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Paulin Hountondji à propos du régime de la Rupture: « Nous sommes à l’ère des sophistes »

Publié le jeudi 5 mars 2020  |  Matin libre
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© aCotonou.com par DR
Paulin Hountondji,grand témoin de la Conférence nationale des forces vives
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Grand témoin de la Conférence nationale des forces vives de février 1990, le professeur Paulin Hountondji était convié au colloque de l’Association béninoise de droit constitutionnel (Abdc), vendredi 28 février dernier. Invité à la tribune pour narrer quelques souvenirs des Assises, Paulin Hountondji s’est exercé à faire un bref bilan de ce qui reste des acquis de la Conférence nationale, 30 ans après. De son exposé, on peut déduire que l’homme ne partage pas certains discours et actes du régime de la Rupture.



Tout est parti du discours d’ouverture du colloque prononcé par le garde des sceaux, ministre de la justice Séverin Quenum qui représentait le chef de l’Etat. L’un des grands acquis de la Conférence nationale, c’est l’adoption de la Constitution du 11 décembre 1990. Laquelle a été révisée dans la nuit du 31 au 1er novembre 2019. Dans son discours, le garde des sceaux est donc revenu sur les amendements apportés à la Constitution, amendements qui, selon lui, ont davantage affirmé et affiné les caractères démocratiques du régime instauré par la Constitution du 11 décembre 1990. Dans une relation de cause à effet, Severin Quenum affirme que la révision de la « Toussaint » est une recommandation du dialogue politique d’octobre 2019. Il estime donc que, comme l’accession du Bénin à la souveraineté nationale et internationale et la Conférence nationale de février 1990, le dialogue politique pourrait être considéré comme le troisième acte fondateur de l’histoire politique du Bénin. Pour Paulin Hountondji, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Faisant le bilan des acquis de la Conférence, 30 ans après, l’ancien ministre sous le régime Soglo s’est posé la question : « où en sommes-nous ? » Et de répondre, « nous sommes à l’ère des sophistes ». Faisant allusion aux propos du ministre de la justice, Paulin Hountondji affirme que de plus en plus, il y a des raisonnements bizarres dont il faut se prémunir. « J’ai entendu tout à l’heure que le dialogue politique d’octobre 2019 est le 3e acte fondateur de notre République. Tcho ! Ayez pitié. Si l’on continuait ainsi, un jour on décidera que 2+3=20 et on attendra de nous que nous applaudissions », a-t-il ajouté. Affirmant qu’il est l’un des hommes à qui il est très difficile de faire dire le contraire de sa pensée, le philosophe a tenu à lever toute équivoque. « Le dialogue politique d’octobre 2019 ne peut, sous aucun prétexte, être mis sous le même plan que l’accession à l’indépendance et la Refondation collective (Conférence nationale Ndlr). Pardon, pardon, pardon », a-t-il laissé entendre.

Agrégé de philosophie et plusieurs fois ministre, Paulin Hountondji fait partie de la communauté scientifique internationale qui a appelé Patrice Talon à invalider les résultats des Législatives non inclusives de 2019. Il a été même mandaté par ses pairs pour remettre au chef de l’Etat l’Appel signé par d’imminentes personnalités du monde entier telles que Wolé Soyinka, Boubakar Boris Diop, Henry-Louis Gates Jr, Robert Dossou, Vicentia Bocco, etc.

B.H
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