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Piraterie maritime/Epuisement des ressources : Le Golfe du Benin exposé

Publié le jeudi 14 novembre 2019  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
Le trafic maritime menacé par la piraterie
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Loisir ou activité commerciale, la pêche fournit nourriture et emplois et contribue au bien-être économique de nombreuses personnes à travers le monde. Avec une population mondiale qui ne cesse de croître et des pénuries alimentaires qui persistent, les produits de la pêche sont indispensables à la réalisation de la sécurité alimentaire. Cependant, malgré les efforts de la communauté internationale pour assurer la durabilité des ressources halieutiques (ressources animales et végétales vivant en eau de mer ou en eau douce), celles-ci sont mises en danger par la pêche illégale, non déclarée et non réglementée. Le cas typique du golfe du Bénin est préoccupant



Selon les études, la pêche illicite, qui englobe aussi bien la pêche sans autorisation que la récolte d’espèces protégées, l’utilisation de matériel de pêche illégal et la non observation des quotas, pourrait s’élever à 26 millions de tonnes de fruits de mer par an, soit plus de 15% de la production mondiale totale. En dehors des dégâts économiques qu’elle occasionne, elle constitue une menace pour la biodiversité locale et la sécurité alimentaire de nombreux pays. On estime que la pêche illicite, non déclarée et non règlementée (Inn) priverait l’économie mondiale de 10 à 23 milliards de dollars, sans compter son impact sur l’aménagement des stocks halieutiques, soit une double préoccupation à l’échelle internationale. En Afrique de l’Ouest, les pertes de devises liées à la pratique de la pêche illicite non déclarée et non réglementée s’élèveraient annuellement à 1,3 milliard de dollars soit 780 milliards FCfa. Selon les Nations Unies, plus de 3,5 Milliards de personnes dépendent principalement des océans pour leurs besoins en protéines ; la valeur annuelle des activités directement liées à la mer est de 3 000 Milliards USD, soit quelque 5 % de la richesse (Pib) mondiale ; le nombre d’individus sur la planète qui travaillent dans les activités de pêche maritime est de 200 millions et environ 97 % des pêcheurs habitent les pays en développement, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. En 2016, la consommation moyenne de poisson dans le monde, par an et par habitant, était de 20 kg selon le Centre d’études stratégiques de la marine à Paris, soit le double d’il y a 50 ans, ce qui met une pression sur certaines espèces ; 11% des 2.800 espèces marines dans les pays d’Océanie sont menacés d’extinction, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn) ; 31 % des stocks de poisson dans le monde étaient surexploités en 2013, selon la Fao, ce qui ne permettait pas leur renouvellement, contre 10 % en 1974, soit une augmentation de 200 % en 40 ans et entre 20 % – 30 %, c’est la part de la pêche illégale, non autorisée ou non déclarée au niveau mondial, soit 10 à 23 Milliards USD. Le GoG y perd des ressources qui s’élèveraient annuellement à 1,3 Milliards USD, soit environ 780 Mrds FCFA. Outre la perte économique, l’impact écologique est élevé car cette pêche ne se préoccupe ni des espèces menacées ni des écosystèmes. Dans le même temps, l’accroissement démographique devient le principal facteur à l’origine de l’augmentation des besoins alimentaires sur notre planète, dont la population atteindra 9,6 milliards d’âmes en 2030. La conséquence aujourd’hui est une surexploitation écologique de 50 %. Cela signifie que depuis plusieurs années déjà, notre planète consomme en un an les ressources qu’elle est capable de générer en un an et demi.

