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Syndicalisme: Entre audace et limites d’actions

Publié le mercredi 4 mars 2020  |  Matin libre
Paul
© Autre presse par DR
Paul esse iko, syndicaliste
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Depuis 2018, les partenaires sociaux de plusieurs secteurs dont la santé et la justice sont privés du droit de grève. La principale arme de revendication et l’acquis majeur des organisations syndicales. Et depuis, le syndicalisme au Bénin semble ne plus exister…



Plus de sit-in ni de marche de protestation encore moins de cessation collective de travail pour exiger ou revendiquer quoi que ce soit. C’est le triste constat fait depuis environ deux ans notamment depuis la suppression du droit de grève. Votée en 2017 au Palais des gouverneurs à Porto-Novo par les députés malgré les dénonciations et protestations, la révision de la loi supprimant le droit de grève aux membres de plusieurs corporations professionnelles a été déclarée non conforme à la Constitution en janvier 2018 par la Cour constitutionnelle présidée par Théodore Holo. Mais quelques mois plus tard, à la faveur d’une nouvelle audience, la 6ème mandature de la Cour présidée par Joseph Djogbenou autorise le retrait du droit de grève. Du vacarme aux manifestations et menaces, rien n’a pu changer la donne en faveur des travailleurs. Deux ans après, la réalité est là. Les confédérations syndicales se font à peine entendre au point où beaucoup se demandent si elles existent toujours. Habituées autrefois à faire du vacarme pour exiger la satisfaction des revendications des travailleurs, les centrales syndicales qui autrefois exigeaient même le départ d’un Chef de l’Etat, sont visiblement réduites au silence. Mais ce, à l’exception de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) même si ses cris laissent indifférents. Le vrai déclin du syndicalisme semble partir de la base. D’ailleurs, selon des confidences de certains syndicalistes, très peu de syndiqués à la base pouvaient encore se réclamer militant d’une organisation syndicale. D’où, la nécessité d’opter pour la remobilisation, selon un syndicaliste du secteur de la santé. De même, à titre illustratif, dans le cadre de remplissage d’une fiche technique de renseignement dans le secteur éducatif, un secrétaire général s’est empressé de poster un message sur les réseaux pour rappeler aux militants, le syndicat à choisir. De ce fait, il importe de se demander ce qui reste des centrales syndicales si la base semble démobilisée ou si très peu peuvent encore se réclamer syndicalistes. Est-ce par peur de représailles ou ne perçoivent-ils plus l’intérêt de rester syndicaliste ? La seule évidence est qu’aujourd’hui, le syndicalisme ne dispose plus des armes nécessaires pour contraindre les gouvernants à donner suite à des revendications des partenaires sociaux. Est-ce déjà la fin du syndicalisme au Bénin ? La question reste toute posée.



Aziz BADAROU

A.F.S.A
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