Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Santé
Article




  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Santé

Prolifération des cliniques dites chinoises au Bénin : gros plan sur les aiguilles maléfiques
Publié le mardi 3 decembre 2013   |  24 heures au Bénin




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

La défectuosité du système sanitaire béninois n’est plus à démontrer : insuffisance de centres de santé, pénurie et obsolescence de matériels et équipements de travail, manque de personnel…. C’est dans cette ombre là que certains « charlatans » se sont érigés en sauveurs de la République, proposant contre de petits sous un nouveau mode de traitement supposé efficace : « la clinique chinoise ». Ils ne sont, pourtant pas connus du ministère de la santé et l’ambassade de la Chine les rejette. A dire vrai, ce sont des noirs, pour la plupart, des citoyens camerounais et congolais. Usurpateurs, arnaqueurs ou messies ? Votre journal est allé enquêter pour vous sur le sujet. Bienvenu dans l’univers des aiguilles maléfiques.


Mais déjà, des voix commencent par s’élever pour critiquer et dénoncer ce mode de traitement. Vodounou Yaovi Marc, un étudiant de 24ans parle de son expérience personnelle. « Je suis allé en consultation dans l’une de leur clinique. Contre milles francs. Ils m’ont mis dans la main une tube métallique relié à un appareil qui, lui-aussi est branché à un ordinateur », a-t-il entamé. « Quelques temps plus tard, le médecin a commencé par me citer des maladies dont je n’ai jamais soufferts dans ma vie ; il m’a prescrit une ordonnance de 21 milles 500 francs » a-t-il poursuivi. Prise de panique, le jeune étudiant s’est rendu le lendemain dans une autre clinique portant le même qualificatif. Même technique. Ici, la consultation est moins couteuse.
Elle est à 500 francs. « On m’a remis le même tube mais les maladies qui m’ont été citées diffèrent de celles détectées par l’appareil de la veille ; cette fois-ci, c’est 12 milles qui peuvent me sauver » a-t-il expliqué avant de regretter que « c’est dommage ». C’est également ce que nous a dit le sieur Affissou, commerçant à Parakou. « Leur appareil ne détecte que la faiblesse sexuelle chez les hommes » a-t-il résumé entre deux rires. Pourtant, la situation, on ne peut plus critique ne devrait pas être un objet de rire. « D’ailleurs, ils ne vous laissent jamais rentrer avec leur ordonnance ; c’est chez eux que vous achetez tout », renchérit-il.


Depuis quelques années, on assiste à l’ouverture au Bénin de certaines cliniques dites chinoises. Pourtant, les cliniciens qui s’y trouvent ont une peau noire. Ce sont, soit des camerounais, soit des congolais et quelques fois seulement des béninois. Ils proposent un modèle de traitement rapide et moins couteux.
Mais déjà, des voix commencent par s’élever pour critiquer et dénoncer ce mode de traitement. Vodounou Yaovi Marc, un étudiant de 24ans parle de son expérience personnelle. « Je suis allé en consultation dans l’une de leur clinique. Contre milles francs. Ils m’ont mis dans la main une tube métallique relié à un appareil qui, lui-aussi est branché à un ordinateur », a-t-il entamé. « Quelques temps plus tard, le médecin a commencé par me citer des maladies dont je n’ai jamais soufferts dans ma vie ; il m’a prescrit une ordonnance de 21 milles 500 francs » a-t-il poursuivi. Prise de panique, le jeune étudiant s’est rendu le lendemain dans une autre clinique portant le même qualificatif. Même technique. Ici, la consultation est moins couteuse.
Elle est à 500 francs. « On m’a remis le même tube mais les maladies qui m’ont été citées diffèrent de celles détectées par l’appareil de la veille ; cette fois-ci, c’est 12 milles qui peuvent me sauver » a-t-il expliqué avant de regretter que « c’est dommage ». C’est également ce que nous a dit le sieur Affissou, commerçant à Parakou. « Leur appareil ne détecte que la faiblesse sexuelle chez les hommes » a-t-il résumé entre deux rires. Pourtant, la situation, on ne peut plus critique ne devrait pas être un objet de rire. « D’ailleurs, ils ne vous laissent jamais rentrer avec leur ordonnance ; c’est chez eux que vous achetez tout », renchérit-il.


Certains promoteurs de ces traitements n’hésitent pas à mettre leur appareil dans le sac et à prendre d’assaut les villages et hameaux du pays. Cet appareil détecte tous les maux dont souffre le corps d’un homme. Ils ont un médicament pour tous les maux. Mais, ne perdez pas votre temps à chercher leurs produits dans les pharmacies. Ils ne s’y trouvent point. Les plaintes se multiplient dans les villes et campagnes du Bénin.