Le Golfe du Bénin dans la lutte



En février 2018, s’est tenu à Lomé, un atelier régional des Organisations Non Gouvernementales (locales et internationales) et des structures de coopération sur la mise en place du Collectif des Deltas du Golfe du Bénin. Le collectif, à l’image du collectif deltas du Sénégal, est une plateforme volontaire d’acteurs de terrain, ancrés dans des territoires et au contact des communautés locales dans les zones d’estuaires, de mangroves et dans les systèmes fluviomarins en Afrique de l’Ouest et principalement dans le Golfe du Bénin. Ce collectif dont la mission principale est d’œuvrer collectivement pour la conservation des ressources marines et côtières des zones de deltas du Golfe du Bénin a pour buts de : développer et d’harmoniser un système de partage des expériences de gestion intégrée d’écosystèmes marins et côtiers dans l’ensemble des pays du Golfe de Bénin:( Nigeria, Bénin, Togo, Ghana, Côté d’Ivoire), développer une stratégie de gestion participative harmonisée des écosystèmes marins et côtiers dotée d’une approche globale de mobilisation de ressources et des parties prenantes, influencer les politiques de gestion du littoral et des grands programmes d’infrastructures côtières pour la promotion d’investissements verts, s’appuyer sur la recherche-action pour solutionner les problématiques de gestion des ressources des écosystèmes côtiers et marins. En octobre 2018, les membres du collectifs se sont réunis au Bénin pour réfléchir sur les l’opérationnalisation de février 2018. L’occasion a également permis de: feuille de route élaborée au cours de la rencontre de Lomé en Valider la charte du collectif des Deltas du Golfe du Bénin ainsi que la feuille de route pour les actions à mener par le Collectif; partager les expériences des membres du collectif Identifier un ou deux projets régionaux à initier par le Collectif.

Des mesures urgentes



Après un cycle de négociations intenses entre juin 2008 et août 2009, l‘Accord sur les mesures du ressort de l’Etat du port visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée a été approuvé par la Conférence de la Fao, le 22 novembre 2009, en tant qu’instrument relevant de l’Article XIV de l’Acte constitutif de la Fao. Immédiatement après avoir été approuvé, l’Accord a été ouvert à la signature pendant un an. Il entrera en vigueur trente jours après que le vingt-cinquième Etat ait déposé un instrument de ratification, acceptation, approbation ou adhésion auprès du Directeur général de la Fao, en sa qualité de dépositaire. A mesure que de plus en plus de pays ratifient l’accord international visant à lutter contre la pêche illégale, l’intérêt croit pour la mise en application de cet instrument. Ainsi, cet accord qui comprend un préambule et 37 articles subdivisés en 10 parties vise donc à prévenir, contrecarrer et éliminer cette forme de pêche illicite. Il établit, pour la première fois au niveau mondial, des normes minimales auxquelles les Etats parties doivent se conformer dans le domaine du contrôle portuaire des navires de pêche. Il prévoit l’interdiction de l’accès aux Ports ou de l’utilisation des installations portuaires par les navires ayant pris part à des activités de pêche illicite, un partage, entre Etats, des informations relatives à ces navires et pose des exigences de base pour la conduite des inspections portuaires. L’Accord permettra de mieux se conformer au Code de conduite de la FAO pour une pêche responsable (1995), qui s’attache à promouvoir la durabilité du secteur à long terme.

Agir



Dans le processus de la lutte contre la pêche illicite, les pays africains sont toujours présents aux conférences internationales et sont les premiers à signer ces conventions sans les en appliquer les termes. Le Bénin, le Togo et le Ghana sont membres de la Cbi mais s’alignent souvent sur les positions du Japon qui est ouvertement pour une chasse à la baleine. Bien d’autres conventions ont été signés par les pays africains mais leurs points focaux ne s’organisent pas entre eux, ni ne concertent les ONGS pour prendre en compte leur avis. Dès lors, aux diverses sessions de ces conventions, la position des différents pays n’a pas été définie en amont : absence de compte rendu des participants de conférences internationales à leur hiérarchie; les Osc n’ont pas la possibilité de se regrouper pour faire un lobbying et de partager les plannings des ateliers annuels avec les administrations impliquées; La non implication des Osc dans la mise en œuvre des conventions, les subvention sont accordées aux Ongs écrans non aux Ongs appropriées, avant de collaborer, demandent des commissions, l’autorité scientifique est marginalisée Il préconise donc la promotion d’une gestion intégrée, en adoptant de toute urgence une approche plus globale à la gouvernance des ressources car la gestion sectorielle traditionnelle ne permettra pas de lutter contre leur dégradation croissante et compromettra l’atteinte de l’Objectif de Développement Durable 14 qui s’intitule “Conserver et exploiter de manière durable les océans”. L’une des solutions préconisées par les experts, est donc la protection et une meilleure gestion des espèces importantes et de leurs habitats face aux menaces à la fois uniques et cumulatives et en utilisant des outils comme la prévention des prises accessoires et l’amélioration de la gestion des pêches.



Thomas AZANMASSO
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