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Covid-19 / Manque de mesures sociales: A quoi servent les 7,6% de croissance?

Publié le vendredi 24 avril 2020  |  Matin libre
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© Présidence par DR
Conseil des ministres du quatrième gouvernement du président Patrice Talon
Mercredi 11 septembre 2019. Photo de famille
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Dans cet environnement de crise économique mondiale liée au coronavirus où les pays les plus pauvres aussi viennent en aide à leurs populations, le Bénin se singularise par l’absence de mesures sociales pour accompagner les couches vulnérables. Au point où on se demande si la croissance de 7,6% dont se vante le régime de la Rupture n’est pas virtuelle? Il en est de même des autres projets de soutien à la communauté de base, abondamment relayés par le gouvernement béninois. A quoi sert une croissance sui ne permet pas de trouver un plan d’aide sociale aux familles démunies, touchées par cette crise.?



La pandémie liée au coronavirus a créé une crise sanitaire mondiale. Pis, les différentes mesures prises par les Etats pour endiguer ce mal ont quant à elles, débouché sur une crise socio-économique qui embourbe surtout en Afrique, les populations les plus pauvres. Face à cette situation critique et surtout très dure pour les familles déjà démunies voire paupérisées, les différents pays touchés se sont secoués pour trouver en urgence, des plans respectifs d’aide et de soutien aux familles touchées par cette crise et ses corollaires. Alors que tous les autres pays de l’Uemoa, qu’ils soient pauvres ou riches mettent la main à la poche pour ce faire, le Bénin est pratiquement le seul Etat à n’avoir rien proposé de concret pour sa population, encore moins pour les entreprises directement impactés. Et pour cause, le Chef de l’Etat Patrice Talon, au cours de sa première sortie médiatique sur cette crise a clairement laissé entendre que le pays, à cause de son économie fragile et son niveau de développement, ne dispose pas assez de moyens pouvant lui permettre de venir en aide aux personnes touchées par cette crise. Chose cureuse, cette déclaration qui continue de faire couler d’encre et de salive intervient à un moment où le gouvernement ne cesse de vanter les mérites économiques du pays. Ceci, parce que le Bénin se retrouve d’après les institutions financières internationales, parmi les pays de la sous-région ayant une performance économique beaucoup plus meilleure et convaincante, devant ses pairs de l’Uemoa par exemple. En témoigne le chiffre de 7,6%, qui bat tous les records dans cet espace. Dès lors, comment comprendre que ce pays qui a obtenu une telle croissance économique soit incapable d’accompagner ses citoyens face à la crise liée coronavirus ? En d’autres termes, comment expliquer que le pays le plus performant en matière de croissance économique de la sous-région ne puisse pas être en mesure de mobiliser au moins 500 milliards de Fcfa pour aller au secours des bonnes dames, pour obliger les conducteurs de taxi à rester à la maison ne serait-ce que pour ces temps de crise ? Au fond, Komi Koutché n’a-t-il pas enfin raison de traiter ‘’d’extraordinaire’’ cette croissance dans cette condition ? Pendant qu’on y est, que vaut encore les données recueillies sur les ménages les plus démunis dans le cadre du projet ‘’Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch), si tant est qu’elles ne peuvent servir à venir expressément en aide à ces couches vulnérables ? Au moment où le Bénin s’apitoie sur son sort, le Togo, qui est comparable au département du Borgou en terme de superficie a déployé près de 600 milliards dans les mêmes conditions et ce, au profit de sa population. Le Niger, pays aussi pauvre que le Bénin, n’a aussi pas hésité sur les moyens pour secourir son peuple. Même si le gouvernement actuel du Bénin à sa manière particulière de procéder, aider sa population en temps de pandémie comme le font ces autres pays économiquement moins assis, devrait lui être une priorité. Chercher des échappatoires pour se soustraire de cette obligation est assimilable à une non-assistance à personne en danger. Encore que Patrice Talon et son gouvernement n’avaient pas besoin d’attendre le Fmi avant de se décider.
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