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La Presse du Jour N° 2021 du 27/11/2013

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Collaboration politique nationale entre la Rb et les Fcbe : Léhady et Yayi : Tu me tiens, je te tiens !
Publié le jeudi 28 novembre 2013   |  La Presse du Jour


Le
© Autre presse par DR
Le Premier Adjoint au Maire de Cotonou, Léhady Vinagnon SOGLO


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La lune de miel qu’ont commencé à entretenir le Chef de l’Etat et le leader des Houézèhouè au lendemain des élections de 2011 a, de jour en jour, du plomb dans l’aile. C’est à un jeu du chat et de la souris que Yayi Boni et Léhady Soglo se livrent aux confins des intérêts de l’un et de l’autre.


C’est à un jeu de « tu me tiens, je te tiens » que Yayi Boni et Léhady Soglo jouent dans la collaboration politique qu’ils entretiennent depuis le lendemain des élections de 2011. Alors qu’en ce temps-là le pays était pratiquement au bord de l’implosion suite au hold-up électoral de haut vol opéré par Yayi et compagnie, les différentes forces politiques de l’opposition réunies au sein de l’Union fait la nation (Un) étaient sollicitées par Yayi pour rentrer dans son gouvernement aux fins de pacifier le pays.

Dans un jeu de cache-cache, Yayi Boni est parvenu à se rallier les responsables de la Renaissance du Bénin (Rb) dont le président est Léhady Soglo. Ainsi par ce choix de la Rb, choix qualifié de haute trahison par ses alliés de l’Un avait, elle avait eu un représentant dans le gouvernement de Yayi et bénéficié du poste de 2ème Vice-président dans la Bureau du Parlement et d’un poste de président de Commission parlementaire.

On en était là lorsque presque deux ans plus tard, des députés de la Rb font défection à leur parti politique dont ils ont démissionné mettant ainsi en difficulté le groupe parlementaire « Nation et développement » conduit par l’honorable Rosine Soglo.

C’était le tournis et la débandade qui se sont emparés des responsables de la Rb avec en tête Léhady Soglo dont l’avenir devenait ainsi incertain vu les futures échéances électorales notamment les présidentielles de mars 2016. La rumeur a couru que les honorables Parfait Houangni, Epiphane Quenum et Ali Mohamed Camarou débauchés devraient atterrir dans l’escarcelle de la mouvance présidentielle. En vérité, un des députés transfuge a même avoué avoir reçu de l’espèce sonnante et froufroutante pour abandonner la Rb.

Ainsi après avoir tenté vainement de déstabiliser son allié, la Rb à la Mairie de Cotonou par l’envoi de pitbulls pour attaquer la gestion des Soglo, c’est la nouvelle trouvaille de Yayi pour mettre à genou la Rb afin que cette dernière consente à soutenir toutes les initiatives gouvernementales à commencer par le projet de révision constitutionnelle sur lequel Léhady Soglo et son parti sont restés muets comme une carpe.
A malin, malin et demi

Mais Yayi Boni était loin d’imaginer que Léhady fils de Soglo père a grandi et a même mûri politiquement pour voler de ses propres ailes. Tel un sphinx qui nait de ses cendres, Léhady Soglo a rendu à Yayi Boni la monnaie de sa pièce.

Dans une opération qu’on pourrait qualifier de « Djidji » à l’image de celle « Guantanamo » aux Usa, Léhady Soglo est allé au front contre Yayi Boni pour aller pêcher dans sa maison Fcbe. Alors que pour ce dépeçage de la Rb, Yayi Boni s’attendait à ce que Léhady Soglo aille à Canossa pour implorer le « dieu Yayi » afin de sauver le groupe parlementaire de la Rb que dirige la députée Rosine Soglo, l’enfant des Soglo a frappé fort.

Sans le consentement de Yayi Boni, Léhady Soglo a pu démarcher trois députés d’obédience Fcbe pour reconstituer le groupe parlementaire que préside sa maman à l’Assemblée nationale. C’est un acte de courage et de dextérité qu’a réussi Léhady au détriment des humeurs de Yayi qui n’avait que ses yeux pour constater les dégâts occasionnés dans sa maison Fcbe.

Tu me prends trois députés, je te prends aussitôt trois députés et le jeu devient égal. C’est bien la leçon de morale que Léhady a assénée en pleine figure à Yayi qui en ressent jusqu’à aujourd’hui les séquelles. Conséquence : la dernière fois, en invitant les députés de sa majorité au Palais de la marina, il a pris le soin de ne pas inviter les trois députés qui se sont alignés à la Rb. Ainsi, les honorables Claudine Prudencio, Zéphirin Kindjanhoundé et Célestin Goutolou sont aujourd’hui des pestiférés que Yayi Boni ne veut pas sentir.

