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Fermeture des frontières bénino-nigérianes: La bonne foi du Bénin face à une décision unilatérale

Publié le lundi 2 decembre 2019  |  La Nation
Bénin
© Autre presse par DR
Bénin – Frontière Nigériane: « le gouvernement béninois a intérêt à se taire », Me Sadikou Alao
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Respectueux des engagements régionaux de libre circulation des personnes et des biens, le Bénin donne un bel exemple d’inclusion. Mais, il doit faire face aujourd’hui à une situation désobligeante du fait de la décision unilatérale de fermeture des frontières par le Nigeria. Face aux raisons invoquées, la douane béninoise réaffirme son professionnalisme.


Bien loin de ce que l’on pourrait croire, les services douaniers impliqués dans le transit font preuve d’un professionnalisme qui minimise tout risque de fraude. C’est ce qu’assure le receveur des douanes de Sèmè-Kraké, Honoré Padonou. « En matière de tracking, je pense que le Bénin a l’un des meilleurs systèmes… Le véhicule est suivi. Lorsque le véhicule marque une pause de deux minutes, le système signale et le service le plus proche réagit. Par rapport à l’intégrité des marchandises, le Bénin s’en assure. Aucune marchandise ne peut faire objet de substitution en cours de route. Le transit est suivi sur un géant tableau et lorsque le camion s’arrête, le signal est automatiquement donné », avait-il expliqué à la délégation de la Task Force de la Cedeao. A l’en croire, la douane béninoise travaille avec professionnalisme en étroite collaboration avec la douane nigériane et les irrégularités soulevées par le Nigeria sont des difficultés techniques qui peuvent être réglées de façon consensuelle.
Il rassure également de ce qu’aucun chargement contenant des armes en provenance du Bénin n’a passé les frontières. « Les saisies d’armes sont faites par le Bénin sur toute l’étendue du territoire et la douane ne laisse rien passer de tel à la frontière ». Autant de raisons qui conduisent à dire que la douane béninoise veille au grain et joue sa partition. De plus, les postes de contrôle juxtaposés sont équipés pour renforcer le contrôle au niveau des deux parties. C’est donc un travail collégial que font les douanes béninoise et nigériane qui entretiennent de bonnes relations : « Contrairement à ce que l’on pourrait penser, nous avons une très bonne relation avec la douane nigériane. C’est une relation que je pourrais même qualifier comme celle qui existe entre un époux et une épouse », fait savoir le receveur des douanes Honoré Padonou.


Un modèle d’inclusion, victime d’exclusion

« Aujourd’hui, le Bénin respecte toutes les dispositions réglementaires en matière de transit. Les marchandises qui arrivent sont réceptionnées ensemble avec la douane nigériane et les plombs sont enlevés en leur présence. Le Bénin dispose d’une douane professionnelle. Nous travaillons dans les normes afin d’assurer la sécurité de tout ce qui traverse notre territoire et de garantir la libre circulation », a assuré Honoré Padonou lors de la visite de la Task Force de la Cedeao, lundi 4 novembre dernier. La bonne foi du Bénin en matière de libre circulation des personnes et des biens n’est pas seulement affirmée par le receveur des douanes de Sèmè-Kraké. Elle est également certifiée par un rapport de la Task Force sur les Protocoles sur le Schéma de Libération des échanges de la Cedeao (Sle) et la libre circulation des biens et des personnes.
Selon ce rapport transmis au président burkinabé en juin 2019, le Bénin est le seul pays à avoir respecté les règles de libre circulation lors des missions inopinées de plaidoyer et de monitoring entreprises par la Commission dans l’ensemble des 15 pays membres de la Cedeao. « Au niveau du Bénin, on a constaté que les corridors et les frontières sont fluides. Mais dans les autres États, les perceptions illicites continuent », avait alors affirmé le président de la Task Force de la Cedeao, le général Salou Djibo à l’Agence de presse africaine, invitant les autres Etats à respecter leurs engagements. Il est clair que le Bénin est en plein dans la dynamique d’inclusion des marchés. Mais visiblement, les engagements internationaux sont parfois foulés aux pieds face aux politiques nationales. S’il est vrai que la souveraineté nationale impose le respect de l’intégrité de chaque Etat, les accords supranationaux doivent tout aussi s’imposer aux Etats qui, librement, les ratifient.
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Bonne épreuve de résilience pour le Bénin ?

Vu sous un autre angle, la fermeture des frontières bénino-nigérianes, bien qu’ayant un impact de taille sur l’économie nationale, s’avère un test de résilience pour le Bénin. Il est évident que la fermeture des frontières que subit le Bénin, depuis le 20 août dernier, contribue à renforcer la capacité de résilience de l’économie nationale. Même si la réponse n’est pas à la taille des pertes, le Bénin s’efforce de faire face à la crise. Le gouvernement travaille à diversifier son marché d’exportation pour ne pas voir pourrir les productions locales.
Par ailleurs, face à l’affluence des usagers vers les stations-service, le secteur a essayé, mieux que par le passé, de répondre à la forte demande en carburant même si la célérité dans le service reste un défi. Cette situation qui dure depuis plus de trois mois amène le Bénin à améliorer ses capacités de résistance aux aléas économiques et son aptitude à répondre aux exigences du marché.
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