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Polémiques autour de la résidence « Les filaos » : Frédéric Kérékou fait des révélations

Publié le lundi 11 novembre 2019  |  Matin libre
S.E.M.
© Autre presse par DR
S.E.M. Patrice Talon
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Le Ministre de la Communication et de la poste, Alain Orounla, dans l’une de ses récentes sorties, a laissé entendre que la résidence ‘’Les filaos’’, domicile du Général Mathieu Kérékou, courait le risque d’être morcelé par les enfants du défunt. Se sentant vexé et insulté par ces allégations ‘’de trop’’ concernant ce domaine, l’un des fils du Général, Fréderic Kérékou, pour avoir rencontré le Chef de l’Etat dans ce dossier, a jugé opportun de rétablir à titre personnel certaines vérités, sur cet aspect. Ceci, à travers des confidences faites à notre rédaction, hier dimanche 10 novembre 2019, à son domicile.



Fréderic Kérékou n’est en aucun cas d’accord avec la manière dont certains décrivent le feuilleton de la résidence ‘’Les filaos’’. S’il est un secret de polichinelle que ce domaine a appartenu à son défunt père Mathieu Kérékou depuis 1965, les opinions sur le vrai propriétaire de cet espace, ont beaucoup divergé depuis deux ans, juste à l’arrivée du régime actuel. Se sentant concerné et indexé par tout ce qui se raconte de mal dans l’opinion publique à propos de cette situation devenue une affaire ‘’d’Etat’’, ce fils de l’ancien président de la république, à titre individuel et en sa qualité de sachant, est sorti de son mutisme tout en apportant certains faits nouveaux, dans ce dossier « Le 26 mars 2019, le Directeur du Cabinet militaire du Président de la république nous a adressés une lettre dans laquelle, il nous demande de vider le domicile au plus tard, le 1er avril. Nous avons alors introduit une lettre d’audience à son cabinet. Le lundi 1er avril où on nous demandait de déguerpir sur son instruction, le Chef de l’Etat a reçu une délégation des enfants du Général, à son cabinet au palais de la Marina. Le jour-là, c’est moi qui ai fait office de chef de cette délégation. Le Ministre Modeste Kérékou a également pris part à la rencontre. Au cours de la séance, nous avons largement discuté avec le Président, quant au devenir de la résidence. Il nous a expliqués clairement que son projet de boulevard de la Marina prend en compte tout le domaine et qu’il voudrait y réaliser un jardin moderne au nom du Général et un monument aux morts. De ce fait, il a donc voulu nous écouter et décider de commun accord avec nous, de ce qui sera fait pour que l’empreinte du Général, demeure. Après l’avoir écouté, j’ai au nom de mes frères présents et représentés, lu une déclaration suite à laquelle, nous lui avions demandé compte tenu de la visibilité et de l’importance de son projet, de bien vouloir nous concéder le bâtiment, compte tenu de ce qu’il incarne dans l’histoire politique du Bénin. Mieux, nous avons tout le temps honoré les avis d’imposition et nous payons aussi les impôts, relatifs à ce domicile de notre défunt père. Néanmoins nous avions estimé devant lui, que les autres espaces, devraient suffire largement pour l’implantation du jardin et du monument. Le Président nous a demandés copie de la déclaration pour la relire lui-même. Après relecture, il est resté silencieux un moment. Rompant le silence, il nous questionna sur le projet que nous avons, en faisant cette demande. En réponse, nous lui avons expliqué qu’après la succession, nous envisageons de transformer le bâtiment, en un musée. Musée parce que tous les effets personnels du Général et toute son histoire, sont encore visibles, dans la maison. Lequel musée, sera géré par nous-mêmes A son tour, le Chef de l’Etat nous a suggérés qu’il préfère que la gestion de ce musée, soit plutôt confiée à l’Etat et non à la famille puisque l’Etat ne disparait pas, contrairement à la famille où il peut y avoir des désintéressés. En conclusion, l’idée selon laquelle le bâtiment sera un musée est acquise et bien entendu, le reste du domaine sera occupé par le boulevard de la Marina et le monument aux morts. Sur ce, le Président a instruit son Directeur de cabinet militaire, pour que la délégation s’entretienne aussi avec le Ministre du cadre de vie, afin de décider de la manière dont le projet devrait se dérouler (…) », a détaillé Fréderic Kérékou.


Le compte-rendu qui a tout remis en cause



Dans la suite de sa narration, l’homme explique, selon lui, d’où est parti le chemin de croix qui a engendré toutes ces polémiques. « Dix jours après cette fructueuse rencontre avec le Chef de l’Etat, nous avons rencontré comme convenu, le Ministre du cadre de vie, Didier Tonato. Nous nous sommes entretenus avec lui, afin de définir les tenants et aboutissants du projet, qui devrait désormais nous inclure, puisqu’il s’agit de la résidence de notre feu père. A cette séance, il y avait le Directeur de cabinet militaire du Président, le Ministre et quelques-uns de ses collaborateurs. Les débats ont aussi été dans l’ensemble, sans anicroches », a-t-il certifié. Toutefois, il relève que c’est malheureusement après cette séance avec le Ministre Didier Tonato et le Directeur de cabinet militaire du Chef de l’Etat, que les harcèlements tous azimuts ont commencé. « C’est juste après cette rencontre que le Ministre de la justice est entré en scène. On nous envoie un avis de sommation et après, ce sont des huissiers et militaires, qui ont débarqué. Il me semble que le compte rendu fait de cette rencontre est porteur des germes de tout ce qui se passe aujourd’hui. Le rapport a-t-il été fidèle aux échanges ou bien a-t-il été tronqué ? C’est à ce niveau qu’il a y a eu manigance. C’est ma ferme conviction. D’autant plus que, c’est suite à cette restitution faite au Chef de l’Etat, que les problèmes ont commencé. Même si je n’ai pas vu ce rapport, la succession des faits montre que les propos de la délégation ont été présentés comme un défi à l’autorité. Je présume qu’ils se sont arrangés là-bas, pour faire croire au Chef de l’Etat que nous n’étions plus disposés à suivre ce qui a été décidé avec lui au palais », se désole Fréderic Kérékou.


