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Le Matinal N° 4231 du 20/11/2013

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Jérôme Carlos, promoteur de radio Capp Fm : Une vie, une vision…
Publié le jeudi 21 novembre 2013   |  Le Matinal


Jérôme
© Autre presse par DR
Jérôme Carlos, Journaliste et historien de formation beninois


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Le travail et rien que le travail. C’est par cette valeur éducative qu’on pourrait résumer la vie de Jérôme Carlos. Journaliste, chroniqueur, écrivain, enseignant et promoteur de la radio Capp-Fm, Jérôme Carlos a plusieurs cordes à son arc. Marié à une sénégalaise et père de trois garçons, il vit pleinement toutes ses passions. Né de Prosper Carlos et Félicienne de Souza, le petit enfant qui a passé toute son enfance à Porto-Novo est devenu aujourd’hui l’une des figures emblématiques de la presse béninoise. Votre rubrique « Figure des médias » s’est intéressée à cet homme hors pair, qui malgré son âge donne toujours le meilleur de lui-même. Découverte…


Le Matinal : Quel bilan faites-vous des activités de votre radio 15 ans après sa création ?
Jérôme Carlos : Un bilan positif. L’équipe que j’ai mise en place s’est professionnalisé au fil du temps.

On dit souvent que le métier de journalisme ne nourrit pas son homme.
Il y a une bonne partie des maisons de presse qui ne vivent pas des ressources qu’on devrait tirer normalement de la profession mais des ressources extra profession. C’est certainement l’argent de la politique. Donc quand la profession du journalisme se confond à tous ces milieux-là, le journaliste devient un serviteur de puissance, de pouvoir. Il s’éloigne ainsi de ce qui est notre mission principal, satisfaire au droit du public à être informé et à s’informer.

Ne pensez-vous pas que la Haac devrait essayer de sévir dans ce domaine ?
Une répression brutale ne donnerait pas de résultats. Mais il faut assainir le milieu. La Haac sait par exemple que quand on a 100 journaux dans les conditions que nous savons, ces journaux là, ne peuvent pas espérer prospérer sur le terrain normal du journalisme. C’est qu’il y a anguille sous roche. Mais quand on ne fait rien face à un tel phénomène, ou bien on est complice, ou bien on est ignorant et on ne comprend rien. Ou encore, c’est le relativisme absolu.

La politique, ça vous dit ?

Tout le monde fait de la politique à sa manière.

Avez-vous été approché pour des postes politiques ?

Oui plusieurs fois mais je ne suis candidat à rien.

Pourquoi ?

Parce que j’ai fait l’option de rester journaliste et d’aider les jeunes à évoluer dans tous les domaines. Que ce soit au niveau de la profession proprement dite que de la littérature. J’écris énormément de préfaces, je donne des conseils Pendant longtemps, j’ai fait la relecture des manuscrits de plusieurs jeunes. Maintenant je le fais de moins en moins parce que les yeux se fatiguent. J’opère aussi sur le terrain du développement personnel. Nous avons créé le Centre africain de la pensée positive (Capp).

Ne pensez-vous pas qu’accepter un poste ministériel serait bien, vu vos expériences dans plusieurs domaines ?

Non. Parce que je refuse d’être un partisan. C’est un choix personnel. Tout le monde fait de la politique qui est d’ailleurs la construction de la cité. Par ma profession, mon engagement social, je peux faire de la politique donc je construis mon pays. Je le fais non pas de manière partisane c’est-à dire en allant m’afficher dans un parti, de prendre et conserver le pouvoir. Cela ne m’intéresse pas. Il y a plusieurs manières de servir son pays. J’ai opté pour la société civile. Je préfère défendre les intérêts des sans voix.

Chroniqueur, journaliste, écrivain et enseignant. Qu’est-ce qui vous passionne le plus parmi tout ça ?

Sourire…je dirais tout.

