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Bénin/Vie des partis politiques: Fcbe, la crise reste entière

Publié le jeudi 13 fevrier 2020  |  Matin libre
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© aCotonou.com par DR
Forces Cauris pour un Bénin émergent (Fcbe)
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Ils étaient divisés par le récépissé du parti obtenu clandestinement par certains ténors désavoués. Avec le retour au pays, fin décembre, de l’ancien chef de l’Etat Yayi Boni, qui a vite pris en main le dossier de réconciliation des membres de sa famille politique, Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), on croyait la crise conjuguée au passé. Erreur…

« Nous, nous avons fini le processus de réconciliation avec l’autre aile. Le parti est aujourd’hui unifié, Fcbe est un et indivisible (…). Le président d’honneur n’a pas de problème avec le secrétaire exécutif national. Nous avons déjà obtenu la réconciliation autour de lui ; donc je ne crois pas qu’il soit capable, lui-même, de remettre en cause cette réconciliation. Ça ne lui ressemble pas du tout et je ne crois pas que ça soit possible ». A s’en tenir à ces propos de Théophile Yarou, premier secrétaire exécutif national des Fcbe, joint au téléphone lundi 10 février 2020 sur l’émission Actu Matin de la télévision privée Canal 3 Bénin, le parti dont l’ex président de la République Yayi Boni est le président d’honneur, se porte à nouveau bien. Mais visiblement ça n’est qu’une appréciation de façade pour rassurer les militants et la population, le temps des communales. Pour être on ne peut plus clair, à l’interne, la dissension reste perceptible. Cela pourrait être la principale cause de l’intention du leader charismatique à vouloir se retirer momentanément de la politique. Cette intention, Yayi Boni l’a partagée avec des responsables de certaines instances décentralisées du parti, qu’il a invités chez lui à la maison, lundi. Du point fait de cette rencontre informelle dite de « présentation de vœux des secrétaires exécutifs communaux au président d’honneur du parti Fcbe », il ressort que la délégation des secrétaires exécutifs communaux, qui était accompagnée des coordonnateurs de circonscription électorale, a été imprégnée du processus de réconciliation qu’a initié et conduit par Yayi Boni depuis son retour au pays au terme de son évacuation sanitaire intervenue à la suite de ses 52 jours d’assignation à résidence suite aux échauffourées nées des législatives non inclusives contestées d’avril 2019. Aussi, les hôtes ont été mis au courant du projet de pause politique qu’a bien voulu se donner le président d’honneur même si sur place ils s’y sont opposés. « En rappelant les différentes démarches entreprises, il a regretté la réticence à ce jour des Ministres Hounkpè et Yarou à lui remettre les documents signés, déposés au ministère de l’intérieur et une des copies originales du récépissé », mentionne ce qui fait foi de compte de rendu officiel de la séance. Un peu plus loin, on peut lire : « Il a souhaité que les secrétaires exécutifs communaux puissent engager le dialogue avec ces derniers pour rendre effective la réconciliation et permettre une participation saine des militants du Parti aux prochaines élections communales et municipales. Le Président d’honneur a aussi informé les militants de son désir de prendre une pause pour tenir compte de son agenda et demande aux militants de se saisir des dossiers du Parti. Il les rassure qu’il ne met pas fin à sa vie politique et les encourage toujours à cultiver l’unité au sein du Parti ». Preuve que la réconciliation n’est pas encore chose effective au sein de ‘’la famille cauris’’ qui a gouverné le Bénin de 2006 à 2016. Il y a que ceux qui sont vus aujourd’hui comme des traitres notamment les « nouveaux dirigeants » du parti qui ont organisé un congrès en catimini pour aller chercher la pièce légale d’existence du parti, adoptent une position que le président d’honneur et certains militants n’arrivent plus à assimiler. Ce qui fait planer déjà des doutes sur une « participation saine » de la liste Fcbe aux élections communales du 17 mai prochain. Une crise de confiance se pose donc, comme ce fut d’ailleurs le cas avec la participation surprenante de l’aile Paul Hounkpè, Théophile Yarou, Alassane Soumanou Djimba, et consorts au Dialogue politique organisé en octobre 2019 par le pouvoir Talon après les législatives exclusives, alors que la veille le parti avait majoritairement décidé d’un boycott pur et simple dudit Dialogue.

