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Le Matinal N° 4230 du 19/11/2013

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Yayi, pas au-delà du 6 avril 2016
Publié le mercredi 20 novembre 2013   |  Le Matinal


Le
© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat Beninois, Yayi Boni.


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A quoi pense Boni Yayi tous les jours en se rasant ? Bien malin, qui pourra répondre. A s’accrocher au pouvoir au-delà du 6 avril 2016 ? Peut-être. Cette question s’impose d’emblée en raison du report sine die des élections locales, communales et municipales en République du Bénin. En dépit des conclusions de la rencontre du lundi 14 octobre 2013 au Palais de la Présidence, le Conseil d’Orientation et de Supervision de la Lépi court toujours derrière les moyens pour financer ses activités.


Tout porte à croire que cette situation de blocage que connaît le Cos-Lépi s’inscrit dans un complot contre la démocratie béninoise chèrement acquise. Quelqu’un a-t-il une autre explication ? Le Bénin joue sa vie sur la corde raide de l’aventure ambiguë.
Yayi Boni tient sa parade à la résistance populaire qui s’organise contre sa tentative de révision de la constitution du 11 décembre 1990.

A défaut de passer en force, il usera de la ruse, de la rogne. Le report sine die des élections locales, communales et municipales n’est pas un fait banal. Il doit particulièrement inquiéter tout démocrate convaincu. Pourquoi serait-il acceptable de reporter ces consultations au ras du peuple, épiphanie de la démocratie, et s’opposer au report de celles des députés ou du Président de la République ?

Et le piège est là. Et si on s’en tenait aux lois de la République qui prescrivent la tenue des élections à bonne date ? En sept ans, aucun rendez-vous électoral n’a été tenu dans le délai constitutionnel. On peut donc raisonnablement craindre que l’expérience se renouvelle en avril 2016, qui constitue le terme du double mandat du Président Boni Yayi.
En fin tacticien, l’actuel Chef d’Etat ne se priverait pas de s’octroyer une rallonge, un mandat bonus de préférence. Et il sait comment ça marche. C’est une stratégie qui a déjà été essayée sous d’autres cieux et même ici.

On se souvient encore des manœuvres du ministre des finances du général Kérékou, Cosme Sehlin, qui prétextant de difficultés de trésorerie du pays a tenté de torpiller la tenue de la présidentielles de 2006, celle qui a conduit à l’élection de l’actuel chef d’Etat. N’eut été la mobilisation de tout le peuple, Kérékou se serait malgré tout maintenu aux affaires pour quelques années encore.

Puisque les apprentis sorciers révisionnistes suggéraient en raison de la supposée crise financière à laquelle était confronté l’Etat béninois, un couplage de l’élection présidentielle et de celle des députés qui était prévu pour se tenir l’année d’après. La ficelle était trop grossière. C’était un câble ! Le peuple s’était opposé cette fois là du fait d’un ras-le-bol généralisé, de l’âge du général et de l’impasse à laquelle avait conduit sa gouvernance larsiste. Mais avouons que les Béninois avaient à faire au général Kérékou qui aux yeux de beaucoup d’entre eux incarne des valeurs républicaines et patriotiques.


Le réveil risque d’être, cette fois, dur pour les Béninois, et pour tous ceux qui sous- estiment encore le « renard de Tchaourou ». Le report de la présidentielle de 2016 sera une catastrophe nationale. Mais la constitution a tout prévu en son article 50 : « En cas de vacance de la Présidence de la République…

Les fonctions de président de la République, à l’exception de celles mentionnées aux articles 54 alinéa 3, 58, 60, 101 et 154 sont provisoirement exercées par le président de l’Assemblée nationale… L’élection du nouveau président de la République a lieu trente jours au plus après la déclaration du caractère définitif de la vacance… ». Mais il y a que cette constitution fait l’objet d’un projet de révision contesté qui pourrait néanmoins tout chambouler. Tout ceci est grave et je vous préviens avec gravité.


Si l’envie lui prenait de repousser le terme de son mandat constitutionnel, Yayi a eu un « glorieux » modèle sur le continent. On a vu le Président Laurent Gbagbo, dans un tout autre contexte, repousser l’organisation des élections générales. Initialement prévues pour le 30 octobre 2005, la présidentielle ne s’est tenue qu’en octobre 2010.

Et on connaît la suite. Le propos n’est pas de condamner Gbagbo qui faisait face à une rébellion et à une partition de son pays. Mais voilà à quelles aberrations pourraient mener la résistance au bon sens et à la croyance grandiloquente qu’en dehors de soi, il n’est point de chef possible et qu’au nom de cette prétention luciférienne, on peut tordre le cou à tout le monde et à Dieu.
Ce régime nous prépare un cocktail luciférien. Allons-nous laisser la faillite collective nous conduire à la ruine de la République ?

Il est tant de se ceindre comme un vaillant homme. Les sorciers, apprentis et maîtres doivent cesser leur bacchanale. Yayi au bout de dix ans de « bons et loyaux services » doit partir dans l’honneur et la dignité.
S’il se maintient au-delà du 6 avril 2016, ce sera un coup d’Etat constitutionnel sanctionné par les articles 65 et 66 de la constitution. Yayi risquerait le parjure.
Il n’y aura pas d’intervention de la communauté internationale pour prolonger artificiellement le mandat du Président de la République par une transition non prévue par la constitution.

Winner Abbecy

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