Est-ce que Jérôme Carlos vit maritalement.
Bien sur ! Je suis marié depuis 43 ans. C’est-à dire en 1970. Je suis père de trois garçons. Ma femme n’est pas béninoise, elle est une métisse du Sénégal. Mes enfants et ma femme sont en ce moment au Sénégal. Et c’est pour ça que je disparais chaque année pendant deux mois pour aller les voir. Mes enfants sont tous grands et le dernier a 39 ans.

L’aîné a quel âge ?

Il doit avoir 42 ans.

Pourquoi avoir pris une femme sénégalaise ?

C’est une histoire d’exil. J’ai fait plus de vingt ans d’exil.

Pourquoi votre femme n’a-t-elle pas fait l’option de rester au Bénin avec vous ?

Elle a passé un bon moment ici également. L’aîné est né au Sénégal mais les deux derniers au Bénin.

Les enfants ont-ils également choisi le pays de leur mère ?

Oui. Ils sont tous au Sénégal. Ils ont vécu tout le temps là-bas. Eux-mêmes ne peuvent plus revenir au Bénin. Quand vous faîtes autant d’années ailleurs et que vous avez vos réseaux d’amis, ce n’est pas facile de revenir rester. Moi j’ai pu quand même réussir ce pari là. Mais mes enfants qui ont grandi au Sénégal et ont eu le temps d’oublier les langues du Bénin auront du mal à s’adapter. Ils parlent le wolof, ce n’est pas la peine de les déraciner. Il vaut mieux les laisser poursuivre leur cursus dans le pays où vit leur mère.

Peut-on dire que vous avez une vie de couple épanouie ?

Oui. C’est d’ailleurs pour ça qu’on est marié depuis 43 ans. Je ne connais pas le divorce. Je vois les gens en parler mais je ne sais pas ce que c’est.

Est-ce qu’on peut connaître la profession de votre femme ?

Mon épouse est sage-femme et avait fait valoir ses compétences à l’hôpital de Porto-Novo. Elle est actuellement à la retraite.

L’un de vos enfants aspire au journalisme ?

Non. L’aîné a fait génie chimique et fait actuellement un master en bâtiment et route. Le second a finit son doctorat en économie et il est expert comptable et le dernier a fait la filière droit des affaires. Il dirige un restaurant à Dakar.

Jérôme Carlos est-il un époux et père de famille comblé ?

Oui je peux le dire sans hésiter. Je le suis. Puisqu’il n’y a pas de drame chez moi. Nous vivons dans une harmonie totale. Mes enfants m’appellent plusieurs fois dans la semaine. Je suis au cœur de leur vie. Ils sont tous mariés et m’ont fait grand père six fois déjà. Et malgré que leur mère soit à des kilomètres de moi, c’est comme si nous vivons dans la même chambre tous les jours. Que peut-on souhaiter de mieux ?

Quel est votre repas préféré ?

Vous savez, j’ai fait les cinq continents et cela a une influence sur mon alimentation. J’aime aussi bien la cuisine européenne qu’africaine. Mais quand j’étais enfant et que je faisais comprendre aux parents que je n’aimais pas un plat, papa me tapait souvent. Il disait qu’il y a des enfants dans le monde qui désirent ce qu’il m’offre donc j’ai fini par aimer tous les plats.

Aujourd’hui, quel est le plat qui vous passionne le plus ?

Celui que vous m’offrez juste après l’interview… (sourire). J’aime bien la sauce gombo, le assrokouin et les plats du Sénégal. Je suis resté quinze ans en Côte-d’Ivoire donc j’adore également les plats ivoiriens.

Quand vous vous levez de votre lit, quel est le 1er geste que vous faîtes ?

C’est de rabattre les pans de ma moustiquaire. Et le dernier geste avant de me coucher le soir, je capte ma radio pour avoir une idée des émissions.

On a remarqué que vous aimez vous habillez toujours très simplement et beau avec des patalons et chemises faites de tissus africains.
Et vous me verrez toujours comme cela.

