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Joël Aïvo à propos de la nouvelle Constitution : « Le parrainage, l’autre forme d’exclusion »

Publié le vendredi 22 novembre 2019  |  Matin libre
Frédéric
© aCotonou.com par DR
Frédéric Joël Aïvo,Doyen de la Faculté de Droit et de science politique (Fadesp) de l’université d’Abomey-Calavi
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Il a pu enfin avoir une tribune pour rompre le monologue enregistré jusque-là dans le débat sur la révision de la Constitution. Le professeur Frédéric Joël Aïvo était hier sur le plateau de Sikka Tv. Au cours d’une émission spéciale consacrée à la Constitution béninoise révisée par les députés Up et Br dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 2019, le constitutionnaliste Joël Aivo n’a pas mâché les mots pour décrire tout son amertume quant à la manière dont les choses ont été effectuées. D’abord, il n’est pas contre le principe de la révision même si la Constitution de 1990 n’a jamais conduit le Bénin à la guerre, pas plus qu’elle n’a été source d’un quelconque blocage institutionnel. Ce que déplore Joël Aïvo, c’est le manque de consensus, de dialogue autour de ce qui est nécessaire pour ne jamais faire entrer le lézard dans le mur. Alors que plusieurs décisions de la Cour constitutionnelle ont érigé le consensus en valeur constitutionnelle préalable à toute révision, près d’une cinquantaine d’articles ont été réécris par les députés sans le minimum de consensus. Pour Joël Aïvo, c’est un passage en force. Le constitutionnaliste et président de l’Association béninoise de droit constitutionnel trouve qu’on n’est pas obligé de réviser une Constitution. Encore que celle de 1990 n’empêche pas le Bénin de se développer.



Au nombre des nouvelles dispositions introduites dans la Loi fondamentale, le parrainage. Désormais c’est 109 députés, 77 maires, soit au total 186 personnes qui sont considérées comme de grands électeurs et qui sont en mesure de proposer à la nation le ou les candidats qui devraient participer à l’élection présidentielle. A ce niveau, Joël Aïvo se dit malheureux et triste pour le pays. Selon lui c’est comme si les Béninois n’ont pas encore fait le deuil des dégâts matériels et humains survenus lors des Législatives exclusives. Si on sait que ce qui a fait le lit à tout ça, c’est l’exclusion, Joël Aïvo pense qu’on travaille davantage pour l’exclusion. Car, le parrainage est, selon ses propos, l’autre nom du certificat de conformité et donc une autre forme d’exclusion. « Le parrainage tel qu’il a été cousu, dans le contexte politique actuel, est MORTIFÈRE ”, a-t-il laissé entendre. Il est convaincu, même s’il dit souhaiter ne pas avoir raison, que le système de parrainage, tel qu’il a été conçu, conduira le pays dans une zone de turbulence car, c’est un mécanisme d’exclusion, d’érosion du pluralisme destiné à empêcher la compétition. Comment 160 personnes peuvent désigner, présélectionner les candidats à la place des Béninois? Pour Joël Aïvo, c’est un choix crisogène vu le contexte actuel du pays.



B.H

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