D’autres indices de la réconciliation non encore effective

Outre ces points sus énumérés, d’autres indices concourent à la thèse selon laquelle la plaie chez les Fcbe n’est pas encore cicatrisée. En effet, à la question des journalistes de savoir si Théophile Yarou prendrait part à la rencontre du lundi avec Yayi Boni, il a répondu par un NON hésitant : « Non, je ne serai pas présent dans la mesure où je lui ai déjà présenté mes vœux le 31 décembre. J’étais accompagné d’un certain nombre de collègues ». Mais est-ce une raison suffisante ? Est-ce qu’aux temps forts de la crise électorale de 2019 où les Fcbe devraient être recalées des législatives à cause du récépissé non obtenu, l’ancien ministre de la Défense et nouveau premier secrétaire exécutif national des Fcbe avait réduit son agenda d’être en contact avec son mentor ? « Absolument, c’est notre leader. C’est autour de lui que nous sommes organisés. Sa présence nous rassure et nous permet notamment d’avancer », dixit Paul Hounkpè le secrétaire exécutif national et numéro 1 du parti, le jeudi 6 février dernier dans une intervention sur la même chaîne de télévision Canal 3 Bénin et sur le même plateau d’Actu Matin. Et pourtant l’obstination à collaborer avec le « leader » en question est là, et dénoncée dans le compte rendu de la cérémonie de présentation de vœux. L’autre fait qui a surpris plus d’un, c’est cette sortie politique effectuée il y a quelques jours par l’ancien ministre Hounkpè dans sa région de Bopa, considéré comme son fief. Pour une première sortie post crise, le commun des Béninois s’attendait à voir l’homme avec les figures de proue des deux ailes supposées réconciliées. Ce qui n’était pas le cas. Paul Hounkpè était avec seulement son ancien collègue au gouvernement, Alassane Soumanou. A la question de savoir le pourquoi, il ne sera pas concis : « La population a soif. Les gens veulent nous voir. Et, donc nous avons voulu une petite réunion avec des délégués d’un certain nombre de localités. Et, vous comprenez quand on dit que c’est Fcbe, ça fait peur. Donc tout le monde a envie de revoir, de retrouver cette tendresse-là. Et, c’est ce qui a fait que vous avez autant de gens qui sont sortis. Donc du coup, vous n’avez pas vu tous les responsables ». Aux journalistes de le relancer: C’est un test ? Il se justifia mieux « C’est un test pour voir si nous continuons d’être la première force du pays. Les jours à venir, il y aura une gigantesque sortie avec tout le reste des responsables pour que le peuple comprenne qu’il n’y a plus de division au sein des Fcbe ».

L’organisation d’un congrès, ce qui divise…

Non seulement la transmission de certains documents du parti, demandés par le président d’honneur Yayi Boni peine à se concrétiser, l’idée d’organiser un congrès avant la tenue des élections communales divise les deux camps. En effet, à se fier toujours au compte rendu de la séance dénommée de présentation de vœux, il y a que certains militants souhaitent l’organisation d’un congrès du parti avant l’échéance électorale, ceci pour rebattre et redistribuer les cartes afin que toutes les tendances soient satisfaites. Ce qui aux yeux de ces militants pourraient sceller la réconciliation. « Ils ont en plus reconnu à l’unanimité, que pour une belle victoire du Parti aux prochaines élections communales et municipales, il est important d’aller au Congrès pour la crédibilité et l’image du Parti. Des démarches seront engagées dans ce sens auprès des membres du bureau Exécutif National pour la convocation dans les prochains jours dudit Congrès. Ce Congrès, devra permettre la remobilisation des militants pour une victoire assurée lors des prochaines élections, la correction des incohérences observées sur les documents non signés et la restauration des prérogatives du Président d’honneur », peut-on lire au passage. Pas question, pas un congrès de sitôt, rejettent d’emblée Théophile Yarou sur canal 3 Bénin. « Le Bureau exécutif national a décidé de n’organiser le congrès qu’après l’installation des conseils communaux. Par conséquent c’est un débat qui est clos », martèle-t-il. N’est-ce pas là de preuves suffisantes que la crise au sein des Fcbe reste entière ?

J.B
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