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Coronavirus/Grossesse et allaitement: Ce que risque le fœtus ou le bébé d’une mère infectée

Publié le mardi 21 avril 2020  |  Matin libre
Grossesse
© aCotonou.com par DR
Grossesse en milieu scolaire
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(Les femmes enceintes, des personnes à risque de développer une forme grave d’infection)

Le Coronavirus constitue-t-il une menace pour le fœtus ou pour le nouveau-né qui allaite et dont la mère est infectée ? Peut-on retrouver le virus dans le liquide amniotique ou dans le lait maternel quand la femme enceinte ou l’allaitante en est porteuse ? Parallèlement, une nourrice infectée, peut-elle continuer par nourrir son bébé au lait ? Le sujet est d’intérêt. Les éclaircissements, c’est avec, le Dr Sessi Elisée Kinkpé, Médecin généraliste HZ Savalou/Bantè, Médecin chef de la commune de Bantè par intérim, Chef service de pédiatrie de l’hôpital.

Quid du fœtus pendant la grossesse

Dr Elisée Kinkpé : Ce sujet étant délicat, il faut se conformer à ce que rapportent les Institutions internationales. En ce qui concerne la transmission au cours de la grossesse, en général, le virus n’est pas retrouvé dans le liquide amniotique. De ce fait, le risque de transmission pendant la grossesse et l’accouchement n’est pas certain. Les bébés seraient contaminés une fois après l’accouchement lorsqu’ils rentrent en contact du virus. Ce qui impose un respect des gestes barrières par la mère, l’entourage et l’accouchement dans un milieu décontaminé.

Selon l’Oms, nous ne savons toujours pas si une femme enceinte ayant la Covid-19 peut transmettre le virus au fœtus pendant la grossesse ou au bébé pendant l’accouchement.

À ce jour, la présence du virus n’a pas été constatée dans les échantillons de liquide amniotique. Une étude publiée le 26 mars dans le Journal of American medicine association (Jama) déclare que trois bébés chinois auraient pu être contaminés in utero. Ces trois garçons, sur des tests menés sur 33 enfants de mères touchées par la Covid-19 à Wuhan, ont été testés positifs dans les heures suivant l’accouchement. Mais l’étude précise également que les nouveau-nés auraient pu être atteints après leur mise au monde. «Il est important de noter que cette étude ne peut pas confirmer comment les trois bébés ont contracté le coronavirus», avait souligné Dr Pat O’Brien, Vice-président du Collège royal britannique des obstétriciens. Toutefois, il faut savoir que les femmes enceintes sont des personnes à risque. Le Haut conseil de la santé publique français a classé les femmes enceintes parmi les personnes les plus «à risque de développer une forme grave d’infection». Elles sont donc invitées, plus que quiconque, à respecter les gestes barrières de précaution.

Quid du nourrisson pendant l’allaitement

Dr Elisée Kinkpé : En ce qui concerne l’allaitement, tous se rejoignent sur le fait que le rôle de transmission d’infections respiratoires par le lait est insignifiant. Ainsi, l’allaitement est autorisé mais en respectant strictement les règles barrières. À ce jour, selon l’Oms, la présence du virus n’a pas été constatée dans les échantillons de lait maternel.Mais, en cas d’atteinte grave de la mère, une expression du lait est possible en respectant les mêmes règles. Dans tous les cas, le lait participe au bien-être du nouveau-né. Selon l’Oms, compte tenu des avantages du lait maternel et de son rôle insignifiant dans la transmission d’autres virus respiratoires, la mère peut continuer à allaiter. Elle doit néanmoins porter un masque médical lorsqu’elle est à proximité de son nourrisson et respecter soigneusement les gestes d’hygiène des mains avant tout contact étroit avec celui-ci.

Les nourrissons nés de mères qui présentent une Covid-19 présumée, probable ou confirmée doivent être nourris conformément aux lignes directrices standard d’alimentation du nourrisson, tout en appliquant les précautions nécessaires de lutte contre les infections. Il faut souligner que l’allaitement maternel doit commencer dans l’heure qui suit la naissance. L’allaitement maternel exclusif doit être poursuivi pendant six mois, avec l’introduction en temps opportun à l’âge de 6 mois, d’aliments complémentaires adéquats, sûrs et donnés au nourrisson de manière appropriée, tout en continuant l’allaitement maternel jusqu’à l’âge de 2 ans ou au-delà. Étant donné qu’il existe un effet dose-réponse, en ce sens qu’une mise en route précoce de l’allaitement maternel permet d’obtenir des avantages plus importants, les mères qui ne sont pas en mesure de mettre en route l’allaitement maternel pendant la première heure suivant l’accouchement doivent tout de même être encouragées à allaiter dès qu’elles en sont capables. Cela peut s’appliquer aux mères qui accouchent par césarienne, après une anesthésie, ou à celles qui ne sont pas stables sur le plan médical, ce qui les empêche de commencer à allaiter dans l’heure qui suit la naissance. Dans les situations où une mère présente une forme grave de Covid-19 ou d’autres complications qui l’empêchent de s’occuper de son nourrisson ou de continuer à l’allaiter directement, cette mère doit être encouragée et recevoir le soutien nécessaire pour qu’elle puisse exprimer son lait et que ce lait maternel soit donné à son enfant, tout en appliquant les mesures appropriées de lutte contre les infections. Je voudrais faire observer que dans le cas où la mère est trop malade pour allaiter au sein ou exprimer son lait, il faut étudier la possibilité d’avoir recours à un substitut de lait maternel approprié, en tenant compte du contexte culturel, de l’acceptabilité par la mère et de la disponibilité des services

Propos recueillis par Cyrience KOUGNANDE
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