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Fraternité N° 3496 du 3/12/2013

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Reçu en audience par le président de l’Assemblée nationale : Ajavon décrie le climat des affaires au Bénin
Publié le mardi 3 decembre 2013   |  Fraternité


Assemblée
© Autre presse par DR
Assemblée nationale du bénin
Photo: Mathurin Nago, Président de l’Assemblée Nationale


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Une délégation du Conseil national du patronat avec à sa tête le président Sébastien Ajavon, a été reçue hier par le président de l’Assemblée nationale, le Professeur Mathurin Coffi Nago. A l’issue des échanges avec leur hôte, le président du Conseil national du patronat, Sébastien Ajavon, a laissé entendre que cette démarche auprès du président Mathurin Coffi Nago fait suite aux nombreuses frustrations ressenties par les chefs d’entreprises au Bénin depuis un certain temps.

Le président du Conseil national du patronat, Sébastien Ajavon, a été reçu hier par le président de l’Assemblée nationale, le Professeur Mathurin Coffi Nago. A la tête d’une délégation du bureau exécutif de ce Conseil, Sébastien Ajavon a laissé entendre à sa sortie d’audience que cette démarche auprès du président Mathurin Coffi Nago fait suite aux nombreuses frustrations ressenties par les chefs d’entreprises au Bénin depuis un certain temps. Au nom des chefs d’entreprises, Sébastien Ajavon a déclaré que lesdites frustrations se déclinent en 14 points dont entre autres les violations du droit à la propriété privée ;

la préférence par le gouvernement des investisseurs étrangers au détriment des investisseurs nationaux ; l’instrumentalisation des services des impôts ; le manque de transparence dans l’attribution des marchés publics ; le refus de l’Etat de payer les prestataires de services ; la dégradation de la signature de l’Etat ; la situation chaotique de l’énergie au Bénin ; la situation chaotique du Fonds de la sécurité sociale ; la situation de non disponibilité de moyens pour l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc) ;

la situation catastrophique de l’emploi des jeunes ; le refus de l’Etat d’exonérer les taxes de douanes sur les matériaux destinés à construire des écoles mises gracieusement à la disposition de l’Etat par des personnes de bonne volonté ; et l’absence totale du dialogue public-privé. Dans son intervention, le président du Conseil national du patronat, Sébastien Ajavon a expliqué point par point toutes ces frustrations des chefs d’entreprises. « …Vous n’êtes pas sans savoir ce qui se passe. En fait, cette histoire de la Sodeco. Ce n’est pas parce qu’il s’agit de Talon et de Yayi qui étaient sans doute des amis qu’on doit mettre un pays à genoux.

Toutes les sociétés sont régies par des règles de l’Ohada. Nous n’avons pas de loi sur la réquisition au Bénin. Ça nous a sorti de nos réserves parce que le Bénin est devenu une zone rouge. Nous sommes venus au Parlement pour que l’Assemblée nationale joue sa partition. En tout cas, nous allons jouer la nôtre. Même quand vous êtes le gouvernement, avec la participation d’un privé et que vous avez un contrat, vous êtes tenu de respecter ce contrat.

Vous êtes tenu de le respecter, sinon vous devenez un Etat voyou (…) Nous utiliserons tous les moyens en notre possession pour arrêter ça. Si le président de la République pense qu’il fait réellement du bien au peuple, qu’il prenne l’engagement par écrit pour être responsable pour payer personnellement les dommages et intérêts au cas où l’Etat perdrait les procès dans lesquels il est engagé. Mais ils sont en train de créer de graves difficultés à notre pays (…)

Pour rien au monde, nous n’accepterions que le droit privé soit foulé au pied de cette façon là. Quand nous, nous importons, nous avons les maisons d’assurance qui couvrent nos importations et cela dépend d’abord du risque pays. Si le risque pays est plus grand, vous pouvez être la meilleure entreprise du pays, les assureurs ne vous couvriront plus… », a déclaré le président Sébastien Ajavon.

Poursuivant dans le même sens, il est revenu sur la fameuse question des investisseurs étrangers. Selon lui, alors que les investisseurs nationaux paient régulièrement les impôts, l’Etat préfère faire la part belle aux entreprises étrangères. « …Quelle est cette sorte de gestion d’aller de gré à gré avec les entreprises étrangères. C’est devenu légion. Tout ceci décrédibilise notre pays sur l’échiquier international… », a ajouté Sébastien Ajavon.

