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Invité « sous l’arbre à palabre » : Les incohérences de André Okounlola

Publié le jeudi 5 decembre 2019  |  Matin libre
André
© Autre presse par DR
André Biaou Okoulola, député FCBE
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Il était hier, mercredi 4 décembre 2019, l’invité de la rubrique « sous l’arbre à palabre » du quotidien L’Evénement précis. Le Député Br André Okounlola a essayé de justifier son engagement à la cause de la Rupture, après avoir été pendant 10 ans partisan du Changement et de la Refondation. Essayant de convaincre son auditoire de la pertinence de ce choix, il s’est lancé dans des déclarations à tout vent.

Difficile exercice pour le député Br de la 10e circonscription électorale. Entre révélation de confidence et des raisons de son soutien au chantre de la Rupture, André Okounlola s’est fait découvrir. L’auditoire a eu droit aux mêmes arguments de tous les temps à chaque revirement spectaculaire, la satisfaction des besoins de sa commune et de sa base. Comme tous ses collègues anciens Fcbe et aujourd’hui « rupturiens », André Okoulola a chanté la même rhétorique. “On est restés dans mon bureau pour voir ce dont chacun des collègues a besoin. Nous avions besoin que la route Savè-Kétou devienne réalité, que la route Savè-Oké Owo devienne réalité, dans les Collines, on n’a pas d’eau, que l’hôpital de zone de Savè-Ouèssè que les Arabes ont financé à 70% depuis cinq ans devienne réalité”, a-t-il laissé entendre. “Si je ne soutiens pas le président Talon, quand est-ce qu’on va pouvoir réaliser l’hôpital de zone chez moi ?”, s’est-il demandé. Ainsi, le souci d’améliorer les conditions de vie de sa base électorale auraient guidé son choix. Il n’a rien obtenu de tout ça chez Yayi mais il a continué de le soutenir jusqu’à la fin de son mandat. On constatera que, lors des violences post-électorales, Savè fait partie des communes qui ont manifesté le plus leur opposition à une élection non inclusive. La commune qui tient si tant à cœur à Okounkola ne l’a pas suivi dans son choix. Quel paradoxe !
Au sujet de la révision de la Constitution, André Okounlola a révélé une confidence de Patrice Talon lors d’une réunion secrète avec les députés. Selon lui, le président aurait formellement interdit que les députés touchent les fondamentaux pour lui permettre de s’éterniser au pouvoir. « Le Président Talon m’a confié qu’il ne veut pas s’éterniser au pouvoir. Quand on est allé discuter en catimini avec le président Talon, ce qu’il a révélé au peuple là, c’est cela qu’il nous a dit. Il a dit : « chers amis, si c’est pour moi, moi je ne veux pas qu’on touche aux fondamentaux ». Si vous touchez aux fondamentaux, d’abord je ne vais pas promulguer et je serai le premier à créer le lobby pour vous combattre ». Tout cela est bien. Mais le député a oublié de dire que depuis l’idée de la révision de la Constitution est agitée, il n’a jamais été question de toucher aux fondamentaux. Ce sur quoi le chef de l’Etat a fait campagne, c’est le mandat unique, la diminution du pouvoir du président de la République dans les institutions, la trop forte présence de l’exécutif au sein du Csm, etc. Curieusement, toutes ces grandes idées ne sont pas traduites dans les actes lors de cette révision opérée en urgence par une Assemblée nationale monocolore. Elles ont simplement disparu au profit d’un « j’aviserai ».
L’autre sujet sur lequel le député est revenu, c’est l’ambiance de fin de règne sous Boni Yayi. Et là, André Okounlola a fait une déclaration renversante. « Vous pensez que c’était difficile pour nous vers la fin du mandat que des initiatives soient prises pour faire savoir que notre pays n’est pas en mesure d’organiser les élections pour qu’on puisse trouver les moyens de prolonger le pouvoir de deux ans? Mais on ne l’a pas fait pour le Président Yayi. Parce que si vous prenez cette initiative, le peuple va réagir. Et lui vous dira, je ne suis pas au courant. Et comme ça, vous serez lynchés », a-t-il laissé entendre. André Okounlola a donc eu peur d’être lynché par sa base s’il accordait deux mandats supplémentaires à Boni Yayi. Mais quand il s’est agi de défendre la tenue d’élections législatives qui excluent l’Opposition, il n’a pas eu peur de subir le courroux des populations. Où se trouve la logique ? C’est vrai, on ne sait pas ce qui allait se passer si lui et ses collègues députés octroyaient deux ans de bonus à Boni Yayi. Par contre, on a vu ce qui s’est passé notamment à Savè quand ils ont cautionné une élection non inclusive. Mais certainement pour André Okounlola, c’était un moindre mal.

M.M
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