Modeste Kérékou n’en est pour rien



Au cours de ses confidences, Fréderic Kérékou a profité de l’occasion pour répondre à ceux qui accusent à tort le Ministre Modeste Kérékou, d’être en partie la cause de ce qui arrive à la famille dans ce dossier. Sur ce point, son frère réfute toutes ces allégations et prend la défense de Modeste. Dans ses dires, il explique que Modeste Kérékou n’en est absolument pour rien et que ce n’est pas parce qu’il est Ministre, qu’il devrait s’agiter dans le dossier. « Modeste est accusé injustement. Il était à nos côtés lors de la rencontre avec le Chef de l’Etat. Il y était non pas en tant que Ministre mais en tant que fils du Général Mathieu Kérékou. Lors de la rencontre, il a aussi pris la parole et a s’est dignement prononcé sur le sujet sans tabou et ce, au même titre que nous, ses frères. Que pouvait-il de plus ? Ensemble, nous avons joué notre partition », confirme-t-il.


La famille Kérékou n’a aucun problème avec le Chef de l’Etat



Toujours au cours de sa déclaration, il a insisté sur une équivoque qu’il tenait à lever. Pour lui en effet, il est important que tous les Béninois sachent que la famille Kérékou, n’a aucun problème de personne avec le Président Patrice Talon, dans ce dossier. Il le dit parce qu’à l’entendre, le Président de la République n’a pas hésité à les recevoir, pour en discuter fraternellement. « S’il l’a fait, sachez que c’est parce qu’il nous a considérés. Mieux, Patrice Talon est l’oncle maternel de notre frère Modeste. Donc nous le considérons également comme notre oncle. Nous n’avons aucun problème avec lui et au palais, nous avions discuté librement. Pour déplacer les effets de notre papa en attendant la construction du musée, j’ai même demandé au Président de mettre à titre personnel à notre disposition, quelques conteneurs. Ce qu’il a accepté d’ailleurs avec joie. A l’issue de cette rencontre, il nous a même invités à prendre des photos avec lui, loin de tout regard extérieur. Nous nous sommes bien accordés avec le Chef de l’Etat au palais, des suites à donner au projet », assure Fréderic Kérékou.


La famille n’est pas responsable des images qui ont fuité



Lors de la visite des huissiers et du déménagement manu-militari au niveau de la résidence, des images montrant les effets personnels du Général ont circulé sur les réseaux sociaux et sont devenues virales. D’après Frédéric Kérékou, contrairement à ce que certains ont bien voulu faire croire, ce sont ceux qui sont venus déloger les occupants de la maison, qui ont exposé les effets du Général sur la toile, et non la famille. « Certes, nous avons un cousin qui a pris des images. Mais seul Moïse a été destinaire de ces images. Les militaires qui étaient là ont également pris des photos. Ceux qui sont venus exécuter l’ordre aussi. Mais ils ont pris notre proche, en le rendant responsable de ce comportement désobligeant. Toutefois, il a suffi qu’ils se rendent chez l’opérateur téléphonique, pour se rendre compte que ces images qui circulaient ont bien été partagées par les leurs et non notre cousin, qui depuis a été déjà libéré. Pourquoi ne sont-ils pas revenus sur le sujet pour rétablir la vérité dans l’opinion? », s’est-il interrogé.


Sa réponse au Ministre Orounla



Dans ses explications, Fréderic Kérékou avoue avoir été profondément déçu par le Ministre Alain Orounla. A l’écouter, le porte-parole du gouvernement ‘’ne sait pas du tout s’envoyer, lorsqu’on l’envoie’’. « En effet, il dit que le domaine ne nous appartenait pas. Au même moment, il affirme que nous voulions le morceler et le vendre. Comment est-ce possible? Si c’était pour l’Etat, allons-nous le morceler et le vendre ? Il faut que ce Ministre sache comment aborder certains sujets. Aborder le sujet de cette manière, c’est manquer de respect aux héritiers de Kérékou, dont principalement Modeste, qui est à la fois son collègue et son doyen au gouvernement. Au lieu de s’exprimer de ce qu’il ne maitrise pas, il aurait pu se rapprocher de Modeste, recueillir son avis sur certains aspects du dossier, avant de vilipender notre famille devant tous les béninois. Si ce Ministre veut plaire au Président, ce n’est pas de cette manière qu’il doit s’y prendre. Il faut qu’il assume avec rigueur et intégrité ses charges. Ce n’est qu’en travaillant ainsi, qu’il pourra plaire au Chef de l’Etat, et non pas en salissant les héritiers Kérékou. Mais qu’il sache que d’autres ont été Ministres avant lui et malheureusement, on a vu comment ils ont fini. Je ne lui souhaite pas cette fin », a-t-il dit.



Janvier GBEDO (Coll.)
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