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En vérité : Le salut des malades mentaux

Publié le jeudi 5 decembre 2019  |  Fraternité
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© Autre presse par DR
Le personnel du CNHU de Cotonou, au Bénin lors d`une mobilisation contre la mise en concession de l`hôpital en juin 2017
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Moïse DOSSOUMOU

Ils bénéficient enfin de la sollicitude des pouvoirs publics. Traités depuis des lustres comme des parias de la société, les malades mentaux connaissent à présent un meilleur sort. A l’indifférence et au mépris de la société, succède le réveil du ministère de la famille et des affaires sociales. Véronique Tongifodé et ses collaborateurs sont en croisade pour la restauration de la dignité humaine. Les malades mentaux errants que l’on retrouve souvent aux carrefours et à certains endroits de la ville de Cotonou où ils ont élu domicile sont désormais en de bonnes mains. Leur prise en charge entièrement gratuite sera assurée par les centres habilités à cet effet. Récupérés dans la rue, ils sont conduits soit au centre national psychiatrique de Jacquot, soit dans les centres psychiatriques saint Camille de Tokan et d’Avrankou. A ce jour, plus d’une cinquantaine d’entre eux suivent des soins appropriés.
90 jours. C’est le temps que durera la période expérimentale où ils bénéficieront d’un suivi médical en vue de la guérison. Le projet de prise en charge des malades mentaux errants veut apporter une seconde chance à ces personnes bannies de la société qui traînent à longueur de journée dans un état avilissant. Compte tenu des pesanteurs sociologiques et sans doute aussi à cause des charges émotionnelle et financière que requiert ce type de traitement, les familles s’en lavent généralement les mains. Et les malades livrés à eux-mêmes, flânent dans les rues et vont là où leurs pas les portent. Recueillis par les services compétents du ministère de la famille via les sapeurs-pompiers et la police républicaine, ils pourront désormais faire l’objet d’un suivi médical. Chacun d’eux coûtera la somme de trois cent soixante mille francs au budget national pour la période d’essai.
A terme, ceux qui obtiendront la guérison seront remis à leurs familles ou exerceront des activités génératrices de revenus avec l’accompagnement du ministère. Plus tard, si l’expérience est concluante, les autres villes dont Porto-Novo, Parakou, Lokossa, Abomey, pour ne citer que celles-là, seront prises en compte dans ce projet. Belle initiative qui vient combler un grand vide pour ce qui est de la restauration des valeurs africaines. La solidarité, la charité, l’entraide, la compassion, la sollicitude ne sont plus que des mots dans une société de plus en plus individualiste. Le malheur qui frappe les familles dont les membres sont atteints de folie sera conjuré grâce à la solidarité nationale. Il faut se réjouir de cet engouement des pouvoirs publics et espérer que ce projet ne soit pas ponctuel. En réalité, les malades mentaux ont juste besoin de soins et d’attention pour recouvrer la santé.
C’est en cela que l’action enclenchée par le ministère des affaires sociales est salutaire. Il était temps que les malades mentaux errants soient pris en charge et réhabilités. Bien que vulnérables, ils ont le droit à la dignité et au respect, au même titre que les personnes dites normales. Vivement que ce ne soit pas seulement une opération de séduction. Ce projet doit viser loin et intégrer aussi les malades dont le processus de guérison n’aurait pas donné des résultats concluants au terme des 90 jours retenus. Qu’adviendra-t-il d’eux ? Le ministère est appelé à apporter des solutions à ces cas. A moyen terme, tous les malades mentaux errants de tous les coins du pays seront insérés dans ce projet. Raison de plus pour anticiper sur les éventuels blocages et/ou dysfonctionnements qui pourraient entraver la bonne exécution des activités. Des actions de sensibilisation grand public visant l’implication des familles dans la prise en charge des malades ne seront pas de trop dans ce combat pour la dignité humaine. Véronique Tognifodé a vu juste. Qu’il ne lui vienne pas l’idée de s’arrêter en si bon chemin.
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