Le ministère de la santé et l’ambassade de la Chine se désolidarisent


Notre première démarche a été de nous rendre à l’office de l’ambassade de la Chine près le Bénin. C’est M. Ran Qiming du bureau du Conseiller économique et commercial qui nous reçoit. « Non. Non. Je ne connais pas » a-t-il répondu quand nous lui avons montré des photos de ces centres. « Il y a trois délégations de médecins chinois au Bénin : la première est une équipe qui s’occupe du Chef de l’Etat ; il y a une autre à Lokossa et une dernière à Natitingou ». Il se propose tout de même d’aller demander l’avis de ses collègues. Pendant son absence, nous jetons un coup d’œil sur le livre posé sur la table installé dans la salle où nous avons été reçus. Il est intitulé : ‘’50e anniversaire de la coopération sino-africaine’’ ». La page 22 présente des photos légendées ‘’30e anniversaire des équipes médicales chinoises au Cameroun’’. « Voilà, c’est ce type de coopération que la Chine a avec les pays africains ; mais nous n’avons donné d’accréditation à personne pour exercer en notre nom une telle profession », a jeté sèchement l’agent diplomatique revenu un peu plutôt. Sa réponse est claire. Ceux qui exercent une médecine supposée chinoise n’ont pas la caution de la Chine.


Au ministère de la santé, c’est le service de la réglementation sanitaire et de la promotion de la santé (Srsps) qui donne les autorisations d’exercice en clientèle privée. C’est justement là que nous nous sommes rendus. Une cabine de 3m² remplie d’hommes et de femmes qui s’affairent. C’est M. Antoine Agbo, l’Inspecteur d’action sanitaire qui s’occupe des dossiers comme celui sur lequel nous enquêtons. Il est absent. Nous le joignons au téléphone. « Les promoteurs de ces centres n’ont pas reçu une autorisation du ministère en charge de la santé ; on ne les connait pas », s’est-il fait précis sur le sujet.


Les professionnels de la santé sont sceptiques sur la méthode


Dr Edmond Dognon, abordé par rapport à ce modèle de traitement se sent mal à l’aise. « Il faut faire très attention avec ce traitement. Je ne connais pas encore d’appareil qui puisse détecter tous les maux dont souffre un corps humain ». C’est également la même marge de réserve qu’a observé M. Ernest Sounouvè, un ingénieur en imagerie médicale. Selon lui, il y a plusieurs appareils en médecine moderne qui permettent de visionner tel ou tel autre organe du corps humain. Il évoque la radiographie, l’échographie, le scanner et l’Irm. « Mais, je ne connais pas d’appareils qui puisse parcourir et photographier tout le corps d’un être humain ». « Les appareils en usage en médecine moderne permettent de toucher une portion spécifique du corps » précise Dr Dognon. A entendre les explications de ces deux professionnels de la santé, il faut prendre avec des pincettes les résultats du diagnostic de cet appareil.


Une arnaque ?


Le traitement proposé par ces cliniques ne semble pas sérieux. Trop d’indices permettent de faire cette conclusion. Vodounou Yaovi Marc, dénonce une « escroquerie ». Selon le témoignage de cet étudiant, ce mode de traitement n’a rien de sérieux. C’est justement pour en discuter avec les promoteurs de ces centres que nous avons effectué le déplacement. Premier stade : le Centre de médecine traditionnelle chinoise de Zogbo. C’est une maison entièrement aménagée ; le centre est très bien meublé. Une femme nous reçoit, bientôt suivie d’un homme aux accents camerounais. « On ne reçoit pas de journalistes ici », nous a-t-on simplement congédiés quand nous nous sommes présentés. Dans le village universitaire d’Abomey-Calavi, se trouve un autre centre de ce type : le Centre médical chinois. C’est le sieur Célestin qui est le promoteur dudit centre. Nous parlons plutôt du système sanitaire en général avec lui, au risque de nous retrouver encore à la porte. La discussion nous aura permis de savoir qu’il offre au public des services sanitaires qui sont à la portée de sa bourse. Point. Pour M. Janvier Zinsou, ces cliniques dites chinoises ne sont rien d’autres que « la forme moderne du charlatanisme ». « D’un côté, se trouve l’Etat, incapable de donner des soins à tous les béninois ; de l’autre, des individus qui veulent s’enrichir et qui sont prêts à tout pour y arriver et au milieu des populations toujours obsédées par les miracles, la facilité. Et le tout est joué ». Suivant les propos de ce sociologue résidant à Cotonou, « les escrocs sont toujours en quête de moyens pour faire des victimes ; on ne peut expliquer autrement l’action de ces vendeurs de charme ». Seulement, se font-ils simplement de l’argent ? Ne tue-t-ils, peut-être pas aussi ? Comment peut-on vérifier le niveau de toxicité de leurs produits ? Ces interrogations n’inquiètent pas encore les autorités béninoises. L’Etat est faible ; le peuple est sans veilleur. Qui mettra alors fin au désordre ? Alerte, le Bénin s’effondre.


Christhe AGBODJI

 Commentaires