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Educo Bénin et ses partenaires en action: Grande mobilisation pour inverser la situation des enfants en mobilité

Publié le jeudi 13 fevrier 2020  |  La Nation
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© aCotonou.com par DR
Une cantine scolaire au Bénin
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Par Josué F. MEHOUENOU,

La situation des enfants en mobilité dans les marchés Dantokpa et Ouando et au port de pêche de Cotonou va changer. A la faveur d’un projet lancé, mercredi 5 février à l’intérieur du marché
Dantokpa, cette organisation et ses partenaires se proposent d’inverser la tendance pour assurer un meilleur avenir à ces enfants.


Le projet d’appui à l’amélioration des conditions de vie et d’apprentissage des enfants et jeunes travailleurs en mobilité dans les marchés de Dantokpa, port de pêche à Cotonou et Ouando à Porto Novo a vu le jour, suite à un diagnostic participatif de la situation des enfants travailleurs dans les marchés sus cités. Diagnostic à l’actif d’Educo Bénin et certains partenaires. Les résultats qui en sont issus confirment la mobilité de milliers d’enfants en situation de travail dans les marchés spécifiés, souligne au lancement du projet, Souleymane Ouédraogo, directeur pays d’Educo. « Cette expérience de mobilité expose ces enfants à une multitude de risques sociaux et hypothèquent leur chance de recevoir une éducation digne pour le développement de leur potentiel », poursuit-il. Pour la plupart non scolarisés et déscolarisés avec un niveau primaire, ces enfants se retrouvent avec une exploitation économique qui leur restreint davantage toute opportunité d’apprentissage. Quant aux conditions de vie et de travail, elles sont caractérisées par plusieurs formes de maltraitance de la part des usagers et exploitants des marchés, ce qui hypothèque les possibilités d’une formation professionnelle ou d’une éducation scolaire, relève-t-il.
Sur ces trois sites, la situation de ces enfants est tout sauf reluisante. Il faut donc agir, et c’est ce que se proposent de faire Educo et ses partenaires que sont le foyer don Bosco, Assovie et Ifma. Leur objectif, rappelle Souleymane Ouédraogo,
c’est de contribuer à la prise de conscience et au respect des droits de ces enfants travailleurs en mobilité. Le projet dure douze mois. Il se propose pour l’essentiel de renforcer la participation des acteurs communautaires de la protection des enfants et jeunes travailleurs en mobilité à risque ou victimes d’exploitation ou d’exclusion, d’assurer leur accompagnement social personnalisé, de renforcer les capacités d’intervention des Ongs partenaires et des centres de promotion sociale. Il vise à toucher en termes de cible, 250 enfants et jeunes travailleurs en mobilité, âgés de 7 à 17 ans, selon les explications de Souleymane Ouédraogo. Pour ce qui est des bénéficiaires, ce sont pour l’essentiel les trois centres de promotion sociale couvrant les zones d’intervention du projet à savoir Wlacondji, Sainte Cécile et Ouando, deux associations des usagers des marchés, trois associations de collectifs d’artisans, une association des pêcheurs et trois Ong nationales. Le projet coûte environ 138, 651 millions.


Tous engagés pour les enfants

Et du soutien, ce projet en a, aussi bien au plan national qu’international. La coopération suisse en est l’un des principaux partenaires. Elle prend en charge 70 millions sur le coût global. Un appui qui se justifie par la pertinence du projet et son impact surtout social. « Quand on parle de mobilité des enfants, le plus grand risque, ce sont les différentes vulnérabilités auxquelles les enfants sont confrontés », expose Valerie Lietchi, directrice résidente du bureau de la coopération suisse au Bénin. Pour elle, outiller ces associations communautaires pour que, dans le cadre de leur travail, elles puissent offrir des services de premières lignes aux enfants et ensuite les orienter vers des services compétents comme les centres de promotion sociale, est une grande avancée. Autre atout du projet, c’est le renforcement des capacités techniques des acteurs d’intervention afin que ces derniers puissent avoir les ressources nécessaires pour mener à bien l’accompagnement social personnalisé des enfants. « C’est une expérience porteuse en terme de passerelle pour la réintroduction des enfants bénéficiaires dans le système scolaire ou par la formation professionnelle », salue-t-elle.
Au nom de la mairie de Cotonou, Isaac Ahivodji, prendra lui aussi l’engagement que la municipalité jouera sa participation en se tenant aux côtés des acteurs du projet pour sa mise en œuvre diligente. Le représentant du ministre du Travail, au lancement de ce projet, n’est pas moins heureux en ce qui le concerne. Raymond Zounmatoun, directeur des normes du travail fait observer que « beaucoup d’enfants sont livrés à travers tout le territoire à des abus et avec plus de gravité dans les grands marchés qui constituent des lieux d’exploitation ». Ils sont exposés à des situations difficiles comme l’exploitation économique et de toutes sortes de violence, y compris les violences sexuelles pour les filles, dénonce-t-il. Constat malheureux qui interpelle les responsables au sommet de l’Etat, la société civile et tous les organismes qui concourent à la situation de l’enfant au Bénin, expose-t-il ensuite. Même déception de la part de la directrice de la Famille, de l’enfance et de l’adolescence Solange Ahlonsou Odjo. Au nom du ministère des Affaires sociales qui d’ailleurs a le lead de la protection des enfants au Bénin, elle a rappelé les actions majeures en ce qui concerne notamment les enfants en mobilité, comme la signature de cet accord tripartite entre le Burkina Faso, le Togo et le Bénin. La volonté politique est entière, assure-t-elle pour sa part. aussi, rappelle-t-elle que « la mobilité précoce et le travail des enfants figurent parmi les pires contraintes auxquelles les enfants sont confrontés dans les grands marchés du Bénin ».
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