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Assainissement le long du Chenal de Cotonou et du Lac Nokoué : Les berges progressivement fréquentables

Publié le vendredi 31 janvier 2020  |  Fraternité
La
© aCotonou.com par DR
La berge lagunaire de Dantopka
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Les lignes bougent, après trois semaines d’intenses activités de libération des berges de Dantokpa et environs. Les travaux de reprofilage en cours soulagent les riverains et impriment un nouveau visage au site.

Il n’en revenait pas. En faisant un tour sur les berges ce jeudi matin, Francis Mihami, ancien Chef du 5e arrondissement de Cotonou s’est senti dépaysé. « Quelque chose est en train de changer dans mon pays. Je dois le reconnaître. Je n’ai pas reconnu le paysage. Tout est déblayé. Il n’y a plus d’ordures. Il y a un assainissement en cours, un remblai du site qui fait qu’on aura du plaisir à venir ici », confie-t-il. Si celui-ci, après plus de 40 ans de vie à Gbogbanou en arrive à être ébloui par ce qui n’est que le début du processus d’assainissement de ces berges, c’est parce qu’il y a juste deux mois, il était impossible de franchir la haie de déchets solides qui trônaient en ces lieux.
En effet, sur plusieurs décennies, les déchets ont été enfouis dans le chenal pour l’extension du marché. Les dépotoirs étaient tels que, selon Francis Mihami, on ne pouvait oser y rester seulement une minute sans pincer les narines ou ressentir des frissons sur la peau. Mais depuis le 7 janvier 2020, la zone a été libérée.

« C’est une bonne marque »
Pendant que des camions font la ronde pour déplacer les bernes de déchets, d’autres, notamment ceux du Génie Militaire se chargent d’apporter du sable pour le reprofilage. Sur plus de 200 mètres de larges, de Gbogbanou à Hindé, un nouveau visage se dessine. L’ancien Chef du 5e arrondissement de Cotonou a des raisons à souhaiter que le Gouvernement aille plus loin. « Là où nous sommes aujourd’hui, c’était de l’eau. Mais les gens ont comblé avec des déchets. Ce n’est pas la première fois qu’on a tenté de faire ce à quoi nous assistons. Quand on commence, il y a la politique et ça n’aboutit pas. Aujourd’hui, l’air s’est amélioré. C’est une bonne marque », martèle-t-il en souhaitant que la lagune soit draguée pour permettre aux poissons de se développer.
Plus loin, les usagers de l’Ecole Maternelle et Primaire du Nouveau Pont se réjouissent aussi des opérations d’assainissement en cours. Jadis encombré de part et d’autres, l’établissement scolaire est plus visible depuis le pont et est accessible aussi facilement. Nadia Lèkè, épouse Johnson, Directrice de la maternelle pousse un ouf de soulagement au profit de ses écoliers. « C’est vraiment louable. On travaillait dans le bruit. Actuellement, tout est calme. On travaille dans la tranquillité et les parents d’élèves apprécient beaucoup », se réjouit-t-elle. Sa doléance est que l’hygiène revienne dans ce quartier où les sachets font le sol. « Nous espérons la propreté autour de l’école. Les gens brûlent partout et ça nous gêne. Tout est noir et nous sommes avec des enfants. Ce n’est pas bien pour eux et pour nous même les adultes. Il faut une surveillante permanente », insiste Nadia Lèkè.
De la surveillance, il y en existe déjà sur le site. La présence des forces de l’ordre dissuade la fréquentation des lieux et les tentatives de rejet de déchets. Mais le plus attendu, ce sont les travaux aménagements consistants, dont la construction du Contournement Nord Est de Cotonou dont les voies pourraient ceinturer le lac et rendre ces lieux plaisants et attractifs.

En quête de durabilité !
Rien n’est nouveau sous le soleil, dit-on. Tout n’est qu’un perpétuel recommencement. Des idées d’assainissement des berges, il y en a eu par le passé. Il y en aura encore dans le futur. Des casses et des douleurs de squatters de ces milieux sensibles aussi. Mais, on ne peut plus se contenter d’idées quand on sait que le chenal de Cotonou est engorgé et qu’ayant déjà perdu plus de 25 m sur les larges, on n’aura qu’un couloir d’eau si rien n’est fait. On pourra même être tenté de rejoindre l’autre rive sur de ponceaux de fortunes si on laisse le délire se perpétuer.
Mais, on dit aussi qu’il y a un temps pour toute chose. Celui d’appliquer la politique de l’autruche en fermant les yeux sur l’incivisme. Puis, le temps où, au bord du gouffre, il devient impératif de corriger le tir et d’inscrire les actions dans la durée. Et c’est cette époque qu’on appelle de tous ses vœux. Celle où les berges libérées ne peuvent être empiétées par les installations marchandes avec leurs corolaires de dépotoirs sauvages, celle où les berges désengorgées, assainies voire arborées appellent à la promenade. Sans oublier cette époque où rouler sur le Lac Nokoué sera autant gai et époustouflant que naviguer sur le Lac Ahémé. Vivement cette durabilité.

Fulbert ADJIMEHOSSOU
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