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Gestion du Bénin : la mal gouvernance de Yayi décriée par les «siens»
Publié le mardi 3 decembre 2013   |  La Presse du Jour


Ouverture
© AFP par SEYLLOU
Ouverture de la 17ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement de l`UEMOA
Jeudi 24 octobre 2013. Dakar. Plusieurs chefs d`Etats sont arrivés à Dakar où ils prendront part à la 17ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement de l`UEMOA et au sommet extraordinaire de la CEDEAO.Photo : Boni Yayi, président du BENIN


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Qui peut parler de la gestion du pays par Boni Yayi mieux que ses anciens ou actuels collaborateurs ! A cet effet, les langues d’anciens ministres de Yayi se délirent, pas pour le caresser dans le sens du poil ; mais pour enfin reconnaître que notre pays est mal géré.
Les récentes déclarations et la nouvelle lutte politique de la ministre Mathys Adidjatou surprennent plus d’un. Beaucoup de Béninois n’en croient pas encore leurs yeux. Et pourtant, c’est vrai. L’ex ministre de l’Economie et des finances a «mis les pieds dans les plats». Elle s’est ouvertement exprimée contre le régime en place en compagnie d’une des structures adverses au gouvernement, le Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques. Un régime avec lequel Mme Mathys a travaillé jusqu’à récemment. Et si une si grande figure du Changement en est venue à ce point, c’est que les Béninois ont de quoi se poser des questions sur la qualité et la vision de ceux qui les dirigent. «Il n’y a pas pire aveugle que celui qui dit que tout va bien dans ce pays. Je dirai même que tout est mélangé dans le pays et nous avons besoin de sursaut pour mettre les choses en ordre. Je voudrais également dire que nous n’allons pas tous nous taire comme des moutons de panurge pour que les gens conduisent le destin de notre pays dans une aventure hasardeuse et sans lendemain. Le président Yayi Boni et moi, on se connaît bien. J’ai pris l’habitude de lui dire la vérité quand j’étais au sein du gouvernement… Il doit ramener la balle à terre, engager immédiatement le dialogue national pour que la paix revienne dans le pays. C’est la première chose. Secundo, qu’il puisse mettre en œuvre un certain nombre de propositions qui lui seront faites pour le devenir de ce pays. Et la troisième chose, qu’il fasse attention. Il est à deux ans de la fin de son mandat et les conseillers qui le poussent loin dans le mal ne seront pas les payeurs. Il sera le seul responsable de toute sa gestion». Parole d’ancien ministre de Yayi. Et pour qui connaît Mathys Adidjatou, ce ne sont pas des mots d’une aigrie. Celle qu’on a débarquée du gouvernement et qui se retourne contre celui-ci. Comme elle l’a rappelé dans ses déclarations, elle faisait partie des rares collaborateurs du président de la République qui s’emploient à lui dire si telle ou telle décision est bonne ou pas. Seulement, dit-on, sa loyauté aurait eu raison d’elle. Les proches collaborateurs du Chef de l’Etat avaient fini par avoir sa peau. Ce fut d’ailleurs une délivrance pour elle, souligne-t-on, fatiguée de ce qu’on faisait croire du faux au peuple. Depuis son départ du gouvernement, c’est donc la première fois que Mme Mathys sort de sa réserve. Elle aura certainement contenu beaucoup de choses pendant tout ce temps. Peut-être qu’elle a trouvé le moment enfin propice pour dire ce qu’elle ruminait depuis longtemps. Et pour une première, c’est fort et direct. Mieux, l’ex argentier s’est affichée avec un Front qui, depuis la réélection de Yayi en 2011, se détermine comme une vraie opposition au régime en place. Une opposition constructive d’ailleurs.
Avant Mathys, il y a les autres
Mathys Adidjatou n’a d’ailleurs pas été la première des ex ministres de Yayi à s’opposer aux choix politique, économique et social du gouvernement qu’ils viennent de quitter. Le hasard a fait que le week-end écoulé, le ministre Victor Prudent Topanou s’est aussi prêté au même exercice sur le plateau de la télévision Canal3 et celui de la radio Océan Fm. L’ex Garde des sceaux a ouvertement désavoué le gouvernement et son Chef sur la gouvernance qu’ils mènent actuellement à la tête du pays. Victor Topanou est allé jusqu’à dire qu’il ne s’explique pas que le président de la République puise dire qu’il n’est pas au courant de la signature de contrats qui engagent le pays. «C’est archi-faux», a-t-il martelé. L’autre cas, le plus patent, c’est celui de Candide Azannaï, ancien ministre de Yayi et actuellement député Fcbe, alliance de partis politiques soutenant le régime en place. Il est désormais entré dans ce qu’il appelle une mouvance constructive, défiant presque le Chef de l’Etat sur le projet de révision de la Constitution, le dossier Sodéco…Un opposant farouche à Yayi au sein des mouvanciers. Parmi ceux qui n’ont pas encore le courage de porter des jugements sur la gouvernance de Yayi, il y en a qui n’hésitent d’ailleurs plus désormais à l’amener à comprendre la dangerosité et la non justesse de certaines décisions prises ou à prendre. La dernière rencontre de la mouvance autour de Yayi au sujet du dossier Sodéco en est un exemple. En réalité, tout s’écroule autour du président de la République. Ses soutiens s’effritent jour après jour. Peut-être que Yayi devra changer de politique pour reprendre la main, comme le lui recommande d’ailleurs son ex ministre Mathys Adidjatou.


Jean-Marie Sèdolo

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