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Nationalisation de la Sodeco et dégradation de la signature de l’Etat au Bénin : Ajavon sollicite Nago pour freiner Yayi
Publié le mardi 3 decembre 2013   |  La Presse du Jour


Assemblée
© Autre presse par DR
Assemblée nationale du bénin
Photo: Mathurin Nago, Président de l’Assemblée Nationale


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Le président du patronat béninois a conduit hier, lundi 2 décembre 2013, une délégation au cabinet du président de l’Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago. Au menu des discussions, la guéguerre entre les hommes d’affaires nationaux et le pouvoir en place. De la nationalisation de la Sodeco à la dégradation de la signature de l’Etat en passant la détaxe, la violation des droits et la préférence des entreprises étrangères au détriment des hommes d’affaires nationaux, en 14 points, le président Ajavon a ameuté les députés qu’ils considèrent comme les derniers remparts contre la destruction.
Hier, lundi 2 décembre 2013, le président Nago a reçu une délégation du patronat du Bénin conduite par son président, Sébastien Ajavon. Agacé par l’atmosphère délétère des affaires au Bénin, le patronat est venu dénoncer le gouvernement et son chef devant la représentation nationale. En 14 points, ils ont énuméré les griefs que les chefs d’entreprises ont contre le gouvernement. Il s’agit, selon Mme Violeta Djidjoho, secrétaire générale du patronat, de violations du droit à la propriété privée; la préférence  des investisseurs étrangers par le gouvernement au détriment des investisseurs nationaux ; l’instrumentalisation des services des impôts ; le manque de transparence dans l’attribution des marchés publics ; le refus de l’Etat de payer les prestataires de services ; la dégradation de la signature de l’Etat ; la situation chaotique de l’énergie au Bénin ; la situation chaotique du Fonds de la sécurité sociale ; la situation de non disponibilité de moyens pour l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc) ; la situation catastrophe de l’emploi des jeunes ; le refus de l’Etat d’exonérer les taxes de douanes sur les matériaux destinés à construire des écoles mises gracieusement à la disposition de l’Etat par des personnes de bonne volonté et les entreprises ; et enfin l’absence totale du dialogue public-privé. Le président du Conseil national du patronat, Sébastien Ajavon s’est donné la peine d’expliquer ce qu’il appelle la frustration des chefs d’entreprises.
A propos de Sodeco….
Pour le président Sébastien Ajavon, il n’y a pas de loi qui organise la réquisition au Bénin. L’acte du président Boni Yayi coûtera cher aux Béninois demain. Mais si le président Yayi tient à nationaliser la Sodeco dans les conditions actuelles, alors il faut qu’il s’engage personnellement à payer sur fonds propres les dommages éventuels au lieu d’engager l’Etat sur cette pente. «…Vous n’êtes pas sans savoir ce qui se passe. En fait, cette histoire de la Sodeco, ce n’est pas parce qu’il s’agit de Patrice Talon et de Boni Yayi qui étaient sans doute des amis qu’on doit mettre un pays à genoux. Toutes les sociétés sont régies par des règles de l’Ohada. Nous n’avons pas de loi sur la réquisition au Bénin. Ça nous a fait sortir de nos réserves parce que le Bénin est devenu une zone rouge. Nous sommes venus au Parlement afin que l’Assemblée nationale joue sa partition. En tout cas, nous allons jouer la nôtre. Même quand vous êtes le gouvernement et que vous avez un contrat avec un privé, vous êtes tenus de respecter ce contrat. Vous êtes tenus de le respecter sinon vous devenez un Etat voyou (…) Nous utiliserons tous les moyens en notre possession pour arrêter ça. Si le président de la République pense qu’il fait réellement du bien au peuple, qu’il prenne l’engagement par écrit pour être responsable et payer personnellement les dommages et intérêts au cas où l’Etat perdrait les procès dans lesquels il l’engage. Mais ils sont en train de créer de graves difficultés à notre pays (…) Pour rien au monde, nous n’accepterons que le droit privé soit foulé au pied de cette façon-là. Quand nous, nous importons, nous avons les maisons d’assurance qui couvrent nos importations et cela dépend d’abord du risque au pays. Si le risque au pays est plus grand, vous pouvez être la meilleure entreprise du pays, les assureurs ne vous couvriront plus…», a laissé entendre le président Sébastien Ajavon.  Par ailleurs, le président du Cnp a évoqué la préférence du gouvernement aux investisseurs étrangers. « …Quelle est cette sorte de gestion d’aller de gré à gré avec les entreprises étrangères. C’est devenu légion. Tout ceci décrédibilise notre pays sur l’échiquier international… », l’opérateur économique.
La violation des contrats signés avec les privés
Sur le sujet de la violation des contrats signés avec les privés, Sébastien Ajavon a aussi été catégorique. «…Comment un gouvernement peut-il signer des contrats et les remettre en cause unilatéralement de force ? Où est-ce qu’on va ? Qu’est ce que notre pays va devenir ? Nous avons l’obligation de faire arrêter tout ceci parce que ce sont les jeunes qui ne trouverons pas d’emploi avec cette situation…C’est prévu par notre Constitution que l’Etat ne fasse pas du commerce. Figurez-vous que pour chaque jeune recruté, si le jeune gagne 1 million de Fcfa, l’Etat perçoit 350.000 Fcfa sur le million. On taxe à 35% l’emploi qu’on ne peut pas créer et on dit qu’on pense à la jeunesse…. L’IPTS coûte 35% aux employeurs quand ils engagent un jeune employé », a déploré Sébastien Ajavon. Par ailleurs, la signature de l’Etat est dégradée, selon le patronat.  Les banques rejettent les chèques du trésor public. Aussi, le patronat fait remarquer que l’Etat doit aux entreprises mais ne reconnait pas sa dette dans le projet de  budget  2014. Sur un tout autre plan, il suggère à l’Etat de créer l’emploi par le recrutement dans les secteurs régaliens au lieu de chercher à créer les emplois comme les privés. A titre d’exemple, il évoque le secteur de la justice. «Dans le secteur de la justice, vous savez que le président Kérékou a recruté plein de monde. Et le Fonds monétaire international (Fmi) a même dit que c’était trop. Mais dans ce monde, beaucoup sont en train d’aller à la retraite. Un seul magistrat se retrouve aujourd’hui avec une pile de dossiers. Comment peut-il s’en sortir ? L’Etat n’a qu’à aller jouer son rôle régalien avec les impôts pour créer les emplois. C’est à l’Etat de recruter les greffiers parce qu’il faut deux greffiers pour un juge. C’est à l’Etat de recruter des instituteurs, des professeurs au secondaire, des professeurs dans l’enseignement supérieur. C’est le rôle régalien de l’Etat. L’Etat ne devrait pas créer de l’emploi dans le secteur privé. Ce n’est pas son rôle (…) Ils ont dit qu’ils ont prévu 60 milliards de Fcfa. Mais nous, nous n’avons rien vu ; par où se trouve les 60 milliards de Fcfa pour le projet de budget général de l’Etat, gestion 2014. On a attiré l’attention de la représentation nationale sur ce fait. Même si ça existait quelque part où ils l’on caché, il faut qu’ils nous disent comment ils vont faire les recettes », a dit Sébastien Adjavon.


Tobi Ahlonsou

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