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Le Matinal N° 4239 du 2/12/2013

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Des complicités au sommet
Publié le mardi 3 decembre 2013   |  Le Matinal


Le
© Autre presse par DR
Le Directeur général de la Police nationale (Dgpn), Louis-Philippe Houndégnon


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Depuis sa fuite, beaucoup se demandent de quelles complicités le juge Angelo Houssou a pu bénéficier pour avoir réussi à quitter le Bénin vers les Etats-Unis.
Le juge Angelo Houssou est malin plus qu’eux tous. Yayi Boni au premier plan, ensuite le ministre de l’Intérieur François Houessou, le Directeur général de la Police nationale Louis-Philippe Houndégnon et tous les autres services de sécurité qui étaient aux trousses du magistrat, lui imposant une vie restrictive. C’est le moment de leur rappeler ce célèbre adage béninois : « pendant que tu cherches les feuilles d’un arbre, l’autre a déjà coupé ses racines. »


En revenant sur les péripéties qui ont entouré le voyage du juge Angelo Houssou, il se révèle que pendant environ une journée, les services de renseignements ont complètement perdu les traces du magistrat. Car, dans le récit de sa traversée, il y a une chose à garder à l’esprit. C’est que, le courageux juge a parcouru près de six cents kilomètres avant de rejoindre Accra, capitale du Ghana d’où il s’est envolé pour les Etats-Unis. En clair, il a quitté le Bénin pour rallier le Togo avant de tomber au Ghana. Il a fait une partie de cette traversée par voie terrestre, puis au moyen de pirogue, selon une source informée du dossier. Des heures durant, aucun sbire de Yayi Boni n’a pu s’en rendre compte. C’est ce que le scénario laisse croire. Personne ne regrette le fait que le juge Angelo Houssou ait pu se soustraire habilement de l’enfer que lui imposait Yayi Boni. Loin s’en faut. Mais son coup bien réussi met parfaitement en évidence les soutiens dont il a bénéficié. D’abord au niveau des services de sécurité. Quelques hommes du dispositif n’étant pas convaincus du bien fondé de leur mission de filature, ont dû laisser exprès quelques failles que le magistrat a exploitées pour quitter le territoire national. Même si Yayi Boni a réussi à bêtifier ses hommes jugés zélés et obéissants à tous les ordres, quelques-uns parmi eux réfléchissent autrement. Ceux-là sont du côté du juge Angelo Houssou et ils lui ont prêté main forte pour contrarier le dispositif mis en place. Ensuite, face aux agitations du régime, la solidarité spontanée à l’endroit du courageux juge était manifeste et se présentait sous diverses formes. Pour passer d’une région à une autre après avoir quitté Cotonou, des personnalités insoupçonnées ont donné un coup de main à Angelo Houssou. Elles connaissent le terrain et ont tout mis en œuvre pour faciliter la traversée de l’intéressé.

L’obsession du mal

Beaucoup se demanderont, si à l’aéroport international d’Accra-Kotoka, les services de contrôle n’avaient rien à reprocher aux documents présentés par le magistrat béninois. D’autres s’interrogeront sur les conditions dans lesquelles il a voyagé sur les Etats-Unis sans susciter la curiosité des services de renseignements de ce pays si son visa avait été annulé par les autorités consulaires de l’Ambassade américaine à Cotonou. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les américains ont presque toutes les informations sur ceux qui veulent arriver dans leur pays. Le juge Angelo Houssou est un personnage bien connu depuis qu’il a rendu ses ordonnances de non-lieu général au sujet des présumées affaires dites tentative d’empoisonnement et coup d’Etat contre le président de la République Yayi Boni. Il est même devenu l’homme le plus médiatisé du Bénin à partir de mai 2013. Son histoire a fait le tour du monde pour avoir réussi à ébranler le Chef de l’Etat Yayi Boni. Il n’est pas étranger aux services de renseignements américains. Ces détails prouvent que Angelo Houssou disposait des soutiens que Yayi Boni ignore. Ces soutiens ne s’affichent pas comme le font les ignorants marcheurs de Yayi Boni. Quant à ceux qui se posent la question de savoir quels sont les autres niveaux de complicité dans la traversée du juge, il faut qu’ils se souviennent des exemples de Lionel Agbo que le pouvoir voulait mettre au gnouf. Alors que son dossier était en instance d’être vidé au Tribunal de Cotonou où il est apparu dans la matinée, l’avocat poursuivi pour offense au Chef de l’Etat n’est plus réapparu. Il s’est réfugié en France. Le pouvoir a juste constaté que Me Agbo avait de l’avance sur lui. L’ennemi n°1 de Yayi Boni qu’est Patrice Talon a fui du Bénin par la brousse. Il est aussi en France. Avant que les atrophiés du cerveau lancés à ses trousses pour l’arrêter ne viennent à son domicile, il était déjà très loin. On aurait pu citer dans le même registre le cas de Désiré Vodonou, si ce dernier n’avait pas choisi lui-même de se rendre, après avoir fait l’objet de plusieurs jours infructueux de recherche par la Police nationale. Poursuivi pour une affaire de vente d’or dans laquelle, le plaignant n’est qu’un prête nom, la justice a prononcé sa relaxe, mais Yayi Boni met tout en œuvre pour le voir mourir en prison. Et l’un de ses rêves sera accompli. Le Chef de l’Etat rêve de voir ceux qui ne le soutiennent pas menotte aux mains, avant de les écraser. Beaucoup l’ont compris et ils préfèrent quitter le pays pour le contrarier. Si vous n’êtes pas député ou un filou politique, il ne fait pas bon de sortir la tête sous Yayi Boni. Craignant l’homme capable de tous les mauvais coups, Angelo Houssou est aux Etats-Unis dans l’espoir que sa requête adressée aux autorités américaines pour avoir un statu d’exilé politique sera acceptée. A vrai dire beaucoup d’éléments militent en sa faveur pour que sa demande prospère. Le premier élément, c’est Yayi Boni lui-même. Il a réussi à susciter des soutiens en faveur du juge Angelo Houssou. Dans ces conditions et en admettant que certaines grandes puissances œuvrent au voyage du magistrat, l’asile politique ne devrait pas lui être refusé.


Fidèle Nanga

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