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Retrait du Bénin du protocole de la Cadhp: La réplique du gouvernement à une décision qui gène

Publié le vendredi 24 avril 2020  |  Matin libre
Alain
© aCotonou.com par DR
Alain Orounla, ministre de la communication et de la poste, répondant aux questions des étudiants
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La décision par laquelle la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (Cadhp) ordonne à l’Etat béninois de suspendre les élections communales du 17 mai prochain et ce, sur saisine de l’opposant béninois, Sébastien Ajavon se plaignant de « préjudices irréparables » en cas de l’organisation desdites élections en son absence, continue d’irriter le gouvernement béninois. Son porte-parole était intervenu dans l’édition du journal de 20 heures de la chaine nationale à cet effet. Alain Orounla fustige la décision dont l’application « relèverait du miracle ». Une décision qui d’ailleurs a suscité le retrait du protocole qui permet à un citoyen, de saisir directement la Cadhp.

Cette décision ne saurait empêcher la tenue des élections communales a martelé le ministre. A en croire ses propos, la protection ou la sauvegarde des droits d’un ressortissant béninois, n’est pas supérieure et ne peut l’emporter sur celle de tous les Béninois et sur le fonctionnement normal de des institutions. « Nous irons bien au vote le 17 mai », a-t-il martelé. Pour Alain Orounla, le Bénin perdrait à ne pas organiser ces élections, puisque le fonctionnement des relations internationales et l’observation des institutions, se dégradent lorsque les élections ne sont pas organisées à bonne date. La tenue à bonne date des élections est un critère de démocratie, a-t-il fait savoir et le Bénin ne saurait redouter d’une telle décision dont l’application relèverait selon lui, du miracle. Sous prétexte de sauvegarder les intérêts d’un requérant, on voudrait mettre en péril les intérêts de toute une nation, a déploré le ministre.

Retrait du protocole

Le Bénin fait sa déclaration de retrait du protocole qui permet à un citoyen de saisir directement la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples. C’est l’annonce faite par la ministre. Pour le gouvernement béninois, en prenant une telle décision, « la cour africaine a démontré et continue de démontrer qu’elle s’éloigne de son champ de compétence ». Le pays reste cependant membre de la communauté et partie à la charte africaine des droits de l’Homme, sous la juridiction de la Cour africaine des droits de l’Homme, mais n’entend pas subir le diktat d’une juridiction qui outrepasse ses prérogatives et empiète sur celle d’une autre juridiction internationale, au mépris et au préjudice de la législation, interne et même communautaire. La décision est difficilement admissible pour un Etat qui veut conserver son système juridictionnel, qui doit respecter ses différents engagements, a conclu le ministre.

On comprend dès lors que la dernière décision de la Cadhp continue de gêner le pouvoir de la Rupture. A tel enseigne qu’on est allé jusqu’à retirer le pays du protocole qui permet la saisine de la Cour par un individu. Ceci intervient dans un contexte où, outre Sébastien Ajavon, la Cadhp est saisie par d’autres opposants au régime pour des faits d’atteintes au droit de l’homme. Le prétexte d’intérêt de toute une nation, n’est pas en réalité une manière de couper l’herbe sous le pied des opposants qui estiment leurs droits bafoués dans un Etat démocratique ? Cette réplique, à tout le moins disproportionnée, sonne comme un recul démocratique sans précédent.
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