Yayi estime qu’ils lui ont désobéi. Mais lorsqu’on attribue des contrats de marchés publics colossaux à des étrangers au détriment des intérêts des nationaux, comment Claudine Prudencio dont le mari vient de faire l’amère expérience de la boucle de chemins de fer Cotonou-Niamey, peut-elle se sentire encore liée par des engagements vis-à-vis de Yayi ?

Si l’on débarque du gouvernement un ministre qui s’est brouillé avec un de ses frères du village et que c’est par ce dernier qu’on le remplace, comment peut-on s’attendre à avoir une autre réaction que celle que vient de poser le député Célestin Goutolou, un filleul bon teint, bon genre de l’ex ministre Lambert Coty ? Si des mandants de Zéphirin Kindjanhoudé ont été froidement abattus par les armes envoyées à Zogbodomey et environs par Yayi Boni, le bon sens recommande que l’on s’attende à l’effet de boomerang. L’action appelle la réaction, nous enseigne-t-on en sciences physiques.

Plus loin, comment peut-on penser que l’on est en droit de détruire la maison des autres qui, plus est, allié à vous, et espérer que le collaborateur s’en réjouisse et ne fait rien pour laver l’affront. Léhady Soglo n’est pas dans cette logique. Sorti de son gong, il a réagi à la mesure du coup à lui asséné par Yayi qui se trouve aujourd’hui groggy après l’uppercut reçu.

Baroud d’honneur des lâcheurs

Pour tout couronner dans ce jeu de mano a mano, ce sont les trois députés démissionnaires de la Rb qui parachèvent l’œuvre et défigurent presque Yayi Boni en lui faisant un bras d’honneur. Parfait Houangni, Epiphane Quenum et Ali Mohamed Camarou sont aujourd’hui membres du groupe parlementaire « Cohésion nationale et paix » du remuant député Candide Azannai.

Un coup dur pour Yayi qui pensait mettre sous coupe réglée la Rb de Léhady Soglo et l’a fait traîner du bout de nez. Il lui a, malheureusement, échappé le proverbe qui dit : « Lorsque tu t’abaisses pour regarder l’anus de ton prochain, quelqu’un d’autre est derrière et regarde le tien ».

Si Yayi a tenté de s’acoquiner avec un autre allié que la Rb, la nature ne lui a pas arrangé les choses. Car, la tentation de rapprochement avec le Parti du renouveau démocratique de son challenger de 2006 et de 2011 a accouché une grosse souris à la queue calcinée. Alors que subitement Yayi Boni a commencé par voir en Adrien Houngbédji leader des « Tchoco-Tchoco » un homme d’Etat, les négociations entre les deux hommes n’ont pu aboutir à de bons résultats. Ainsi pendant que le malheureux du Palais d’Adjina à Porto-Novo s’accordait avec Yayi pour que l’Etat lui rembourse ses 10% de frais de campagne présidentielle à hauteur de 2 milliards, la sortie de la Rb du giron de Yayi se peaufinait méticuleusement et puis patatras…tout s’arrête.

Tellement les conditions posées par Adrien Houngbédji pour entrer dans le gouvernement de Yayi n’agréent pas ce dernier que piqué par une vive colère, il décide de bloquer la voie au Prd. En effet, le Prd posait comme conditions de former un gouvernement d’union nationale en associant les responsables de l’Un au motif que Yayi accepta que c’est parce que le Bénin est en crise que le Prd est appelé au gouvernement pour sauver le Bénin.

Naturellement de naturellement (sic), Yayi n’a pas du tout accepté cette raison avancée par Adrien Houngbédji. Car l’accepter, pour Yayi ce serait un aveu d’échec et d’incapacité de son gouvernement à gérer le pays. Aussi, le Prd demande deux à trois postes ministériels et bien d’autres postes de Dg de sociétés d’Etat.

Ce que Yayi rejetta en bloc en préférant continuer sa randonnée avec la Rb. Malheureusement comme à son habitude, ses faits et gestes démontrent à suffisance qu’il n’a pas d’amis ou qu’on ne pourrait lui faire foi.
C’est dans cet imbroglio d’avec le Prd que Yayi décide de donner une punition à Adrien Houngbédji en nommant Moukaram Badarou comme Préfet des départements de l’Ouémé et du Plateau, ce à quoi le leader des « Tcoco-Tchoko » s’est longtemps opposé.

Mais comme dans un jeu politique, l’ennemi de mon allié fut-il vagabond, peut devenir mon ami, la Rb et le Prd fument aujourd’hui le calumet de la paix au grand dam de Yayi Boni. Le premier signal de ce nouvel attelage politique a été donné la dernière fois à la Mairie de Cotonou où la Rb bien que majoritaire a décidé de concéder un poste important de président de Commission des affaires domaniales à un Conseiller municipal du Prd. Lorsque vous voyez ces signes, sachez que le jour approche…

Emérico Adjovi

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