Pourquoi avoir fait ce choix ?

C’est le choix de l’Afrique. Je suis africain et je veux le rester. C’est un problème d’identité. Cette manière de m’habiller correspond à ma manière de penser. Je pense que quand on naît africain et qu’on a connu de grands drames comme la traite négrière, la colonisation et qu’on vous a réduit à néant, et qu’on a aujourd’hui la possibilité de s’affirmer, on n’a pas besoin de faire de grands discours sur notre identité. L’habillement est à titre symbolique et je voudrais que beaucoup de jeunes commencent par s’habiller comme moi.

Avez-vous des regrets dans votre vie ?

Moi quand j’avais fini le bac, je voulais aller enseigner le sport. Je voulais être un professeur mais mon père ne pouvait pas comprendre qu’on aille faire ça après l’obtention du Bac. C’était une mentalité de l’époque puisqu’en ce moment, il n’y avait pas encore les Etoo et autres…

Parlez-nous un peu de vos parents. Dans quelle ambiance avez-vous vécue ?

Très heureuse. Je suis né dans une famille monogame de trois enfants dont je suis le benjamin. Mais le fait d’avoir étudié à Cotonou m’avait éloigné de ma famille qui est resté à Porto-Novo. Ensuite, j’ai été au Sénégal parce qu’il n’y avait pas de l’université ici à l’époque. Quand on avait le Bac, on était automatiquement boursier. Ensuite je suis rentré au Bénin en 1973.

Et quand est-ce vous êtes revenu définitivement au Bénin ?

Je me suis installé définitivement en 1996.

Un nouveau cadre pour la radio ?

Oui et le déménagement est fin prêt. Nous avons prévu un nouveau cadre parce que l’autre ne peut pas nous permettre de professionnaliser le travail. Nous devons avoir une rédaction digne de ce nom, un studio qui reflète une radio vieille de 15 ans. Ici, nous rentrons dans une nouvelle phase parce qu’on prépare notre entrée dans le numérique. Une radio comme la notre doit être prête pour des mutations.

Quel est l’homme qui vous a le plus marqué dans la vie ?

J’admire tous ceux qui ont fait de grande chose mais je n’ai pas d’idole.

Quelle est votre distraction favorite ?

La lecture. Je ne me sens bien qu’avec des livres. Mais je prends de l’âge et les yeux se fatiguent.

Comment voyez-vous vos vieux jours ?

Bien. Comme tout homme qui a passé sainement sa vie. Sans oublier mon engagement personnel : être toujours au service des autres.

Etes-vous chrétien fervent ?

Je suis né dans une famille catholique. J’ai même été responsable de la Jec (Ndlr : Jeunesse estudiantine catholique) mais à l’Université, je suis devenu marxiste. Moi j’ai ma religion à moi. Il y a des forces qui font qu’on ne peut plus dire que Dieu n’existe pas. Donc, j’ai une relation très intime avec Dieu. Il est en moi. Je parle avec lui, je bois même ma bière avec lui…sourire.

Qu’est-ce que vous aimez le plus chez une femme ?

La présence. Une femme qui ne m’ennuie pas et qui dans une complicité continue, gagne ma confiance.

Qu’avez-vous aimé chez votre femme en la prenant comme épouse ?

C’est d’abord sa gentillesse. Et je vais vous étonner ! Depuis 43 ans que je me suis marié, je ne me suis plus jamais fâché. Je ne sais pas ce qu’on appelle se mettre en colère. Vous pouvez demander à mes collaborateurs. J’ai décidé qu’il en sera ainsi et il en est ainsi. Et je crois que c’est le secret d’une vie épanouie.

Quels conseils avez-vous à donner aux jeunes couples ?

Je crois qu’il est important que chacun se respecte dans un couple. Le respect est primordial. Je vois des couples s’insulter même pour plaisanter. Cela ne devrait pas être ainsi.

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