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La Nation N° 5874 du 28/11/2013

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Violences faites aux filles et aux femmes : Les points d’ancrage de la lutte
Publié le jeudi 28 novembre 2013   |  La Nation


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© Autre presse par DR
Les violences faites aux femmes


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Commencée depuis le lundi 25 novembre dernier, sous la houlette de l’ONU, la quinzaine dédiée aux droits humains fait cette année encore focus sur les vulnérabilités féminines.

Par Paul AMOUSSOU

«La violence contre la femme et la fille reste l’une des atteintes aux droits de l’Homme les plus courantes et les plus odieuses commises dans le monde». Ce cri de cœur a été émis lors de la troisième Conférence internationale des Organes de sécurité africains sur les violences faites aux femmes et aux filles tenue à Cotonou récemment, par Diene Keita, représentante résidente du Fonds des Nations Unies pour la population.En raison sans doute des réalités liées à ce phénomène.
«Une femme sur quatre est abusée au cours de sa grossesse et exposée aux risques d’avortement et de contamination au VIH», s’offusque-t-elle, déplorant que «Bien souvent, ces crimes restent impunis même lorsque les acteurs sont connus». Là réside toute la complexité de la lutte, car les bourreaux jouissent du silence de leurs victimes.
C’est le tonton affectionné ou le mari bien aimé qui se rend coupable de faits de violence. Or, la puissance publique ne peut se déployer sans plainte formelle de celles-ci. Ce pourquoi le directeur général de la Police nationale, Louis-Philippe Houndégnon exhorte à ‘’des dénonciations véhémentes’’.
Saluant «L’action des dirigeants qui s’efforcent par leurs actions législatives et par un changement de mentalités de contribuer à cette cause», Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, dans son message à l’occasion de la quinzaine contre les violences faites aux filles et aux femmes commencée lundi 25 novembre dernier, met en relief l’importance des textes de loi dans la perspective de la lutte contre ces formes de violences.
Le Bénin est en phase avec cette dynamique, car la lutte pour l'égalité entre les hommes et les femmes est consacrée ‘’priorité nationale’’ par l'article 5 de la Loi N°2013-26 du 09 janvier 2012 portant prévention et répression des violences faites aux femmes.
Elle dispose également que ''...des principes et des enseignements de respect mutuel entre les sexes...seront pris en compte dans les programmes d'enseignement''.

Ce que prévoit la loi

En l’occurrence, par l’éducation la loi vise ''...la mixité et l'égalité entre les hommes et les femmes...notamment en matière d'orientation, la détection des violences à l'encontre des femmes, dispose-t-elle en ses articles 6 et 7. Il est notoire que les comportements machistes des hommes soient le reflet de leurs vécus conditionnés par les rôles que la société attribue à chaque sexe, selon un code suranné.
C’est donc en jouant sur les mentalités que peut s’opérer le revers, le changement comportemental.
Au titre des mesures de sensibilisation, de prévention et de détection des violences basées sur le genre, la loi s'est voulue prolixe. Notamment en son article 17: '' L'Etat doit rendre effective la jouissance aux femmes de leurs droits à l'intégrité physique et morale, à la liberté, à la sûreté ainsi qu'à l'égalité et à la non discrimination pour des raisons de sexe.''
A cet effet, ''Dans chaque département, les centres de promotion sociale doivent prendre en charge les femmes victimes de violences aux fins de leur faire bénéficier des services sociaux d'urgence, d'accueil et d'assistance'', prévoit l'article 18.
Lequel intègre des interventions pluridisciplinaires allant de l'information aux soutiens psychologique et sanitaire pour les victimes. Le législateur, conscient de ce que la reddition n'est pas le fort des gouvernements, a expressément prévu des dispositions a priori contraignantes afin que ''Le gouvernement formule et met en œuvre les politiques publiques en matière de lutte contre les violences faites aux femmes: article 27. Et par l'article suivant, fait obligation à celui-ci de présenter ''...au cours de la première session ordinaire à l'Assemblée nationale, un rapport qui rend compte de la mise en œuvre de sa politique en matière de lutte contre les violences faites aux femmes''. Suite logique des articles 13 et 15 qui font respectivement obligation à l'Etat de ''...promouvoir à travers les structures socio-sanitaires, la détection des cas de violences à l'encontre des femmes'' et, de ''promouvoir les institutions judiciaires et parajudiciaires pour une prise en charge des cas de violences à l'encontre des femmes''.
D'où l'engagement plus affirmé des forces de sécurité dans la lutte contre ce genre de violences, sous le leadership éclairé du DGPN Louis-Philippe Houndégnon qui fait foi de ne plus faire de quartier aux contrevenants de cet acabit.
Sans se révéler être des héros comme Dr Denis Mukwege de l’hopital Panzi en RD Congo qui par son opiniâtreté et grâce à son bistouri, se bat contre les violences sexuelles dans ce pays où le crime de viol est brandi comme arme de guerre, les flics béninois ont le mérite de leur positionnement positif sur l’enjeu. «Je me félicite que de nombreuses voix s’élèvent en faveur de l’éradication de cette violence qui touche une femme sur trois au cours de sa vie», témoigne Ban Ki-moon, pour faire échos aux engagements des uns et des autres. Au Bénin, de la mise en application de la Loi N°2013-26 du 09 janvier 2012 et des moyens conséquents disposés à cette fin, dépendront les résultats de la lutte contre les violences faites aux filles et aux femmes.
Les députés, qui ont prévu un palier de contrôle de l’action gouvernementale en la matière, ont également un rôle crucial à y jouer.

La HAAC en pointe du combat

A l'exclusion d'autres institutions, la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication (HAAC) est vivement attendue sur le front de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. Citée nommément dans la loi, chose qui n'est pas banale, l'instance de régulation des medias est appelée à ''...veiller à l'équitable présentation des femmes et des hommes par les médias, notamment en évitant dans la mesure du possible les représentations dégradantes et vexatoires, en luttant contre les stéréotypes sexistes, en évitant une présence déséquilibrée des personnes des deux sexes dans les programmes diffusés.
Le cahier des charges des diffuseurs inclura obligatoirement ces principes’’, prévoit l’article 11 de la Loi N°2013-26 du 09 janvier 2012. Sur cette impulsion, inutile de préciser que de nombreux programmes de télévision tombent au Bénin sous le coup de la loi. Notamment certains clips d’artistes musiciens exposant des nanas nues à travers des chorégraphies douteuses et défiant le bon sens.
Dans un monde façonné par les médias omnipotents, tout changement de comportement procède par eux. C’est relever l’importance du rôle dévolu à la HAAC dans la perspective d’une société béninoise moins sexiste et surtout exempte de violences à l’endroit des femmes.
P.A....

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