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Face au coronavirus: Quel sort pour l’année scolaire ?

Publié le mardi 7 avril 2020  |  La Nation
L`école
© aCotonou.com par dr
L`école béninois la rentrée scolaire
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Par Babylas ATINKPAHOUN (Stag),

Les portes des écoles et universités en Afrique comme en Occident sont fermées pour cause de coronavirus qui continue de dicter sa loi dans le monde. Face à la situation et pour sauver l’année scolaire et académique, certains pays envisagent déjà des solutions palliatives. Qu’en serait-il du Bénin une fois les congés de Pâques terminés ? Cette question taraude les esprits de bon nombre de citoyens.

La maîtrise de la pandémie du coronavirus a entraîné la prise de mesures drastiques à travers le monde, allant jusqu’à la fermeture des écoles et universités dont la réouverture semble incertaine à la date d’aujourd’hui. La raison est que le covid-19 se propage à une vitesse exponentielle et continue de faire des milliers de morts par jour, malgré les mesures draconiennes prises par les dirigeants pour en venir à bout.
Le Bénin est désormais à plus de 20 cas, avec des hôpitaux fermés pour avoir reçu des cas avérés de malades et déjà un mort, selon le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin. Ces nouvelles ne présagent donc pas d’une reprise assurée des cours. Dans cet imbroglio, les propositions fusent dans tous les pays pour étudier une éventuelle reprise des cours en vue d’une poursuite de l’année scolaire aujourd’hui dans l’incertitude.
Ainsi, la France envisage un déconfinement au-delà du 15 avril, permettant une réouverture des écoles le 4 mai après les vacances de printemps. Une reprise qui reste encore tributaire de l’évolution de la pandémie. Aussi, elle projette un réaménagement des modalités d’évaluation en envisageant par exemple le contrôle continu afin de valider les examens. Il en est ainsi dans plusieurs pays qui étudient des alternatives pour sauver l’année scolaire et académique. Certains pays ont opté pour l’enseignement en ligne.

C’est le cas au Maroc, en Egypte, au Ghana, au Rwanda et dans beaucoup d’autres pays avec les cours diffusés sur des chaînes de télévision publiques et accessibles sur des plateformes numériques. Il faut dire que ce temps d’arrêt des cours coïncide avec les congés de Pâques et les vacances de printemps dans de nombreux pays. C’est le cas du Bénin qui a plutôt opté à la place de la suspension systématique des cours, pour des congés anticipés, quitte à ce que les apprenants reviennent en classe après les deux semaines prévues dans le calendrier scolaire. Toutes choses qui se révèlent aujourd’hui utiles. Les écoles au Bénin resteront-elles fermées après ces deux semaines de congés de pâques ? Les apprenants pourront-ils reprendre le chemin des classes le mardi 14 avril prochain avec l’évolution de la situation ? Quelles dispositions prendra le gouvernement de Patrice Talon pour sauver l’année scolaire? Autant de questions que se pose le commun des Béninois dont certains acteurs du monde éducatif qui relativisent. Même si reprise des cours, il y aura, ces deniers appellent à la prise des mesures d’accompagnement pour mieux protéger les enfants.


Optimisme

« Je pense que l’année scolaire ne sera pas hypothéquée. Nous ne devons pas être pessimistes face à la situation. Tel que les choses se gèrent chez nous, j’ai foi que tout rentrera dans l’ordre d’ici peu », espère Epiphane Azon, président de la Fédération nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Bénin
(Fénapeb). Il salue le dynamisme et le courage avec lesquels le gouvernement gère la situation avec des mesures adaptées aux réalités et conditions béninoises pour contrôler la pandémie. Ce qui laisse entrevoir que l’école béninoise n’est pas en difficulté comme en France et ailleurs.
« La suite qu’on peut envisager est que les enfants puissent reprendre le 14 avril après les congés de Pâques. Même si le gouvernement décide de proroger un peu les congés compte tenu de l’évolution de la situation, il n’y aura pas péril en la demeure. Le calendrier scolaire sera juste réajusté », entrevoit Epiphane Azon qui reconnait qu’il revient au gouvernement d’agir dans ce sens.
Tout comme le président de la Fédération nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Bénin, Anselme Amoussou, Secrétaire général de la confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), est aussi optimiste quant à la sauvegarde de l’année scolaire. Toutefois, il pense que c’est un peu tôt pour prendre la décision dans un sens ou un autre, surtout dans le sens de la reprise. « Il faut d’abord une évaluation de l’efficacité du cordon sanitaire à la fin des deux semaines pour voir si la propagation est plus ou moins maîtrisée », propose-t-il, tout en avertissant que cette année scolaire sera certainement particulière. « Et tous les acteurs devraient en être conscients et se préparer à faire les sacrifices nécessaires pour limiter les dégâts pour les apprenants », souligne-t-il. Pour le secrétaire général de la Csa-Bénin, les travailleurs en sont conscients et ont pris d’ailleurs l’engagement à travers une déclaration de six centrales de consentir les efforts qu’induiraient les mesures prises par le gouvernement. Il exhorte juste au dialogue social nécessaire pour réussir ce challenge. En cela, laisse-t-il entendre, les forces sociales doivent constituer un élément catalyseur pour la prise de décision par les gouvernants en ce sens qu’ils ont obligation de ne pas se tromper alors même que la conjoncture actuelle est inédite à tout point de vue.
« C’est ce que nous pensons à la Csa-Bénin, car la situation est tellement délicate pour ceux qui doivent prendre les décisions », fait-il comprendre.


Mesures à suivre

Si le gouvernement décide de la reprise des cours après les congés, il va falloir prendre certaines dispositions et mesures fortes pour préserver la santé des apprenants. « Il faut s’assurer de la disponibilité du dispositif de lavage efficace des mains dans tous les établissements scolaires et aussi de la disponibilité effective des masques afin d’envisager d’en rendre le port systématique à l’école et pourquoi pas pour tous les citoyens», suggère le secrétaire général de la Csa-Bénin qui tirait, dans ce sens, la sonnette d’alarme depuis la prise des premières mesures par le gouvernement.
De même, les enseignants doivent être systématiquement et obligatoirement testés pour s’assurer que les enfants ne courent aucun risque, complète le président de la Fédération nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Bénin. Mieux, ajoute-t-il, les bonnes dames qui vendent à manger aux enfants doivent faire l’objet de surveillance stricte. Sans oublier la mesure de distanciation avec possibilités pour les écoles de programmer les groupes d’apprenants par rotation. Comme l’ont affirmé certains dirigeants, le monde est en guerre et pour sauver les vies, chacun doit prendre sa part de contrainte.
De l’option d’adopter le contrôle continu pour valider les examens, Anselme Amoussou pense que cette formule sera d’application difficile sous nos cieux, mais affirme qu’on peut trouver une variante qui tienne compte des réalités béninoises si les réflexions sont bien menées.
« Pourquoi pas un bac allégé ou par zone avec des épreuves différentes et dans des conditions de distanciation sociale », a-t-il proposé.
Le secrétaire général Anselme Amoussou poursuit que l’école sera aussi perturbée par des facteurs autres que la fermeture des classes. « Des parents vont se retrouver incapables d’assurer la continuité de la scolarité de leurs enfants du fait de la perte d’emploi ou de revenu. Il faut anticiper sur tout cela et les autorités ont besoin d’avoir l’accompagnement de tous pour agir au mieux », avertit-il. Un autre casse-tête que les responsables d’écoles et le gouvernement devront gérer avec tact pour que tout se passe au mieux et que les conséquences des mesures contre cette pandémie ne soient pas la mer à boire pour les parents.
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