La violation des contrats signés avec les privés et autres
« …Comment un gouvernement peut-il signer des contrats et les remettre en cause unilatéralement de force ? Où est-ce qu’on va ? Qu’est-ce que notre pays va devenir ? Nous avons l’obligation de faire arrêter tout ceci, parce que les jeunes ne trouveront pas d’emplois avec cette situation… », a laissé entendre le président Sébastien Ajavon. Ceci, pour dénoncer le gouvernement dans sa violation répétée des contrats signés avec des investisseurs privés. « …C’est prévu par notre Constitution que l’Etat ne fasse pas du commerce. Figurez-vous que pour chaque jeune recruté ;

si le jeune gagne 1 million de Fcfa, l’Etat perçoit 350.000 Fcfa sur le million. On taxe l’emploi qu’on ne peut pas créer à 35% et on dit qu’on pense à la jeunesse… », a dit Sébastien Ajavon. Toujours selon lui, les entreprises privées souffrent le martyre avec l’instrumentalisation des services des impôts. « …Des entreprises n’arrivent pas à se faire rembourser leurs Tva. Et c’est pour tuer Ajavon qu’on est en train de faire du mal aux autres entreprises.

Ces entreprises n’ont donc plus de ressources et la compétitivité n’y est plus… », a précisé Sébastien Ajavon. Parlant des difficultés des entreprises béninoises, le président Sébastien Ajavon a évoqué la dégradation de la signature de l’Etat avec l’incapacité pour les chefs d’entreprises de se faire payer par les banques avec les chèques du Trésor. « …Les chèques du Trésor ne sont plus acceptés par les banques. C’est du jamais vu ! Les banques ne veulent plus recevoir leurs chèques parce que quand les chèques étaient pris par les banques, le crédit n’était pas disponible en même temps ».

La production de l’énergie électrique par les privés

La situation de l’énergie électrique au Bénin n’a pas été occultée lors de l’entretien du président du patronat avec le président de l’Assemblée nationale. Il n’est un secret pour personne que le Bénin vit une situation de délestage intempestif depuis plusieurs années. Pour le président Sébastien Ajavon, le secteur privé n’a jamais raté l’occasion de faire des propositions concrètes au gouvernement pour régler le problème de l’énergie. « …Nous avions demandé que le privé fasse les centrales énergétiques.

Mais ils ont préféré aller faire Maria Gléta et jusqu’à présent, ce n’est pas en marche… », a expliqué Sébastien Ajavon tout en indiquant que seule l’Assemblée nationale peut aider à régler les problèmes auxquels le secteur privé béninois fait face en ce moment. « …Nous comptons beaucoup sur notre Parlement. On doit faire avec. On n’a pas le choix. C’est pour cela que nous sommes venus voir le président de l’Assemblée nationale pour lui présenter la situation… », poursuit Sébastien Ajavon.

‘’Ce n’est pas à l’Etat de créer des emplois dans le secteur privé’’
En ce qui concerne l’emploi des jeunes, le président du Conseil national du patronat, Sébastien Ajavon, n’est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer l’immixtion du gouvernement dans les affaires du secteur privé en matière d’emploi. « …L’Etat doit d’abord régler le problème des greffiers et des juges. Au niveau de la justice, vous savez que le président Kérékou a recruté plein de monde.

Et le Fonds monétaire international (Fmi) a même dit que c’était trop. Mais dans ce monde, beaucoup sont en train d’aller à la retraite. Un seul magistrat se retrouve aujourd’hui avec une pile de dossiers. Comment peut-il s’en sortir ? L’Etat n’a qu’à jouer son rôle régalien. C’est à l’Etat de recruter les greffiers parce qu’il faut deux greffiers pour un juge. C’est à l’Etat de recruter au niveau des instituteurs, au niveau des professeurs, au niveau de l’enseignement supérieur.

C’est le rôle régalien de l’Etat. L’Etat ne doit pas créer d’emploi dans le secteur privé. Ce n’est pas son rôle (…) Ils ont dit qu’ils ont prévu 60 milliards de Fcfa. Mais nous, nous n’avons rien vu, par où ils ont trouvé les 60 milliards de Fcfa pour le projet de budget général de l’Etat, gestion 2014. On a attiré l’attention de la représentation nationale sur ce fait. Même si ça existait quelque part où ils l’ont caché, il faut qu’ils nous disent comment ils vont faire les recettes… », a déclaré le président Sébastien Ajavon.

Le sort du dialogue public-privé après la table ronde
La table ronde sur le dialogue public-privé tenue il y a quelques mois a aussi été abordée par le président Mathurin Coffi Nago et son hôte. Pour le président Sébastien Ajavon, le gouvernement n’affiche aucune volonté d’aller de l’avant en ce qui concerne l’instauration d’un dialogue franc entre le secteur privé et le secteur public. « …Les décisions prises à la table ronde n’ont jamais été mises en application… », a-t-il déclaré. Aussi, a-t-il révélé que suite à la proposition du patronat de mettre sur pied une autorité du dialogue public-privé, le gouvernement a gardé le silence. Et pour cause.

« …Nous avons proposé l’autorité du dialogue public-privé présidée par le président du Conseil national du patronat et des Ministres comme membres. Ils nous ont dit ‘’comment une autorité dans laquelle se retrouvent des Ministres peut-elle être présidée par le président du patronat ? (…) On en est là aujourd’hui. Mais le temps ne joue pas en leur faveur… », a conclu Sébastien Ajavon.

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