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Art et Culture

Vodoun et développement du tourisme au Bénin: Des suggestions pour mieux valoriser le Vodoun et le tourisme culturel

Publié le lundi 6 janvier 2020  |  La Nation
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Des suggestions pour mieux valoriser le Vodoun et le tourisme culturel
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Par Josué F. MEHOUENOU,

Le Bénin peut mieux gagner à travers le tourisme culturel et le Vodoun. Seulement, il manque des balises, ont reconnu trois panélistes invités, samedi 4 janvier dernier, au centre culturel Arttistik Africa, à l’occasion de l’Acte 26 de la saison 3 du Forum culturel du Bénin.



« La fête du 10 janvier a été dénaturée ». Sa majesté Dada Daagbo Hounon Houna II, chef spirituel suprême du Vodoun l’a reconnus. Invité à l’Acte 26 de la saison 3 du Forum culturel du Bénin tenu autour du thème «Développement du tourisme culturel au Bénin : Quelle place pour le Vodoun? » et interpellé sur la question, le dignitaire a expliqué la genèse de cette fête. Elle date des temps immémoriaux et était célébrée pour implorer les âmes des personnes déportées par la traite, mais discrètement pour ne pas subir la fureur des rois. Avec le temps, cette fête a subi des mutations. Elle s’est même améliorée, à telle enseigne qu’il y a quelques années, tout le monde descendait à Ouidah pour la célébrer sous forme de pèlerinage. Mais la politique s’y est invitée. «La politisation à outrance, le fait d’acteurs politiques en quête de popularité ont fini par susciter la division chez les garants de la tradition », regrette-t-il. Depuis, la fête a perdu de sa superbe. Mais alors que faire ? C’est la question que beaucoup ont posé à sa majesté. Et là-dessus, il s’est voulu on ne peut plus explicite.
Il faut retourner aux fondamentaux et à l’esprit de cette fête dédiée d’abord à la diaspora, suggère-t-il. Mais il faut régler, d’après lui, la problématique de la commercialisation, car « le Vodoun ne se vend pas ». Ce qu’il faut, selon Dada Daagbo Hounon Houna II, c’est bâtir une offre touristique inédite à partir du Vodoun. Il sera rejoint sur cette thèse par Franck Ogou, gestionnaire de patrimoine, directeur par intérim de l’Ecole du patrimoine africain (Epa). Si aller à la France se mesure à une visite de la Tour Eifel, être un bon musulman impose le passage par la Mecque, venir au Bénin doit s’arrimer à la visite d’un haut lieu symbole du Vodoun. Pour y arriver, il faut un lieu de pèlerinage, ce qui fait foncièrement défaut pour l’heure. Pourtant, Ouidah s’y prête bien. Cette ville offre tous les aspects et attraits pour être le haut lieu d’un pèlerinage annuel consacré au Vodoun, ajoute l’auteure Micheline Adjovi, pour sa part.


Mieux comprendre le Vodoun

Ainsi, le Vodoun était au centre des échanges. Beaucoup ont voulu, en effet, savoir ce qu’il faut comprendre à travers cette expression, ses manifestations, son apport et son importance dans l’offre touristique du pays. « Le Vodoun, c’est l’organisation de la vie tout entière. C’est une science et tout le monde ne peut accéder à ses profondeurs. Il y a des spectateurs, les vrais garants et qui ne peuvent participer à rien, qui observent de l’extérieur », résume Dada Daagbo Hounon Houna II. Micheline Adjovi ajoutera que « le Vodoun, c’est la vie, le créateur suprême, et c’est par lui qu’on peut transformer pour une vie meilleure ».
Il y a autour du Vodoun, un patrimoine à assumer et il faut travailler à se débarrasser de tous les préjugés, conseille le dignitaire Dada Daagbo Hounon Houna II. « Malgré les persécutions, le Vodoun résiste encore. On lui colle des choses négatives », regrette-t-il.
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