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Transhumance politique: Quand la Rupture s’en accommode

Publié le jeudi 23 janvier 2020  |  Matin libre
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© Reuters par Philippe Wojazer
Le président béninois Patrice Talon.
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La foire est ouverte. Les élections communales et municipales de cette année font renaître les vieux démons de la politique nationale. Il ne se passe de jours où on n’annonce des démissions et des adhésions. Du jour au lendemain, on quitte un parti politique pour adhérer à un autre aux idéaux complètement opposés. Comme toujours, la chanson de ce que veut la base est servie pour justifier l’imposture. Plus que jamais, la transhumance est d’actualité au Bénin favorisée par les Législatives non inclusives de 2019. Quoi de plus normal que les partis Bloc républicain et Union progressiste soient ceux qui profitent le plus du mercato politique actuel. Même entre eux, ils s’arrachent des militants. Si lors des Législatives dernières, ils ont été les seuls à envoyer de députés au Parlement, qui peut jurer qu’ils ne seront encore les seuls à avoir des conseillers communaux et municipaux ? Du coup, tout le monde court à la rivière. Qu’on ait porté et défendu un an plutôt les couleurs de l’Opposition, cela importe peu. Il faut exister politiquement quel qu’en soit le prix à payer. Et voilà le Bénin retourné à des années antérieures, comme si rien n’a bougé avec la réforme du système partisan.

Pourtant, la nécessité de mettre fin à la transhumance politique fait partie des arguments évoqués pour la réforme du système partisan. Un an après le vote de la loi, rien n’a changé. Bien au contraire, ce sont les partis portés par le chef de l’Etat qui sont aujourd’hui les heureux bénéficiaires de cette pratique. La plus grande victime aujourd’hui, c’est l’Opposition politique au régime de la Rupture dont les militants ont été empêchés de s’exprimer lors des législatives non inclusives. Pour défaut de conformité aux nouvelles lois électorales, ces partis souffrent de légitimité et sont donc en perte de vitesse sur le terrain. Les deux Blocs du chef de l’Etat en profitent pour les vider. C’est la course aux personnalités influentes de l’opposition créditées d’un fief électoral. Au Bloc républicain et l’Union progressiste, c’est à qui prendra le plus, ceci au grand dam de la nouvelle charte des partis politiques. La réforme du système partisan pour laquelle le peuple a payé un lourd tribut se révèle-t-elle finalement un flop ?

M.M
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