les membres de son gouvernement ont décidé de suspendre la convention de création de la Sodéco Sa.

Précédemment, ses actions avaient été retirées à la Scp, a-t-on constaté dans le communiqué du Conseil des ministres du 25 septembre 2013. Un faisceau d’évènements qui illustrent la volonté manifeste et machiavélique du gouvernement de " kidnapper" la Sodéco par tous les moyens. On se demandait si Yayi Boni allait opter pour la voie de droit afin d’atteindre ses objectifs. La réponse c’est non. Pour qui connait le mode de fonctionnement du gouvernement de Yayi Boni, il devrait savoir qu’il fera également usage de la force.

Et c’est le cas. Le ministre de l’Intérieur, de la sécurité publique et des Cultes et son collègue de la Défense nationale sont chargés de prendre des dispositions pour assurer la sécurité des sites abritant les usines de la Sodéco. Du coup on se demande s’il y avait insécurité sur les sites et si les opérations d’égrenage se déroulaient en présence d’une forte présence militaire et policière. La réponse c’est non. La décision du gouvernement de Yayi Boni s’appelle tout simplement coup de force. Il est en train d’arracher manu militari les usines d’égrenage de la Sodéco. C’est du braquage à visage découvert.

Un acte qui montre la faiblesse d’un régime et son penchant à user des moyens illégaux pour cacher son incapacité à assumer ses responsabilités. Faiblesse parce qu’il est en face d’un privé à qui il veut arracher ses biens par la force. Incapacité parce que toutes ces agitations sont faites en prévision de la campagne cotonnière 2013-2014.

On comprend qu’en prenant possession des usines d’égrenage du coton, le gouvernement sera le seul à manipuler les chiffres et dans ces conditions il pourra mentir sur la quantité de coton produite. En tout cas, il faut écarter tous ceux qui sont susceptibles de démontrer les contrevérités du gouvernement sur la question de l’or blanc, puisque ce pouvoir manipule facilement mensonge et désinformation pour présenter un bilan élogieux qui est en réalité catastrophique.

Ce qui arrive à Sodéco n’est pas une première dans le pays. On a connu le cas de la société Atral à Allada. Le gouvernement y a envoyé des militaires pour enlever manu militari des intrants coton. Il a mené la même opération au large de Cotonou sur un navire qui transportait les mêmes produits. Il y a lieu de s’inquiéter et de se demander si sous Yayi Boni, le Bénin respecte les instruments internationaux. Beaucoup diront qu’il est un mauvais élève.

On sait que ce régime est passé maître dans l’art d’accuser les enfants du pays sur la base des faits douteux, montés de toutes pièces. Patrice Talon, le propriétaire de la Sodéco en est la principale victime. Olivier Boco, Johanès Dagnon, et le colonel Pamphile Zomahoun sont emprisonnés pour des faits dont la véracité n’est pas établie jusqu’à présent. Et malgré que les faits mis à leur charge tombés devant la justice qui a prononcé leur mise en liberté, le pouvoir continue de les retenir dans les liens de la détention. Tous ces faits illustrent que le Bénin sous Yayi Boni n’est plus un pays de droit. La situation va de mal en pis.

Fidèle Nanga

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